- Alfred Gérente (1821-1868)
sous la direction d’Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc (1814-1869)
Vitrail de la chapelle du Sacré-Cœur, 1865
(septième chapelle du bas-côté droit)
Paris, cathédrale Notre-Dame
Photo : Ministère de la Culture - Voir l´image dans sa page
Le remplacement des vitraux de Viollet-le-Duc à Notre-Dame va-t-il coûter 3 millions d’euros comme le révèle Michel Guerrin dans un article du Monde paru vendredi dernier ? Ou le budget est-il au total de 4 millions comme nous l’avons appris d’une source bien informée du ministère de la Culture ? Peu importe au fond. 3 ou 4 millions pour vandaliser un peu plus Notre-Dame est un chiffre insupportable, surtout en ces temps où les déficits budgétaires accumulés vont imposer des réductions de budget qui toucheront aussi celui du ministère de la Culture.
Certains affirment que 4 millions, c’est une goutte d’eau dans le budget de la France. Ils ont raison évidemment. On pourrait aussi le comparer par exemple, pour rester dans le domaine de la culture, aux 273 millions annuels (!) de l’inutile « Pass culture ». Mais les gouttes d’eau s’accumulent, et finissent par faire une rivière. Et surtout, 4 millions d’euros, cela représente plusieurs restaurations que l’on ne mènera pas. Ou cela aurait permis, par exemple, de terminer les fouilles archéologiques du jubé dans le chœur de la cathédrale.
Nous avons interrogé le ministère le 19 septembre pour lui demander le prix exact de ce chantier de remplacement des vitraux, et sur quel budget il sera financé. Nous n’avons reçu aucune réponse, preuve que la chose gêne grandement, et que le gouvernement ne veut pas que les chiffres soient donnés. Preuve aussi que cette estimation est certainement exacte.
Quant au financement, si l’on se fie aux pratiques habituelles, la création des nouveaux vitraux (une surface totale de 120,97 m2) devrait être prise sur le budget de la création artistique, mais la dépose, le traitement en conservation et le stockage des anciennes baies se fera sur le budget des monuments historiques. Quoi qu’il en soit, le ministère de la Culture financera entièrement cette lamentable opération.
Il est encore temps d’arrêter cette nouvelle aberration patrimoniale et budgétaire. Pour cela, il faut continuer à signer la pétition qui atteint à cette heure 231 759 signatures et qui depuis quelques jours stagne un peu, à un niveau il faut le dire néanmoins très élevé. Nul doute que celles-ci repartent lorsque le vainqueur du concours sera annoncé dans la presse.
Il faut aussi aider l’association Sites & Monuments à attaquer ce projet en justice. Vous pouvez continuer à participer à ce combat financièrement (et déductible des impôts) en donnant ici.
Michel Barnier cherche des économies ? En voilà une toute trouvée au ministère de la Culture.