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Le Beau Siècle

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La vie artistique à Besançon de la Conquête à la Révolution (1674-1792)

Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, du 10 novembre 2022 au 19 mars 2023

1. Sigismondo Alberghetti (vers 1656-1702) et Laurent Ballard (actif au cours du dernier quart du XVIIe siècle)
Modèle réduit de canon offert par le parlement de Franche-Comté à Louis XIV, vers 1676
Bronze ciselé et doré, affût en bois fruitier - 35 x 124,2 x 36 cm
Paris, Musée de l’Armée
Photo : RMN-GP/É. Cambier
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C’est par un coup de canon (ill. 1) que débute cette passionnante exposition, sans doute la plus riche de l’année dans le domaine de l’art ancien puisqu’il s’agit d’un panorama quasi exhaustif d’un siècle de création artistique à Besançon : cette ancienne « enclave espagnole dans le flanc du royaume », définitivement rattachée à la France par Louis XIV, se métamorphosa entre la conquête de la Franche-Comté et les premiers feux de la Révolution. Ville libre d’empire, celle-ci possédait déjà une université, une bibliothèque et surtout un puissant siège épiscopal, mais dut accueillir de nombreuses nouvelles institutions, dont l’intendance de la province, et le parlement, qui siégeait naguère à Dole ! Site stratégique dominé par sa citadelle, la ville devenue capitale régionale conserva ses particularités, dont la forte emprise du clergé, tout en voyant affluer de nouveaux commanditaires sensibles aux idées nouvelles comme à la modernité artistique et aux influences parisiennes. Comme l’écrit Yohan Rimaud, qui livre ici son ultime proposition bisontine, il s’agit de mieux cerner « l’esprit d’une ville », comme le proposait déjà Nancy en 2005 (voir l’article). L’impressionnante liste d’œuvres - 384 numéros au catalogue - et les roboratives notices précédées de longs essais témoignent de l’ambition intellectuelle du propos, en écho au parcours tortueux qui se déploie progressivement dans l’intégralité des espaces disponibles !


2. Vue de la première salle de l’exposition « Le Beau Siècle »
Photo : Louis Jacquot
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3. Vue de la deuxième salle de l’exposition « Le Beau Siècle »
Photo : Louis Jacquot
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Les images de la double conquête de la ville inaugurent l’exposition, avec l’immense toile de Van der Meulen en majesté : destinée au château de Marly et déposée par le Louvre au Musée du Temps, ce tableau dont se souviennent assurément les visiteurs de l’exposition sur le Grand Condé (voir l’article) est accroché en face d’autres vues de la ville de Besançon (ill. 2), dont la grande sanguine récemment acquise auprès du marchand parisien Nicolas Schwed (voir la brève du 10/2/22). Le regard altier du monarque domine la salle : conservé à l’hôtel de Courbouzon, où siège aujourd’hui l’université de Franche-Comté, ce portrait équestre de Louis XIV vient de faire l’objet d’une restauration fondamentale - soutenue par la DRAC - qui a révélé une œuvre d’excellente qualité, certainement supervisée par René-Antoine Houasse qui a peut-être mis la main sur certaines parties, comme l’explique la notice de Matthieu Lett,…

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