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La BRAFA s’adapte à la crise sanitaire

Parce qu’une œuvre d’art scrutée sur un ordinateur a autant de charme qu’un poster de Monet dans une salle d’attente, cessons de zoomer sur nos écrans, et allons plutôt coller nos nez sur des peintures, des sculptures ou des pièces de mobilier, pour mieux les regarder, avec les yeux, avec les mains, avec les pieds aussi, en nous déplaçant jusque dans les galeries où elles sont exposées. C’est d’autant plus urgent que plane, en France, la menace d’un nouveau confinement.

La BRAFA débute aujourd’hui. Cette édition particulière s’adapte vaille que vaille à un marché contaminé par le coronavirus, et propose une alternative intitulée « BRAFA in the Galleries ». Au lieu de se tenir à Bruxelles, elle est éclatée entre Nagoya et San Francisco, dans une quarantaine de villes majoritairement européennes et anglaises. Les organisateurs de cette foire réputée pour sa convivialité ont en effet tenté d’échapper à une formule exclusivement numérique, à laquelle s’étaient résignés la TEFAF New York et Fine Arts Paris (voir l’article), tandis que la Biennale Paris avait choisi de s’associer à Christie’s pour organiser une vente en ligne peu convaincante (voir l’article). Le président de la BRAFA, Harold t’Kint de Roodenbeke l’affirme : « Le marché de l’art n’est pas fait pour le digital et la numérisation, il reste un domaine dans lequel le contact est privilégié. Car l’art est d’abord une émotion et une rencontre. [1] »
Après avoir envisagé d’annuler ce rendez-vous, les organisateurs ont finalement proposé aux marchands qui devaient participer à l’édition 2021, de présenter dans leurs galeries les pièces qu’ils auraient dû réunir sur leurs stands à Tour et Taxis. Sur le site internet, chacun des 126 exposants bénéficie d’une page personnelle sur laquelle sont visibles entre une et neuf œuvres d’art. Des plans des principales villes, situant les différentes galeries, sont téléchargeables afin d’encourager les visiteurs à se rendre sur place. Enfin, quatre conférences seront données en ligne ces prochains jours.


1. Frank Scheidecker (1872 – 1915)
Pare feu, vers 902
Laiton - 80 x 68 cm
Paris, Galerie Mathivet
Photo : Galerie Mathivet
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Évidemment, la visibilité est moindre. L’intérêt d’un salon pour les amateurs et les collectionneurs est justement de voir réunies en un seul lieu de multiples œuvres d’art. Et l’intérêt d’un salon pour les marchands est de voir réunis en un seul lieu de multiples clients potentiels. Les acheteurs belges, italiens ou anglais ne viendront pas déambuler dans les rues de Paris, Marseille ou Beaune. La Belgique a d’ailleurs interdit récemment les voyages « pour motifs non-essentiels ». Certains galeristes français ont donc dû renoncer à présenter des œuvres chez des confrères étrangers, c’est le cas des Parisiens Benjamin Steinitz, Céline et Fabien Mathivet, Xavier Eeckhout, Gabriela et Mathieu Sismann qui, avec le Bruxellois Didier Claes, avaient organisé une exposition commune,…

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