Bruxelles : les esquisses de Rubens de retour dans un musée proche du Titanic

24/9/14 - Accrochage - Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts - Nous nous plaignions si fort de leur absence qu’on ne peut que se réjouir bruyamment de leur retour : les esquisses de Rubens, invisibles depuis que la salle qui les abritait est fermée pour des problèmes de fuites, sont désormais à nouveau exposées dans une présentation très agréable (ill. 1 et 2).


1. L’actuelle salle des esquisses de Rubens
(ancienne salle de la collection Hellens)
Photo : Didier Rykner
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2. L’actuelle salle des esquisses de Rubens
(ancienne salle de la collection Hellens)
À gauche, Les Miracles de saint Benoît
Photo : Didier Rykner
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Plutôt que d’attendre d’hypothétiques travaux dont l’urgence est pourtant évidente dans un musée qui se délabre chaque jour davantage, les conservateurs ont choisi une solution simple : resserrer sur deux salles la donation Hellens (rien n’a donc été mis en réserve) et consacrer la troisième aux dites esquisses (ill. 3 et 4). En raison de la place disponible, seules celles d’attribution incontestable sont exposées ; à celles-ci se rajoute Les Miracles de saint Benoît dont la facture, malgré sa grande taille, est comparable à ces études peintes.


3. Pierre-Paul Rubens (1577-1640)
Jason avec la Toison d’or
Huile sur panneau - 26,7 x 28,2 cm
Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts
Photo : Didier Rykner
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4. Pierre-Paul Rubens (1577-1640)
L’Enlèvement d’Hippodamie
Huile sur panneau - 25,7 x 41 cm
Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts
Photo : Didier Rykner
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Il reste qu’il faudra bien un jour, et rapidement même, que la régie des bâtiments de l’État, en charge de gérer l’édifice dans lequel se trouvent les Musées Royaux des Beaux-Arts, se décide enfin à restaurer celui-ci qui part littéralement en morceaux. Comme l’a écrit dans ces colonnes Denis Coekelberghs, Michel Draguet, directeur du musée, tout occupé qu’il est à ouvrir de nouveaux musées (Magritte, Fin-de-Siècle...) quand les collections anciennes sont en complète déshérence, ne semble guère concerné. Mais il ne peut être tenu entièrement responsable de l’état désastreux des salles alors qu’il n’a pas la maîtrise sur les travaux et leur financement.


5. Mur vide à droite en raison d’infiltrations
(on y voyait des tableaux de Giuseppe Maria Crespi et
Salvator Rosa
Photo : Didier Rykner (24/9/14)
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6. Cimaise vide en raison d’infiltrations
(on y voyait des tableaux de Jan Gossart, dit Mabuse)
Photo : Didier Rykner (24/9/14)
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Plus le temps passe, et plus les travaux coûteront cher : il y a quelques semaines, trois côtés du premier étage autour de la grande cour intérieure ont été à leur tour victimes d’infiltrations qui ont obligé à retirer en catastrophe (ill. 5 et 6) de nombreuses tableaux (par Jordaens, Jan Gossart, Memling, Colijn de Coter, Giuseppe Maria Crespi, Salvator Rosa...). Cela se rajoute aux salles fermées depuis longtemps, dont nous avons déjà parlé sur ce site : les Musées royaux des Beaux-Arts, qui prennent l’eau de toute part, ressemblent davantage chaque jour au Titanic. Une honte pour la Belgique.

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