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Monet-Auburtin. Une rencontre artistique

Giverny, musée des impressionnismes, du 22 mars au 14 juillet 2019.

Jean Francis Auburtin, aujourd’hui largement méconnu, fréquentait plusieurs associations et cercles artistiques parisiens. Il côtoyait les sculpteurs Auguste Rodin et Georges Gardet, les peintres Théodore Devilly, Jules Joseph Lefebvre, Benjamin Constant, Paul et Maurice Chabas ou les architectes Henri Paul Nénot et Guillaume Tronchet. Rien ne prouve en revanche qu’il ait rencontré Claude Monet. Peut-être était-il « ce très jeune homme [venu demandé] à M. Claude Monet de le prendre comme élève  » qu’Octave Mirbeau mentionna dans le catalogue de l’exposition « Claude Monet – A. Rodin » de la galerie Georges Petit en juin 1889. Le romancier y décrit une rencontre – est-elle restituée ou imaginée ? - entre Monet et un jeune peintre qui, à l’instar d’Auburtin, s’est formé dans l’atelier de Jules Joseph Lefebvre, copiait des nymphes et, s’affranchissant de la leçon académique, explorait librement le paysage. Peut-être que, tous deux fins connaisseurs et collectionneurs d’estampes japonaises, se croisèrent-ils à l’Ecole des Beaux-Arts en 1890 lors de l’Exposition de la gravure japonaise organisée par Siegfried Bing ? Peut-être échangèrent-ils lorsqu’ils prirent conjointement part au comité de soutien pour la souscription du Balzac de Rodin en 1908 ? Qu’importe, à défaut d’une rencontre réelle et avérée entre les deux artistes, qu’une génération sépare, la rencontre artistique – comme le sous-titre l’exposition – ne fait, elle, aucun doute.


1. Claude Monet (1840-1926)
Parc de pêche à Pourville, 1882
Huile sur toile - 60 x 81,5 cm
La Haye, Gemeentemuseum Den Haag
Photo : Gemeentemuseum Den Haag
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2. Jean Francis Auburtin (1866-1930)
La Plage à Pourville, après 1904
Fusain et gouache sur papier marouflé sur toile - 51 x 135 cm
Le Havre, musée d’art moderne André Malraux
Photo : MuMa/Charles Maslard
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C’est en 2006 à l’occasion de son exposition dédiée aux paysages normands de Jean Francis Auburtin au musée André Malraux du Havre, que Géraldine Lefebvre, la commissaire de la présente exposition, spécialiste de l’artiste, prend conscience des évidentes correspondances entre les paysages des deux artistes. Pléthore de sites identiques ont retenu leurs attentions. Elle propose à Giverny un accrochage thématique développant en quatre sections leurs points de rencontre géographiques. Une centaine d’œuvres sont réunies. Pour la plupart inédites, il est d’autant plus regrettable qu’aucune notice détaillée ne leur soit consacrée dans le catalogue de l’exposition. Les vingt Monet sont en grande partie issus de collections étrangères et pour certains, comme le Parc de pêche à Pourville du Gemeentemuseum de La Haye (ill. 1), prêtés pour la première fois. S’y ajoutent une dizaine de de lithographies de Georges William Thornley d’après Claude Monet, provenant des collections Jacques Doucet de la bibliothèque de l’INHA, qui n’avaient encore jamais été exposées aux côtés de…

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