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Naissance de la sculpture gothique

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Paris, Musée de Cluny, du 10 octobre au 21 janvier 2018.

1. Premier quart du XIIe siècle
Chapiteau d’angle à décor de
chevrons entrecroisés
Calcaire - 25 x 33,5 x 28 cm
Paris, Musée de Cluny
Photo : Didier Rykner
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L’exposition « Naissance de la sculpture gothique » est sur tous les plans exceptionnelle. D’abord, parce qu’elle fait le point sur un des sujets d’histoire de l’art dont la connaissance semble avoir le plus évolué ces dernières années. Ensuite car elle permet d’évoquer le plus complètement possible des ensembles démantelés comme le décor sculpté de l’abbaye Sainte-Geneviève ou le cloître de Saint-Denis (détruit en 1751 lors de la construction des nouveaux bâtiments de l’abbaye). Enfin parce qu’elle présente des œuvres nouvellement restaurées comme certaines statues-colonnes du portail Royal de Chartres. Signalons aussi que parmi les prêts obtenus on compte beaucoup d’œuvres conservées dans des dépôts archéologiques, habituellement non présentées au public.

Pour un non spécialiste du Moyen Âge, la question du passage de la sculpture romane à la sculpture gothique est réellement complexe. Il faut féliciter les auteurs du catalogue qui, à l’aide de nombreux petits essais, déploient un discours cohérent et réussissent à le rendre aussi clair que possible. L’absence de notices, pour une fois, n’est pas trop pénalisante car la plupart des sculptures appartiennent à des ensembles qu’il est logique d’étudier de manière globale. On peut néanmoins regretter que la liste des œuvres exposées ne soit pas plus développée (l’absence d’historique, notamment, est gênant), et que les datations, si importantes même si elles se tiennent souvent dans un mouchoir de poche, ne soient pas précisées ni dans les légendes ni dans les notices techniques…

2. Saint-Denis, abbatiale, vers 1125
Chapiteau engagé :
Les saints Denis, Rustique et Éleuthère conduits devant le préfet Sisinnius
Calcaire - 39,5 x 45 x 30 cm
Saint-Denis, Musée d’Art et d’Histoire
Photo : Didier Rykner
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L’histoire qui nous est contée se déroule sur un laps de temps extrêmement court : tout se joue entre 1135 et 1150, soit quinze ans d’extraordinaire profusion artistique. Il s’agit aussi d’un territoire relativement limité : l’Île-de-France essentiellement (avec néanmoins une extension jusqu’au Mans à l’ouest, Reims à l’est, et au sud jusqu’à Souvigny), autour de deux grands foyers, Saint-Denis et Chartres.
L’exposition s’intéresse essentiellement à la sculpture liée à l’architecture : celle des chapiteaux, des cloîtres, et celle des façades dont la première que l’on peut qualifier de « gothique » serait celle de Saint-Denis avec ses trois portails qui lui donne une forme proche de l’arc-de-triomphe antique.

L’exposition est très didactique et nous essaierons de la parcourir en résumant de la manière la plus claire possible son propos. Il s’agit pour l’essentiel d’une thèse que les commissaires de l’exposition ont voulu illustrer, qui se base sur des…

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