La prison Saint-Joseph à Lyon de Louis-Pierre Baltard

Prison Saint-Joseph de Louis-Pierre Baltard
Elévation sur la façade principale du côté
du Rhône et vue générale et intérieure
Lithographie
Voir l´image dans sa page

La prison Saint-Joseph à Lyon de Louis-Pierre Baltard a une double importance dans l’histoire de l’architecture. Il s’agit d’abord, avec le palais de justice du même Baltard, d’un des monuments les plus importants du XIXe siècle dans cette ville. Bien que discrètement insérée sur les bords du Rhône, et par nature masquée par de grands murs, cette prison, dite alors de Perrache, a un caractère monumental adapté à sa fonction. A cette époque, l’architecture carcérale n’était pas honteuse, et le plan en grille a été traité avec magnificence et fonctionnalité à la fois. Il permet de séparer hommes, femmes, jeunes détenus, et est articulé par une spectaculaire rotonde centrale octogonale servant de geôle-chapelle. Ce projet, réalisé à partir de 1827, a fait suite à un long processus de choix du site (Perrache, Côte-saint-Georges) et d’étude de variantes du plan, commencé en 1824. Baltard, pour plusieurs sites, a proposé des plans semi-panoptiques, puis est revenu à celui en grille, pour des raisons essentiellement financières. Les polémiques, même, n’ont pas manqué entre Paris et Lyon. Cette architecture austère et impeccable a donc été mûrement pensée. La prison Saint-Joseph est un des plus intéressants exemples de l’architecture fonctionnelle de la première moitié du XIXe siècle.

L’importance de la prison Saint-Joseph tient aussi à son auteur, qui n’est pas seulement le père de Victor Baltard, mais aussi un des grands théoriciens du néoclassicisme et de l’architecture des équipements durant la première moitié du XIXe siècle. Il a été professeur de théorie de l’architecture à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris de 1818 à 1846, théoricien de l’architecture carcérale (auteur d’une Architectonographie des prisons en 1829), architecte des prisons du département de la Seine. Les deux très belles prisons de Sainte-Pélagie et de Saint-Lazare, qui avaient servi de modèle pour Saint-Joseph, ont déjà disparu au XXe siècle. Plus au sud de Lyon, il reste le palais de justice et la prison de L’Argentière pour admirer les talents de Louis-Pierre Baltard.

Voir aussi : Baltard à la casse (bis repetita), sur ce site.

Pour en savoir plus :

Pierre Pinon, Louis-Pierre et Victor Baltard, Editions du Patrimoine, Editions du Patrimoine, 2005, 45 €. ISBN : 2858227063.


English version

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.