Trois ventes Artcurial

18/3/24 - Marché de l’art - Paris - C’est un tableau qui pourrait être acquis par au moins trois musées en Ile-de-France : le Musée Carnavalet (si celui-ci avait une politique d’acquisition ambitieuse, ce qui n’est hélas pas le cas), le Louvre ou le Musée du Grand Siècle. On ne peut que souhaiter que l’un d’entre eux (ou un musée de province comme le Musée Fabre de Montpellier) l’achète à la vente Artcurial de mercredi prochain. Il s’agit de La Transfiguration de Frans Pourbus, dont l’origine est remarquable, et le parcours pour arriver jusqu’à nous ne l’est pas moins.
L’œuvre provient en effet de l’église des Grands Augustins à Paris, dont elle disparut pendant Révolution. On la retrouva un siècle et demi plus tard dans la collection Goudstikker qui fit l’objet d’une vente forcée à Göring en 1940. Mais elle avait perdu probablement depuis longtemps son identité, et c’est comme « école néerlandaise du XVIIe siècle » qu’elle passe en vente au Dorotheum en 2019 (avec l’accord des héritiers Goudstikker) puis à Madrid en 2023 comme « école romaine du XVIIe siècle ».
Compte tenu du rôle de Pourbus dans la naissance de l’école française au XVIIe siècle, il est évident qu’elle devrait rester en France, d’autant que l’estimation reste raisonnable pour une œuvre de cette qualité…

1. Frans Pourbus le Jeune (1569-1622)
La Transfiguration
Huile sur toile - 148,5 x 125,5 cm
Vente Artcurial, 20 mars 2024
Photo : Artcurial

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Un autre tableau français du XVIIe siècle est également d’une importance patrimoniale indéniable, puisqu’il s’agit d’un nouvel élément du décor de la chapelle de l’hôtel Brissonnet dans le Marais, dû à Eustache Le Sueur. Si L’Annonciation qui ornait l’autel est aujourd’hui conservé au musée de Toledo aux États-Unis, et un panneau de lambris à l’Art Institute de Chicago, la figure de la Justice avait pu être acquise en 2018 par le Musée des Beaux-Arts de Strasbourg (voir la brève du 20/6/18). Cette redécouverte…