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Frans Post. Faune du Brésil
Amsterdam, Rijksmuseum, du 7 octobre 2016 au 8 janvier 2017.
- 1. Frans Post (1612–1680)
Jaguar (Panthera onca), vers 1637-1644
Aquarelle et gouache, plume noire
Haarlem, Noord-Hollands Archief
Photo : Noord-Hollands Archief - Voir l´image dans sa page
Il y a la guenon moustachue, le pécari à lèvres blanches, le coendou à queue prenante... « À queue prenante », pour s’accrocher aux branches. Le paresseux et l’opossum, jaguar, lama et tamanoir… Ce sont en tout trente-quatre dessins d’animaux exotiques qui ont été exhumés des archives de Hollande septentrionale à Harlem par le conservateur Alexander de Bruin, perdus au milieu des dessins d’oiseaux des deux Pieter Holsteyn, l’Ancien et le Jeune.
Trente-quatre dessins inédits que l’on attribue à Frans Post (ill. 1). La découverte est précieuse. Les paysages du Brésil que l’artiste peignit sur place puis de retour aux Pays-Bas fourmillent en effet d’animaux pour lesquels il a dû puiser dans un répertoire d’études et d’esquisses effectuées pendant son voyage ; c’est ce que pensaient les historiens sans en avoir de traces, jusque-là.
En 1636, Frans Post quitta les Pays-Bas pour la Nouvelle-Hollande, autrement dit pour le Brésil, où il resta jusqu’en 1644. Il s’embarqua avec Jean Maurice de Nassau qui avait été nommé, par la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales, gouverneur général des territoires hollandais du Brésil. Plusieurs artistes et scientifiques faisaient partie du voyage, parmi lesquels le naturaliste Georg Marcgraf et le peintre Albert Eckhout. Celui-ci fut chargé de décrire les autochtones, la faune, la flore, tandis que Post réalisa les premiers paysages du Nouveau Monde, gravés ensuite par Jan van Brosterhuyzen. Une exposition du Louvre en 2014 mettait en valeur ces paysages brésiliens dont certains furent offerts à Louis XIV (voir l’article).