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La perte du Le Père éternel de Jean Jouvenet n’était pas une fatalité

Jean Jouvenet (1644-1717)
Le Père éternel, vers 1680
huile sur toile de forme ovale - 159 x 145 cm
Collection particulière
Photo : Artcurial
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Qu’il soit parfois difficile de faire entrer un trésor national dans les collections publiques en raison de son prix, on peut le comprendre.
Mais qu’on ait pu laisser sortir de France un tableau comme Le Père éternel de Jean Jouvenet (ill.), commandé pour l’église du Collège des Quatre Nations, aujourd’hui Institut de France, l’un des bâtiments les plus prestigieux de Paris, est proprement ahurissant et témoigne d’un véritable dysfonctionnement de la politique d’enrichissement des collections nationales. Surtout lorsque l’on connait le résultat d’adjudication chez Artcurial le 8 novembre dernier : 186 418 €, frais compris, une somme (relativement) peu élevée, même en comparaison des budgets d’acquisition des musées.

Nous avons interrogé Vincent Pomarède, directeur du département des peintures. Celui-ci nous a répondu que le Louvre avait contacté plusieurs musées de province qui n’ont pas voulu ou pas pu se porter acquéreur. Pour sa part, le musée parisien avait dépensé son budget annuel, et même au delà. Mais surtout, et cette explication est parfaitement recevable, l’Institut de France s’était montré intéressé pour l’acheter, mais s’est finalement désisté deux jours avant la vente. Nous ne pourrons donner la position officielle de l’Institut : nous l’avons contacté, et personne ne nous a rappelé. Nous savons en revanche que Nicolas Sainte-Fare-Garnot, conservateur du Musée Jacquemart-André, et Jean-Pierre Babelon ont fait ce qu’ils pouvaient pour essayer de faire acheter ce tableau par l’Institut, en vain.

186 418 euros semble une somme trop importante pour le Quai Conti qui s’apprête pourtant à en dépenser 20 millions (!) dans la construction d’un auditorium (un de plus, au cœur de Paris, qui n’en manque pourtant pas). On a les priorités que l’on peut. Le commissaire-priseur,…

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