Louis Janmot. Le Poème de l’âme

Louis Janmot a vu le jour le 21 mai 1814. Il dépend donc, selon les règles fixées par le ministère de la Culture, du Musée du Louvre. Fort heureusement, celui d’Orsay à qui sont théoriquement affectés tous les artistes nés à partir de 1820 [1] a décidé - comme il l’avait fait en son temps avec Félicie de Fauveau (voir l’article) et Auguste Préault - de s’affranchir de cette coupure chronologique trop stricte. Il présente donc aujourd’hui (ill. 1) l’ensemble des dix-huit peintures et des seize grands dessins formant en deux cycles complémentaires son grand œuvre qu’il appela Le Poème de l’âme. Ces toiles et ces dessins relèvent d’ailleurs en grande partie de la période couverte par Orsay. Ils appartiennent au Musée des Beaux-Arts de Lyon et sont exposés pour la première fois ensemble à Paris où ils n’avaient été montrés que de manière partielle au cours du XIXe siècle et une seule fois pour cinq des peintures au XXe siècle.

1. Vue de l’exposition « Louis Janmot. Le Poème de l’âme » au Musée d’Orsay
Photo : Didier Rykner

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Janmot, peintre né à Lyon, fut pendant environ un an l’élève d’Ingres, suivant ainsi l’exemple de nombre de ses compatriotes. Il entra en effet dans son atelier à la fin de 1833, Ingres fermant celui-ci pour partir à Rome où il devint directeur de l’Académie de France. En 1835, Janmot vint aussi à Rome en compagnie de deux autres artistes lyonnais et élèves du même atelier, Claudius Lavergne et Jean-Baptiste Frénet. Il y retrouva non seulement son maître, mais aussi les frères Flandrin, comme lui originaires de capitale des Gaules et disciples d’Ingres.
Si l’art de ce dernier imprégna fortement les Flandrin et Lavergne, ni Frénet ni Janmot ne peuvent néanmoins être considérés comme de véritables ingresques. L’exposition montre ainsi que l’influence du maître ne fut pas prégnante sur le peintre du Poème de l’âme, malgré la comparaison bienvenue qui est faite avec la composition de L’Âge d’Or entamée -…