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Corps et ombres. Caravage et le caravagisme européen

Montpellier, Musée Fabre et Toulouse, Musée des Augustins, du 23 juin au 14 octobre 2012.
L’exposition sera ensuite montrée, sous une forme plus condensée et avec certaines œuvres supplémentaires, au Los Angeles County Museum of Art du 11 novembre 2012 au 10 février 2013 et au Wadsworth Atheneum Museum of Art de Hartford du 8 mars au 16 juin 2013.

1. Vue de l’exposition à Montpellier
De gauche à droite : Ecce Homo de Caravage (Gênes),
Madeleine de Louis Finson, d’après Caravage (Marseille),
Saint François de Caravage (Crémone),
A l’arrière-plan : Orazio Gentileschi, Judith et sa servante (Hartford)
Photo : Didier Rykner
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A l’exception, il y a près de quarante ans déjà, de l’exposition organisée par Jean-Pierre Cuzin et Arnauld Brejon de Lavergnée [1], qui ne portait d’ailleurs que sur les artistes français (ou, pour certains, qu’on pensait à l’époque français), aucune exposition d’ensemble consacrée au caravagisme n’avait été organisée en France. Depuis, pourtant, Caravage est devenu l’une des « stars » de l’histoire de l’art, l’un des rares artistes à pouvoir attirer les foules uniquement sur son nom. En 1983 encore, le Grand Palais exposait une rétrospective de la peinture napolitaine [2] où était montré l’un des plus grands chefs-d’œuvre du peintre, Les Sept œuvres de Miséricorde, sans que cela ne provoque un engouement particulier.

Cette passion pour Caravage aboutit à des dérives : attributions abusives, voire ridicules montées en épingle par des médias dignes de tabloïds d’une part [3], surexploitation des œuvres de l’artiste d’autre part, parfois avec des justifications scientifiques douteuses. On ne connaît qu’une soixantaine de tableaux certains, et chacun veut les avoir pour ses expositions. Des œuvres souvent fragiles passent ainsi leur temps à naviguer entre les continents avec tous les risques que l’on connaît.
On remarquera cependant que les neuf Caravage exposés à Montpellier (ill. 1) n’ont pas, comme certains autres, été montrés dans un trop grand nombre d’expositions récentes. Et au moins, cette fois ci, auront-ils fait le voyage dans un but vertueux car, indiscutablement, cette double exposition présente toutes les garanties de sérieux que l’on était en droit d’attendre. Certains Parisiens doivent être un peu jaloux de voir autant de chefs-d’œuvre réunis sans qu’aucune étape dans la capitale n’ait été prévue.

Ambitions et limites

2. Carlo Saraceni (1579-1620)
La Sainte Famille dans l’atelier de Joseph, vers 1615
Huile sur toile - 113 x 84 cm
Hartford, Wadsworth Atheneum Museum of Art
Photo : Didier Rykner
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Cette rétrospective dont l’objectif est de montrer le caravagisme tel qu’il se déploie en Europe dans les trente premières années du XVIIe siècle [4] et de faire le point sur les plus récentes découvertes est donc une vraie réussite. Les deux musées se sont partagés la tâche en décidant de la segmenter par nationalités. Un choix qui peut se discuter car les peintres vivaient pour une large part ensemble, mais qui présente un caractère pratique incontestable. Il est amusant d’ailleurs de constater combien ces critères d’écoles nationales peuvent être fluctuants : il y a seulement quelques années, les tableaux du jeune Ribera, alors anonymes et regroupés sous le nom de Maître…

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