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L’Antiquité rêvée. Innovations et résistances au XVIIIe siècle

Paris, Musée du Louvre du 2 décembre 2010 au 14 février 2011

1. Exposition L’Antiquité rêvée
Au premier plan, L’Amour taillant son arc dans la massue
d’Hercule
, par Edme Bouchardon,
au second, l’un de ses modèles antiques d’après Lysippe
Photo : Didier Rykner
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L’influence de l’Antiquité sur l’art de la seconde moitié du XVIIIe siècle, ce que l’on appelle couramment le néoclassicisme, est un thème souvent traité. Cela n’empêche pas l’exposition du Louvre d’être une grande réussite, tant sur le plan de la muséographie, sobre mais très élégante (ill. 1), que sur celui de la qualité des œuvres réunies. Elle parvient par ailleurs à apporter un éclairage nouveau sur ce sujet. Et si l’on ajoute que le catalogue est en tous points remarquable, avec d’excellents essais, notamment celui de Marc Fumaroli, et des notices complètes permettant de bien comprendre comment tel ou tel objet s’insère dans le propos, on peut affirmer qu’il s’agit d’une des meilleures expositions de ces derniers mois.

Le parcours commence avec des œuvres des années 1720-1730. L’exposition souhaite en effet montrer que le goût pour l’Antique ne date pas de la seconde moitié du siècle comme on a souvent tendance à le dire mais remonte beaucoup plus avant dans le temps. Des sculpteurs comme Michael Rysbrack en Angleterre ou Edme Bouchardon en France redécouvrent l’antiquité et la réinterprètent, soit directement à partir des exemples grecs ou romains (Buste de Daniel Finch du premier et celui de Philipp von Stosch du second – ill. 2 et 3) soit par l’intermédiaire de la Renaissance comme avec L’Amour taillant son arc dans la masse d’Hercule qui s’inspire autant d’une réplique romaine d’une œuvre de Lysippe représentant le même sujet (ill. 1) que de gravures maniéristes d’après le Parmesan. Le deuxième tiers du XVIIIe siècle vit ainsi certains artistes se tourner toujours davantage vers l’art antique, un retour aux sources rapidement théorisé par des écrivains tels que La Font de Saint-Yenne et Winckelmann et encouragé par des collectionneurs comme le Comte de Caylus.


2. Michael Rysbrack (1694 – 1770)
Buste de Daniel Finch, deuxième
comte de Nottingham et septième
comte de Winchilsea

Marbre - 62 x 43 x 28 cm
Londres, Victoria & Albert Museum
Photo : Victoria & Albert Museum
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3. Edme Bouchardon (1698-1762)
Philip von Stosch, 1727
Marbre - 85 x 62 x 33 cm
Berlin, Staatliche Museen
Photo : RMN / Jörg P. Anders
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4. Anton Raphaël Mengs (1628-1779)
Saint Pierre trônant
Huile sur toile - 148 x 103 cm
Turin, Galleria Sabauda
Photo : Su concessione del Ministero per
i Beni e le Attività Culturali
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Si la statuaire et l’architecture antique représentaient les modèles vers lesquels tendaient les artistes après 1750, l’exposition et son catalogue nous rappellent qu’il n’en allait pas de même pour la peinture. Les vestiges de fresques retrouvés ne paraissaient pas de la…

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