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Fantin Latour. À fleur de peau

Paris, Musée du Luxembourg, du 14 septembre 2016 au 12 février 2017.
Grenoble, Musée, du 18 mars au 18 juin 2017

1. Henri Fantin-Latour (1836-1904)
Narcisses et tulipes, 1862
Huile sur toile - 46 x 38,5 cm
Paris, Musée d’Orsay
Photo : RMN-GP/Gérard Blot
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« On peint les gens comme des pots de fleurs  » affirmait Fantin-Latour. Ses modèles auraient tort de s’en plaindre. Il leur suffit de contempler les bouquets du peintre, pour être rassurés, voire flattés (ill. 1). Le Musée du Luxembourg consacre une exposition à cet artiste à « fleur de peau » qui peignit des natures mortes, des portraits et des « compositions de fantaisie ». Les commissaires ont choisi de laisser de côté les nombreuses copies des maîtres anciens qu’il a réalisées et de mettre en valeur son processus de création à travers ses lithographies - un aspect méconnu de son art -, ses esquisses, études à l’huile et dessins, et puis quelques-unes des centaines de photographies qu’il a achetées et que sa veuve a léguées au musée de sa ville natale, Grenoble, où l’exposition sera présentée ensuite. Ce fonds surprenant comporte des photos d’œuvres anciennes, mais aussi des nus, féminins surtout, que Fantin reprend sur calque, sur feuille et même dans certaines de ses peintures.

Le parcours s’ouvre sur les autoportraits de ce peintre solitaire, aux yeux clairs, au regard sombre. Puis ses deux sœurs apparaissent, Marie et Nathalie, en train de lire, en train de coudre, dans des peintures souvent plus proches de la scène de genre que du portrait (ill. 2). Fantin-Latour avait en horreur les commandes et préférait peindre ses proches, les saisir dans leur intimité, sans pose ni fanfreluches. Le cadrage serré et la palette réduite à quelques couleurs austères - robes noires, murs beiges - traduisent un quotidien feutré, des corps immobiles, un temps suspendu. Malgré leur atmosphère paisible, les peintures de Fantin semblent être des juxtapositions de solitudes, des figures isolées qui ne se voient pas, comme chez Degas qui peignit la Famille Bellelli. Après avoir été refusé au Salon de 1859, il fut finalement reçu en 1861, notamment avec un portrait de Marie.


2. Henri Fantin-Latour (1836-1904)
Les Deux Sœurs, 1859
Huile sur toile - 98,4 x 130,5 cm
Saint Louis, Saint Louis Art Museum
Photo : Saint Louis Art Museum
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3. Henri Fantin-Latour (1836-1904)
La Lecture, 1870
Huile sur toile - 95 x 123 cm
Lisbonne, Fondation Gulbenkian
Photo : Fondation Gulbenkian
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Ses deux sœurs disparurent de ses toiles : l’une se maria, l’autre fut internée. Elles furent remplacées par la femme et la belle-sœur du peintre, Victoria et Charlotte Dubourg. La Lecture de 1870, reprend la même formule (ill. 3) : deux femmes saisies dans leur quotidien, à côté l’une de l’autre mais l’esprit ailleurs. Le peintre introduit quelques contrastes entre les figures : Victoria lit alors que Charlotte regarde le spectateur. Deux notes de couleurs, son nœud bleu, son foulard rouge, animent le…

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