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Le Musée des Arts décoratifs inaugure un parcours Art nouveau repensé

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1. Alphonse Debain (actif entre 1883 et 1911)
Théière quadripode, 1900
Argent doré, ivoire - 19,1 cm
Paris, Musée des Arts décoratifs
Photo : Ader Nordmann & Dominique
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Le gastéropode paraît surgir d’une concrétion végétale, la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés, semblant partager l’étonnement du spectateur devant une pièce aussi étrange. Il s’agit pourtant d’une simple théière quadripode, avec son manche, son couvercle et son bec verseur, mais son créateur - le méconnu Alphonse Debain - en a fait une création unique qui fascine ou repousse dès le premier coup d’œil. Le Musée des Arts décoratifs de Paris ne s’y est pas trompé et n’a pas manqué d’exercer son droit de préemption sur cet objet extraordinaire qui fut adjugé 30 000 € marteau [1] chez Ader Nordmann & Dominique le 25 juin dernier. Il faut dire que l’achat d’une pièce dévoilée lors de l’Exposition universelle de 1900 tombait à point nommé pour l’institution, qui vient de rouvrir ses salles Art nouveau ! Celles-ci, dont on se souvient des cimaises un peu ternes, viennent de bénéficier d’un très heureux réaménagement et ont été ouvertes au public le 6 juillet, avec cette théière dans l’une des vitrines de la troisième salle, intitulée «La nature, source d’inspiration pour l’Art nouveau».


2. Alphonse Debain (actif entre 1883 et 1911)
Théière quadripode, 1900
Argent doré, ivoire - 19,1 cm
Paris, Musée des Arts décoratifs
Photo : Ader Nordmann & Dominique
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3. Alphonse Debain (actif entre 1883 et 1911)
Théière quadripode, 1900
Argent doré, ivoire - 19,1 cm
Paris, Musée des Arts décoratifs
Photo : Ader Nordmann & Dominique
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Sa panse ventrue, décorée de concrétions en argent, évoque en effet quelque cucurbitacée sortant de terre, sans doute un potiron venant de faire les délices de l’escargot qui émerge du légume avec des épis de blé autour de sa coquille. Si la prise rappelle le feuillage du potiron, ses quatre pieds en ceps de vigne sont agrémentés de pampres grimpant jusqu’au couvercle et à l’anse de l’objet. Celle-ci, imitant l’osier ou bien la peau de serpent, est d’ailleurs munie de deux anneaux d’ivoire permettant d’utiliser la théière sans se brûler. Assurée grâce au soutien de Mme Krystyna Campbell-Pretty, fidèle mécène australienne du musée, qui avait déjà permis de faire entrer le livre de Philippe Burty l’an passé (voir la brève du 3/4/20), l’acquisition de cette extravagante théière Art Nouveau permet de remettre en lumière Alphonse Debain, qui fut pourtant célèbre dans les années 1890-1900.

4. Photographie montrant la théière sur le meuble-coffre à argenterie exposé par Alphonse Debain à l’Exposition universelle de 1900
Photographe inconnu
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Issu d’une famille d’orfèvres parisiens, il s’installa rue du Temple et présenta ses premières œuvres à l’Exposition universelle de 1889, où il…

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