Inondation et effondrements à l’Ecole des beaux-arts

1. Barrière et signalisation interdisant l’accès
au jardin Lenoir en raison de risque d’effondrement
26 juillet 2012
Photo : Didier Rykner
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26/7/12 - Patrimoine - Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts - La rupture d’une canalisation incendie est une chose qui arrive. Que cela survienne un dimanche dans la nuit, vers 2 h du matin, en plein mois de juillet [1], n’est qu’une question de malchance, comme cela est arrivé dans les sous-sols de l’École nationale supérieure des beaux-arts, provoquant un écroulement partiel au fonds du jardin Lenoir, au nord du Palais des Etudes. Mais que les pompiers qui sont intervenus dès 3 h du matin, alertés par des gardiens dépassés par la situation, ne puissent joindre aucun responsable de cet établissement pendant deux heures car aucune astreinte n’était mise en place et perdent ainsi un temps précieux à comprendre les lieux est encore beaucoup plus ennuyeux. Nicolas Bourriaud, le directeur de l’École, nous a expliqué que la personne en charge de la sécurité était en arrêt maladie, ce qui expliquerait ce dysfonctionnement... En attendant, le lieu est désormais interdit avec des panneaux indiquant « Risque d’effondrement » (ill. 1).
Il faut reconnaître que le nouveau directeur a pris ses fonctions dans un environnement peu propice, l’état de l’École étant extrêmement dégradé : « Nous sommes contraint d’engager la réfection totale de l’électricité car nous serions dans le cas contraire sous le coup d’une fermeture administrative. Cela va nous coûter plus de 2 millions, pris sur le fonds de roulement de l’institution. Nous héritons de cette situation, comme de l’état désastreux des canalisations d’eau qui ont entrainé le sinistre du 16 juillet et d’autres inondations, d’ailleurs. »


2. Un des effondrements visible
dans le jardin Lenoir.
Un autre trou se trouve juste
à gauche des arcs de l’Hôtel de Torpanne
26 juillet 2012
Photo : Didier Rykner
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3. Bâtiment provisoire de l’école d’architecture
au nord du Palais des Etudes
Photo : Didier Rykner
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4. Arcs de l’Hôtel de Torpanne
Etat du 26 juillet 2012
Photo : Didier Rykner
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La situation provoquée par cette inondation est d’autant plus inquiétante que, si une partie de l’eau a été pompée, on ne sait pas exactement où est passé le reste ! Peut-être dans une cavité du sol. Celui-ci, affaibli, s’est en partie effondré (ill. 2), ce qui fait peser une menace qu’on ne mesure pas encore complètement, non seulement sur l’immonde bâtiment « provisoire » de l’école d’architecture (ill. 3), qui se trouve installé à demeure d’une manière parfaitement illégale, mais aussi et surtout sur la stabilité des vestiges déjà bien endommagés de l’hôtel de Torpanne (ill. 4), et sur celle du Palais des Études.

Nous avons joint l’architecte en chef des monuments historiques en charge du bâtiment, Benjamin Mouton. Celui-ci ne pense pas que le Palais des Études, dont il estime les fondations solides, soit particulièrement menacé. Il se montre en revanche nettement plus inquiet pour les restes de l’Hôtel de Torpanne. Nous leur avions déjà consacré un article ainsi qu’au bâtiment de l’école d’architecture. Non seulement la situation ne s’est pas améliorée, mais elle a empiré. Combien de temps le ministère de la Culture pourra-t-il tolérer une telle chose en plein cœur de Paris, dans un bâtiment dont il a la tutelle. Le bâtiment de l’école d’architecture est une construction illégale, qui dénature un monument classé, et qui doit partir ; les arcades sculptées du XVIe siècle de l’Hôtel de Torpanne constituent un patrimoine de première importance qui doit être sauvé et restauré. Peut-être le sinistre qui vient d’avoir lieu dans le sous-sol de l’École servira-t-il finalement à régler ce double scandale ?


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