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Deux riches expositions racontent les guerres de Religion

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Chantilly, Musée Condé, du 4 mars au 21 mai 2023
Paris, Musée de l’Armée, du 5 avril au 30 juillet 2023

1. Édouard Detaille (1848-1912)
Le comte Montgomery blessant Henri II lors du tournoi du 30 juin 1559, vers 1902
Aquarelle, gouache et crayon graphite - 132 x 111 cm
Paris, Musée de l’Armée
Photo : Musée de l’Armée
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Parce que le fracas des armes n’était jamais loin des fastes de la Renaissance, les guerres de Religion ont conservé une place éminente dans notre mémoire collective : grâce à Alexandre Dumas puis à Patrice Chéreau, nul n’a oublié la reine Margot [1] tandis que les flots de sang répandus lors de la Saint-Barthélémy lui assurent une présence éternelle dans nos livres d’histoire. Trois expositions ne sont pas de trop pour incarner au mieux la richesse et les contradictions de cette période de rupture, trois expositions à la fois différentes et complémentaires qui attendent leur public entre le Musée Condé, le Musée de l’Armée et le Musée national de la Renaissance. Si la riche rétrospective Antoine Caron du château d’Écouen (article à venir) est avant tout destinée aux spécialistes, même si le retour - historique - des huit tapisseries de la mythique Tenture des Valois justifie à lui seul une ou plusieurs visites, Chantilly et les Invalides proposent de leur côté de forts louables efforts de contextualisation. Délimitée par deux régicides, la seconde moitié du XVIe siècle français commence avec la disparition tragique (mais accidentelle) du roi Henri II, à l’été 1559 : le fils de François Ier ne trouva pas la mort sur le champ de bataille mais en plein Paris, au cours d’un fatal tournoi dont la portée cinématographique n’échappa pas à Édouard Detaille (ill. 1). Préparant une ambitieuse composition passée en vente à Paris en juin 2021 (voir la brève du 3/6/21) et malheureusement absente de l’exposition, l’étude préparatoire du Musée de l’Armée donne le ton de la manifestation où les fascinantes armures des principaux protagonistes de l’époque parsèment les salles du parcours destiné aux néophytes comme aux spécialistes.


2. François Clouet (vers 1515-1572) et atelier
Renée de Rieux, marquise de Nesle (détail), vers 1547/1552
Pierre noire, sanguine et rehauts de crayon bleu - 34,2 x 46,6 cm
Chantilly, Musée Condé
Photo : RMN-GP/R.-G. Ojéda
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3. François Clouet (vers 1515-1572) et atelier
François de Coligny, seigneur d’Andelot, vers 1555-1558
Pierre noire, sanguine et rehauts de bleu dans les yeux - 34,4 x 23,7 cm
Chantilly, Musée Condé
Photo : RMN-GP/R.-G. Ojéda
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Ouverte au début du mois de mars, l’exposition du Musée Condé évite habilement l’écueil d’un énième accrochage Clouet en agrémentant les portraits présentés de différentes pièces d’archives car le duc d’Aumale, héritier des Montmorency et des Condé, s’était lancé dans une politique d’achats tous azimuts de libelles, pamphlets et autres chroniques des guerres de Religion. On découvre ainsi le beau Portulan de Gaspard de Coligny, amiral de…

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