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Jacques Gruber et l’Art nouveau, un parcours décoratif

Nancy, Galeries Poirel, du 16 septembre 2011 au 22 janvier 2012.

1. Jacques Gruber (1870-1936)
Vase Tristan et Yseult, 1897
Manufacture de Daum
Verre soufflé-moulé à plusieurs couches,
décor gravé à l’acide et à la roue,
décor martelé - H. 38 cm.
Nancy, Musée des Beaux-Arts
Photo : Ville de Nancy/D. Buren
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Clématites, capucines, coloquintes, ancolies, orchidées s’enroulent et s’affaissent, s’ouvrent et s’épanouissent avec élégance et poésie, dans le verre, le bois ou la terre, inlassablement déclinées par Jacques Gruber. Car s’il est connu pour ses vitraux - en témoignent ceux des Galeries Lafayette - Gruber multiplia les expériences esthétiques et techniques, concevant des vases, des meubles, des céramiques, des reliures ou encore des affiches. Cette diversité se déploie dans les Galeries Poirel de Nancy, qui accueillent une exposition consacrée à la période Art nouveau de l’artiste. Acteur de l’Ecole de Nancy jusqu’à son départ pour Paris en 1914, Gruber appartient en effet à une seconde génération d’artistes qui entrent en scène alors que Gallé, Majorelle ou Prouvé ont déjà fait leurs preuves.
Des vases de Daum aux fameux vitraux, le parcours thématique de la visite met en valeur ses différents domaines de création, également étudiés dans le catalogue qui, hélas, présente des notices sans commentaires.

Venue d’Alsace, la famille Gruber s’installa à Nancy en 1877 ; le jeune Jacques s’inscrivit alors à l’école régionale des Beaux-Arts où il suivit les cours de dessin de Louis-Théodore Devilly, puis obtint une bourse pour partir étudier à Paris, dans les prestigieuses écoles des Arts décoratifs et des Beaux-Arts. Il fut notamment l’élève de Gustave Moreau, qui le fascina par son travail de la lumière et de la couleur, puis de Pierre-Victor Galland qui, dans son cours d’arts décoratifs, plaçait les plantes au cœur de toute création.
De retour à Nancy en 1893, il devint à son tour professeur à l’école des Beaux-Arts de la ville et donna un cours de « composition décorative ; étude de la plante et stylisation ». Auguste Vallin, Rose Wild et Jean Lurçat furent parmi ses élèves. En 1891, la manufacture de Daum créa un département artistique et engagea Gruber dès 1893, parallèlement à son activité d’enseignant. Celui-ci créa des pièces uniques d’exposition, qu’il signait - preuve de son statut particulier - , et développa à l’envi des motifs floraux et végétaux, mais aussi - ce qui est plus rares dans ce type de production et dans l’Ecole de Nancy - des silhouettes humaines, ombres oniriques et mystérieuses assez comparables aux vases grecs à figures noires [1]. L’univers wagnérien semble hanter les vases conçus par l’artiste, de Tristan et Yseult (ill. 1) au chevalier Lohengrin que l’on devine dans le Le Rêve d’Elsa (1894) et jusqu’au jeune flûtiste du vase Incantation crépusculaire qui pourrait incarner Siegfried.


2. Jacques Gruber (1870-1936)
Reliure pour Racontars illustrés d’un vieux collectionneur
de Charles Cousin, 1894
Maroquin, décor…

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