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Polidoro da Caravaggio dessins du Louvre

Paris, Musée du Louvre, du 1er novembre 2007 au 28 janvier 2008.

1. Polidoro da Caravaggio (1499 ?-1543)
L’Adoration des mages, vers 1521-1522 ?
Plume et encre brune, pinceau et lavis beige,
lavis gris, rehauts de blanc, tracé préparatoire
à la pierre noire, sur deux fragments de papier
déchirés et reassociés par un morceau de papier
dessiné à la plume et à l’encre brune, pinceau et lavis beige,
sur tracé préparatoire à la pierre noire
et à la sanguine- 28,4 x 40,3 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : RMN / Thierry Le Mage
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Difficile d’aborder l’œuvre de Polidoro da Caravaggio (1499 ?-1543) sans le recours à Vasari, dont les écrits forment le fil conducteur de cette exposition d’arts graphiques. Non seulement les Vies fournissent la toute première et plus complète biographie de l’artiste [1], mais elles sont aussi précieuses pour la connaissance des fresques aujourd’hui disparues de Polidoro, essentielles dans sa carrière. Bien sûr, les poncifs vasariens ne manquent pas dans le récit de cette vie : révélation quasi innée du talent de Polidoro sur le chantier des loges de Raphaël au Vatican, rappelant l’épisode de la « découverte » du jeune Giotto par Cimabue ; amitié sans faille avec un certain Maturino, peintre florentin ; talent inouï pour l’imitation et l’invention, si encensées par le maniérisme ; jusqu’au sordide assassinat de Polidoro, tué par un collaborateur jaloux, à l’instar de Domenico Veneziano supprimé par Andrea del Castagno dans un autre passage des Vies… Si l’on voudrait poursuivre dans les analogies plus ou moins pertinentes, il serait tentant de comparer certains points du parcours de Polidoro da Caravaggio avec celui de son célèbre homonyme (avec lequel nombre de visiteurs du Louvre ont d’ailleurs tendance à le confondre !) : ils naissent dans cette même ville lombarde d’où ils prennent leur surnom pour la postérité, puis travaillent à Rome, Naples et Messine, avant de connaître une mort violente autour de la quarantaine. Là s’arrêtent les rapprochements purement factuels, car Polidoro demeure une figure bien moins connue du grand public. Possédant actuellement la plus grande collection de ses dessins, le Louvre en expose une quarantaine, qui permettent d’appréhender un peu mieux cet acteur du maniérisme italien.
En effet, l’œuvre picturale semble aujourd’hui bien réduite, quand on sait que la plupart de ses fresques romaines, décorant des façades de villas et de palais, ont disparu. Cette activité de décorateur constitue la première étape sûre de la carrière artistique de Polidoro : dans le sillage de Baldassare Peruzzi, collaborateur siennois de Raphaël, Polidoro et son ami Maturino s’essayent avec succès à ce genre ornemental. Prenant pour thème l’histoire romaine, leurs fresques ont la particularité d’être peintes en clair-obscur, donnant l’illusion qu’il s’agit de sculptures - contribution de Polidoro au paragone, ou rivalité entre les arts, si cher aux artistes et théoriciens du XVIème siècle. Quant aux travaux napolitains de Polidoro,…

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