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Une sorcière entre à Orsay
16/6/21 - Acquisition - Musée d’Orsay, Paris - « Un samedi du moyen âge / Une sorcière qui volait / Vers le sabbat sur son balai / Tomba par terre / Du haut des nuages ».
La comparaison s’arrête bien vite entre la sorcière de Desnos [1] et celle sculptée par Hébert qui vient d’entrer dans les collections du musée d’Orsay (ill. 1 et 2), acquise auprès de la galerie bruxelloise Gillis Goldman Fine Art. Si celle du poète envoute toute l’assemblée pourtant réunie autour de son bûcher, celle du sculpteur incarne la vision néo-romantique de ce personnage cauchemardesque, mêlant sublime et macabre.
- 1. Émile Hébert (1828-1893)
La Sorcière, vers 1860
Terre cuite - 43 x 27 x 20 cm
Paris, musée d’Orsay
Photo : RMN-GP/P. Schmidt - Voir l´image dans sa page
- 2. Émile Hébert (1828-1893)
La Sorcière, vers 1860
Terre cuite - 43 x 27 x 20 cm
Paris, musée d’Orsay
Photo : Photo : RMN-GP/P. Schmidt - Voir l´image dans sa page
Agrippée d’une main à son balai, elle tient de l’autre son grimoire et son hibou l’accompagne dans les airs. Elle est vieille, décharnée ; sa chevelure emmêlée flotte, se confondant avec le drapé qui la couvre mal, laissant apparaitre ses bras et son buste. Rien pour inspirer l’amour... et pourtant, elle fascine. Loin d’être une image caricaturale, elle possède un côté humain mis en valeur par des éléments naturalistes d’une certaine simplicité. On retrouve ce vieux corps dans la sculpture École de fille dans laquelle Hébert met en scène un personnage passant la tête par une porte sur laquelle un Amour rondelet détourne le regard : même contraste entre l’habit et la chair et même main crispée, même torsion du corps et même tension des muscles et des tendons.
- 3. Émile Hébert (1828-1893)
La Sorcière, détail de la base, vers 1860
Terre cuite, H 43 x 27 x 20 cm
Paris, musée d’Orsay
Photo : Photo : RMN-GP/P. Schmidt - Voir l´image dans sa page