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Chefs-d’œuvre retrouvés

Château de Versailles, du 5 février au 5 juin 2022

Le château de Versailles propose une exposition-dossier aussi séduisante que réussie pour célébrer comme il se doit le retour de deux grands marbres du XVIIIe siècle dans les collections nationales, grâce au généreux don de l’Angola : véritable modèle du genre, celle-ci est - cerise sur le gâteau - accompagnée d’un ambitieux catalogue, quasiment parfait, dans lequel nous pouvons tout au plus regretter l’absence d’index. Ouverte au début du mois de février, au moment de la signature d’un accord de coopération culturelle entre la France et l’Angola, celle-ci se prolonge heureusement jusqu’en juin et nous ne pouvons qu’en conseiller la visite. Comme le précise d’emblée le catalogue, l’exposition aurait dû ouvrir ses portes en juin 2020 mais fut reportée en raison de la crise sanitaire alors que le projet remonte à 2018 et que nous annoncions l’arrivée des deux sculptures à l’automne (voir la brève du 6/9/21).


1. Philippe Bertrand (1664-1724), René Frémin (1672-1744) et Jacques Bousseau (1681-1740)
Zéphyr et Flore, 1713-1726
Marbre - 213 x 150 x 126 cm
Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Photo : Christophe Fouin
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2. Lambert Sigisbert Adam dit Adam l’Aîné (1700-1759)
L’Abondance répandant ses dons sur la terre, 1752-1760
Marbre - 208 x 115 x 142 cm
Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Photo : Christophe Fouin
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Convenablement restaurés - l’opération fut menée par Sébastien Forst et Claudia Rubino - pendant que des répliques les remplaçaient dans les jardins de l’ambassade d’Angola à Paris, les deux groupes sculptés auraient pu discrètement rejoindre les collections versaillaises mais l’évènement méritait amplement d’être célébré avec intelligence. De nombreux prêts sont donc venus étayer le parcours conçu sous l’égide de Lionel Arsac, conservateur du patrimoine chargé des sculptures à Versailles, permettant une parfaite contextualisation des deux grands marbres. C’est ainsi que le visiteur venant admirer l’un des derniers chefs-d’œuvre du règne de Louis XIV bénéficie d’une passionnante introduction sur l’importance du thème du printemps chez le Roi-Soleil, sur le rôle de la sculpture dans les jardins de Trianon ou encore sur l’iconographie de Zéphyr et Flore. Peints par Michel II Corneille et Antoine Coypel pour la chambre des Fleurs du Grand Trianon, deux tableaux (ill. 3) d’une grande fraîcheur illustrent la faveur des amours allégoriques de Zéphyr et Flore, motif repris en tapisserie et gagnant bientôt les bosquets du jardin (ill. 4).


3. Vue de l’exposition Chefs-d’œuvre retrouvés au château de Versailles
Photo : Didier Saulnier
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4. Vue de l’exposition Chefs-d’œuvre retrouvés au château de Versailles
Photo : Didier Saulnier
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Louis XIV ne put jamais admirer le dernier marbre commandé pour ses jardins de…

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