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Poussin, Watteau, Chardin, David... Peintures françaises dans les collections allemandes XVIIe - XVIIIe siècles

Paris, Galeries nationales du Grand-Palais. Exposition s’est terminée le 31 juillet 2005. L’exposition est ensuite allée à Münich. Elle sera à Bonn du 3 février au 30 avril 2006

En 1982, une exposition mémorable montrait au Grand Palais les plus beaux tableaux français du XVIIe siècle des collections américaines. Sur ce modèle, 23 ans plus tard, Pierre Rosenberg a imaginé de montrer au public français (puis allemand), les peintures françaises conservées en Allemagne (en élargissant le champ chronologique au XVIIIe siècle). Assisté de David Mandrella, il a visité tous les musées d’Outre-Rhin et ramené des œuvres célèbres ou non, souvent peu vues, parfois complètement inédites. Malgré l’absence de quelques artistes, l’exposition permet de comprendre l’évolution de deux siècles de peinture française. Elle fera date, comme son modèle, aidée d’un catalogue en tous points exemplaire.

1. Claude Gellée, dit le Lorrain (1600-1682)
Le Christ apparaît à la Madeleine, 1681
Huile sur toile - 84,9 x 141,1 cm
Francfort-sur-leMain, Städelsches
Kunstinstitut und Städtische Galerie
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L’organisation est chronologique et par section, chacune étant consacrée à un mouvement (maniérisme, caravagisme, néo-classicisme), à un thème iconographique (peinture religieuse, portraits,...), à une école régionale (Lorraine), voire à une technique (esquisse au XVIIIe siècle) ou à un seul artiste (Poussin et Claude Lorrain - ill. 1). Ce choix, qui était déjà celui de l’exposition de 1982, permet d’éviter la monotonie. Un même peintre peut se retrouver dans plusieurs sections qui elles-mêmes se répondent (Bellange est à la charnière de celle consacrée à l’école lorraine et au maniérisme, La Tour (ill. 2) exposé avec les Lorrains est face aux caravagesques,...). La chronologie peut être bousculée quand la clarté du discours l’impose : un tableau de Claude Jacquard, peintre du XVIIIe siècle, se retrouve logiquement avec ses confrères lorrains du siècle précédent. Choix d’autant plus pertinent que le tableau, un Massacre des Innocents (Aix-la-Chapelle ; cat. 61) semble dater de 1640 (il est en réalité de 1716), et d’un élève de Vouet qui aurait regardé Claude Deruet. La comparaison avec la toile de ce dernier, L’Enlèvement des Sabines (Munich ; cat. 34), est d’ailleurs très évocatrice.


2. Georges de La Tour (1593-1652)
Les mangeurs de pois
Huile sur toile - 76,2 x 90,8 cm
Berlin, Staatliche Museen zu Berlin, Gemäldegalerie
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L’école lorraine, bien étudiée ces dernières années [1], fait donc l’objet d’une section à part ; Pierre Rosenberg y accorde une grande importance qu’il rappelle dans l’entretien qu’il nous a accordé. On constate en outre que de nombreux tableaux de cette province qui, à l’époque, n’était pas française, sont présents en Allemagne. On y trouve un tableau de Jean Leclerc, ainsi que le grand Deruet évoqué plus haut. On voit également un Ange de l’Annonciation de Jacques Bellange (Karlsruhe ; cat. 3), signé, stylistiquement comparable à ses dessins et à ses gravures. Ce tableau, curieusement non reconnu par Jacques Thuillier, constitue dans doute une…

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