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Horace Vernet

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Versailles, Musée national du château, du 14 novembre au 17 mars 2024.

L’Exposition Universelle de 1855, qui tint lieu de Salon et où les écoles étrangères vinrent se confronter à l’école française, mit quatre peintres à l’honneur, qui bénéficièrent de véritables rétrospectives : Ingres, Delacroix, Vernet et Decamps. Ils étaient donc censés représenter toute la diversité de cette école. Si les deux premiers noms s’imposaient en effet, celui des deux derniers ne va pas de soi, en tout cas aujourd’hui. Decamps surtout, est relativement oublié, même s’il est bien représenté au Louvre. Quant à Vernet, il n’a pas encore joui de la reconnaissance qui s’impose, et qui s’imposait en 1855, même s’il était déjà fortement critiqué.


1. Vue de l’exposition Horace Vernet au château de Versailles
Photo : Didier Rykner
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La rétrospective de Versailles permettra-t-elle de lui rendre enfin justice ? Son succès relatif fait craindre que non. Et pourtant, nous ne saurions trop encourager ceux qui ne l’ont pas encore fait de prendre la route du château. Cette exposition est en effet remarquable, et montre un peintre de grand talent. Certes, il n’eut le génie ni d’Ingres, ni de Delacroix, mais il ne méritait certainement pas les nombreuses attaques de Baudelaire à son égard - décidément aussi mauvais critique d’art qu’il était grand poète - dont celle-ci : « Il est l’antithèse absolue de l’artiste ».
Il suffit de se promener dans les salles (ill. 1 et 2) qui lui sont consacrées pendant encore presque un mois (et celles où il est toujours présent, quand on ne le cache pas derrière des cloisons) pour constater qu’il y a peu de peintres aussi complet que Vernet, même s’il n’aborda pas tous les genres (pas de natures mortes, de très rares paysages et pour seules peintures religieuses des sujets de l’Ancien Testament). Beaucoup de chefs-d’œuvre, peu de tableaux médiocres. S’il fut incontestablement - le mot fut presque créé pour lui - un adepte du « juste milieu », le Romantisme ne le quitta jamais, et il ne fut pas davantage classique, transformant la peinture de genre en peinture d’histoire (à moins que ce ne fut l’inverse), ce qui lui fut d’ailleurs reproché.


2. Vue de l’exposition Horace Vernet au château de Versailles
Photo : Didier Rykner
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Cette ambiguïté permanente d’Horace Vernet est bien rendue par les excellents textes du catalogue (nous n’en avons lu aucun de médiocre). Et l’enthousiasme que suscite chez nous cette exposition et l’ouvrage qui l’accompagne nous autorise sans doute à dire sans fards les réserves qu’il faut néanmoins faire sur ce dernier.
La bibliographie récente de Vernet est très pauvre. Aucune monographie : un seul catalogue d’exposition, de dimension modeste, en 1980 à Paris et à Rome, et un catalogue des estampes par Pierre Sanchez en 2016. Voilà tout - sauf erreur et omission de notre part. Vernet est un peintre parmi d’autres dans les - cette fois très nombreux - livres et catalogues consacrés à l’art du XIXe…

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