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L’imprudente restauration du retable d’Issenheim

1. Mathias Grünewald (1475/1480-1528)
Retable d’Issenheim
La Résurrection du Christ - L’Annonciation

Panneau - 330 x 590 cm
Colmar, Musée d’Unterlinden
Photo : Didier Rykner
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Depuis le 6 juillet, deux restauratrices travaillent au Musée d’Unterlinden sur le retable d’Issenheim de Grünewald (ill. 1 et 2).
Notre propos n’est pas ici de mettre en doute leur compétence, ni la qualité de ce qu’elles sont en train de faire, mais de montrer que les précautions les plus élémentaires ne semblent pas avoir été prises pour mener à bien ce projet de restauration qui ressemble davantage à une opération de communication qu’à une entreprise scientifique menée avec la rigueur que nécessite toute action de ce genre, particulièrement lorsqu’elle concerne un des plus grands chefs-d’œuvre de la peinture européenne. La restauration en cours est peut-être correctement faite, mais il est possible aussi qu’elle soit une menace pour le retable. Rien actuellement, ne permet d’affirmer l’un ou l’autre. Et cette seule incertitude est une anomalie qui devrait immédiatement cesser pour reprendre les choses dans l’ordre normal.

Voici les principaux éléments dont nous disposons à l’issue de notre enquête :

1. Si le retable a été bien étudié ces dernières années, et les résultats publiés dans un numéro spécial de la revue Techné en 2007 et dans le catalogue de l’exposition Grünewald (voir notre recension), aucune étude relative à une restauration, ni aucun projet de restauration détaillé et validé n’existe. Est-il d’ailleurs nécessaire de le restaurer ? Selon Jean Lorentz, président de la Société Schongauer qui gère l’établissement sur le plan administratif et financier, « beaucoup d’œuvres vont être restaurées en raison de l’extension du musée en cours [voir notre article, et parce qu’il y aura une nouvelle présentation de ses collections. Pantxika de Paepe, la directrice du musée, nous a proposé cette restauration et nous l’avons acceptée ». Cette…

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