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Dieux et Mortels. Les thèmes homériques dans les collections de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris
Paris, Ecole Nationale supérieure des beaux-arts. Exposition terminée le 28 novembre 2004.
L’exposition a également été montrée aux Etats-Unis, du 11 octobre 2005 au 15 janvier 2006, en deux parties, au Princeton University Art Museum et au Dahesh Museum of Art (New York).
Si les collections de l’Ecole des beaux-arts sont inépuisables, elles ne sont montrées qu’avec parcimonie. Une exposition de dessins en moyenne chaque année, parfois une de gravures. Quant au fonds provenant de l’activité d’enseignement, les occasions de le voir sont encore plus rares puisque l’exposition sur les Prix de Rome de 1797 à 1863 date de près de vingt ans [1], et que l’on attend encore celle qui devait la suivre et la prolonger jusqu’au XXe siècle.
Pour cette raison, cette manifestation est un événement, d’une durée hélas beaucoup trop courte (deux mois seulement). On devrait voir s’y précipiter les foules assoiffées d’art que l’on nous décrit parfois. Hélas, les salles sont à peu près vides de visiteurs, ce qui est triste, mais agréable pour les amateurs qui pourront savourer une tranquillité propice à la contemplation.
- 1. Alfred-Edouard Lepère (1827-1904)
Philoctète blessé à Lemnos
s’abandonnant à sa douleur
Plâtre - 103 x 85 x 53 cm
Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts - Voir l´image dans sa page
- 2. Antoine-Laurent Dantan (1798-1878)
Enée aux Enfers avec la Sibylle rencontre l’ombre de Didon
Plâtre - 40,5 x 53 cm
Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts - Voir l´image dans sa page
Passionnante dans son propos, elle est magnifiquement présentée, sur des fonds subtilement colorés (un mauve reposant, un bleu pastel). Cela nous change des scénographies agressives et vulgaires si fréquentes ces dernières années.
C’est un grand plaisir de revoir, ou plutôt de voir enfin, les sculptures. Prix de Rome, esquisses, têtes d’expression, celles-ci ont énormément souffert, des déprédations de mai 1968 et plus largement d’un désintérêt total pour la statuaire du XIXe siècle. On se rappelle l’exposition pionnière du Grand Palais, qui avait révélé les destructions innombrables des musées français [2]. On discerne, dans certains des plâtres exposés, les traces de cette désaffection mortelle pour les œuvres d’art…