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Rembrandt et la figure du Christ

Paris, musée du Louvre, Hall Napoléon, du 21 mars au 18 juillet 2011
Philadelphie, Philadelphia Museum of Art, du 3 août au 30 octobre 2011
Detroit, Detroit Institue of Arts, du 20 novembre 2011 au 12 février 2012

Si à Lille Alain Tapié s’interroge magistralement sur la manière de représenter picturalement la Pensée (voir l’article), le Louvre a choisi de se demander, à partir d’une formule écrite dans l’inventaire des biens auquel la justice néerlandaise procéda en juillet 1656 à la requête de Rembrandt alors au bord de la faillite, quelle avait été la relation interprétative de l’artiste par rapport au Messie. En effet, sous le numéro 326 dudit inventaire est mentionnée « Une tête du Christ d’après nature ». Rembrandt aurait-il eu une apparition christique gardée secrète ? Alors que faut-il entendre, en ce mitan de XVIIe siècle, par « une tête du Christ d’après nature » ? C’est tout l’enjeu de cette exposition remarquable qui propose, très sobrement mises en scène mais avec pertinence, quatre-vingt cinq œuvres (peintures, gravures, dessins), pour la plupart de Rembrandt mais aussi de quelques grands prédécesseurs (Dürer, Schongauer, Lucas de Leyde, Mantegna, Goltzius… et le merveilleux Triptyque Braque de Van Der Weyden descendu de sa salle 4 du deuxième étage où il déploie habituellement ses panneaux) : comment et pourquoi Rembrandt a-t-il refusé les représentations traditionnelles de Jésus et s’est-il attaché à en proposer une approche picturale renouvelée ?


1. Rembrandt van Rijn (1606-1669)
Le repas à Emmaüs, vers 1629
Huile sur papier marouflé sur bois - 37,4 x 42,3 cm
Paris, Musée Jacquemart-André
Photo : Musée Jacquemart-André
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2. Rembrandt van Rijn (1606-1669)
Les Pèlerins d’Emmaüs, 1648
Huile sur panneau - 68 x 65 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : Musée du Louvre
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S’ouvrant significativement par le superbe tableau des Pèlerins d’Emmaüs (ill. 1) – , œuvre sinon de jeunesse mais précoce dans la carrière du peintre – où le Christ n’est, sur le bord droit de la toile, qu’une silhouette aux traits indéterminés qu’une source lumineuse cachée éclaire tel un halo spirituel) –, le parcours retrouve cette même scène dans la version de 1648 (ill. 2) récemment restaurée (voir la brève du 15/4/11), radicalement différente : frontalité de Jésus, largement éclairé au centre d’une niche [1] et devant une table qui évoque un repas juif [2], le visage détaillé tel un portrait. Pourquoi un tel effacement là et une telle présence ici ? Sans doute l’explication trouve-t-elle son origine dans la maturation du travail de Rembrandt à partir des années 1640 à essayer de rendre un Christ plus « naturaliste », moins pathétique et plus « méditatif ».


3. Albrecht Dürer (1471-1528)
La Sainte Face portée par deux anges, 1513
Burin sur papier - 10,2 x 14,1 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : RMN
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4. Anonyme, d’après Hans Sebald Beham
La Sainte Face, 1550-1620
Xylographie sur papier - 42,7 x 32,3 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : RMN
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Mais, au fait, sur quoi s’appuyait la tradition picturale de…

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