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Le chic ! Arts décoratifs et mobilier de 1930 à 1960

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Paris, Mobilier national, du 12 octobre 2022 au 19 février 2023

1. Vue du bureau « rognon » en loupe d’amboine de Georges de Bardyère (1933) dans la première salle de l’exposition « Le chic ! Arts décoratifs et mobilier de 1930 à 1960 »
Photo : Justine Rossignol
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Il n’est jamais très bon de se retrouver du mauvais côté de la modernité, cette situation assurant, au mieux, quelques décennies d’oubli en réserves, voire pire. Plus personne - hormis quelques irréductibles - n’ose aujourd’hui sérieusement parler d’art pompier en évoquant la peinture académique du XIXe siècle, mais il faut bien reconnaître que les décors officiels conçus par les ensembliers des années 1930-1940 demeuraient au purgatoire de l’histoire des arts décoratifs, malgré plusieurs études novatrices. S’il y a des expositions dont on espère ardemment la prolongation, celle qui devait fermer ses portes à la Galerie des Gobelins à la fin du mois se retrouve ainsi en tête de liste, pâtissant seulement d’un titre beaucoup trop vague et d’une affiche - à notre avis - fort peu engageante. Sous « Le chic ! » se cache pourtant l’une des manifestations les plus stimulantes de la saison, et nous ne pouvons que vivement encourager nos lecteurs à y courir (ou à y revenir) avant sa fermeture, dans un peu plus de trois semaines. Le parcours commence sagement, avec un séduisant bureau dit « rognon » (ill. 1) en loupe d’amboine, exécuté en 1933 par Georges de Bardyère, environné de luminaires de Jacques-Émile Ruhlmann, comme s’il ne fallait pas tout de suite dérouter le visiteur.

2. Vue du bâtiment édifié par Auguste Perret entre 1934 et 1936
Photo : Mobilier national
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Les habitués de l’endroit ne seront ainsi guère surpris : tout au long du parcours, des vases de Sèvres se mêlent aux tapisseries d’Aubusson comme aux tapis de la Savonnerie. L’exposition nous replonge dans la période 1937-1950, débordant imperceptiblement du champ chronologique de La Tribune de l’Art, mais les lignes Art déco et l’esprit classicisant de ces créations pétries de références historiques rassureront les plus nostalgiques. Hérité du Garde-Meuble de la Couronne, le Mobilier national que l’on connaît aujourd’hui est lui-même une création Art déco puisque ce n’est qu’en 1936 qu’il s’installa dans le grandiose bâtiment (ill. 2) élevé par Auguste Perret sur les anciens jardins de la manufacture des Gobelins. Destinée à meubler palais nationaux, ministères et ambassades, l’institution rejoignit donc tout naturellement le célèbre « enclos des Gobelins » où avait déjà été transférée la manufacture de la Savonnerie : c’est là que fut donc conçu et réalisé un décor destiné à l’ambassade de France à Washington. Tissées d’après Gustave-Louis Jaulmes entre 1927 et 1932, les quatre tapisseries des Fleuves de France sont ainsi assorties à un spectaculaire tapis à motifs végétaux, qui ne sera hélas jamais déployé sur le sol américain, mais qui accueille le temps de l’exposition (ill. 3) des sièges…

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