Contenu abonnés

Jean Bardin, le feu sacré

4 4 commentaires

Orléans, Musée des Beaux-Arts, du 3 décembre 2022 au 30 avril 2023.

« Cet artiste fait infiniment mieux dans ses esquisses dessinées [1] ». Certains de ses contemporains avaient sur Jean Bardin un regard lucide, proche en tout cas de celui qui est le nôtre en visitant cette très intéressante rétrospective du Musée des Beaux-Arts d’Orléans. Elle révèle en effet un grand artiste, mais un grand artiste dans le petit : ses dessins et esquisses peintes sont en effet dignes des meilleurs peintres du XVIIIe siècle, tandis que ses grandes peintures, sans être médiocres, déçoivent un peu. Cela se voit notamment lorsque l’exposition juxtapose les œuvres préparatoires aux tableaux définitifs, comme le Mars sortant des bras de Vénus pour aller à Troie, son morceau de réception à l’Académie, dont l’esquisse fut agréée, mais qu’il ne présenta jamais, on ne sait réellement pourquoi.


1. Jean Bardin (1732-1809)
Tullie faisant passer son char sur
le corps de son père
 (esquisse), 1765
Huile sur toile - 45 x 55 cm
Orléans, Musée des Beaux-Arts
Photo : Didier Rykner
Voir l´image dans sa page
2. Jean Bardin (1732-1809)
Tullie faisant passer son char
sur le corps de son père
, 1765
Huile sur toile - 114 x 145,5 cm
Mayence, Landesmuseum Mainz
Photo : Didier Rykner
Voir l´image dans sa page

Soyons clair : Bardin n’est pas un mauvais peintre, il obtint d’ailleurs le grand prix de l’Académie en 1765, avec Tullie faisant passer son char sur le corps de son père (ill. 1 et 2), devant notamment Ménageot (ill. 3) et Berthélemy (ill. 4) - qui furent lauréats les années suivantes. La comparaison entre les trois œuvres, que permet l’exposition, montre que cette récompense ne fut pas usurpée : la toile de Bardin est excellente. On s’explique donc mal pourquoi ses peintures suivantes furent moins séduisantes. Ces quelques critiques ne doivent cependant pas masquer la grande réussite d’une rétrospective que tout amoureux de la peinture française du XVIIIe siècle se doit de visiter. Elle parcourt la carrière du peintre en le confrontant à la production de quelques-uns de ses contemporains, permettant de comprendre un artiste qui était jusqu’à aujourd’hui très peu connu. Rien d’étonnant d’ailleurs : ses œuvres ont été très rarement exposées, comme le démontre la lecture du catalogue où les mentions « inédit » et « jamais exposé » se retrouvent à foison.


3. François-Guillaume Ménageot (1744-1816)
Tullie faisant passer son char sur le corps de son père, 1765
Huile sur toile - 113 x 146 cm
Nancy, Musée des Beaux-Arts
Photo : Didier Rykner
Voir l´image dans sa page
4. Jean Siméon Barthélémy (1743-1811)
Tullie faisant passer son char sur le corps de son père, 1765
Huile sur toile - 112 x 142 cm
Collection particulière
Photo : Didier Rykner
Voir l´image dans sa page

Pourquoi Bardin à Orléans ? L’artiste est né à Montbard et il a fait carrière d’abord à Paris. Après avoir été l’élève de Louis Lagrenée, il devint celui de Jean-Baptiste Marie Pierre quand son premier maître…

Pour avoir accès à ce contenu, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement. Si vous souhaitez tester l’abonnement, vous pouvez vous abonner pour un mois (à 8 €) et si cela ne vous convient pas, nous demander par un simple mail de vous désabonner (au moins dix jours avant le prélèvement suivant).

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous à l’aide de ce formulaire.

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.