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Ingres. L’artiste et ses princes

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Chantilly, Musée Condé, du 3 juin au 1er octobre 2023

1. Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867)
Louise, princesse de Broglie, future comtesse d’Haussonville, 1845
Huile sur toile - 132 x 92,1 cm
New York, The Frick Collection
Photo : The Frick Collection
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La visite nous avait emballé. La lecture du remarquable catalogue [1] achève de nous en persuader : cette exposition Ingres au château de Chantilly est une très grande réussite. Elle présente les cinq tableaux et le dessin d’Ingres de la collection du Musée Condé de manière différente de l’accrochage permanent, ce qui permet de les découvrir autrement et même - il faut le dire bien que nous soyons partisan des accrochages serrés comme les affectionnaient le duc d’Aumale - de mieux les voir. Sa conception est par ailleurs remarquable : en plusieurs chapitres qui correspondent dans le parcours à autant d’expositions-dossiers, elle réussit l’exploit d’avoir une cohérence globale qui en fait une véritable rétrospective, abordant pratiquement toutes les étapes de la carrière du peintre.

Commençons par la fin, avec le point d’orgue du parcours : si l’on se réjouit de voir en France le sublime portrait de la comtesse d’Haussonville (ill. 1), une œuvre de la Frick Collection qui peut être prêtée car elle ne fait pas partie de la donation d’origine, reconnaissons que le lien avec les autres sections est ténu. L’objectif de l’exposition est de montrer les relations d’Ingres avec les Orléans. Le comte d’Haussonville était orléaniste, certes, mais la plupart des commanditaires du peintre pendant la Monarchie de Juillet l’étaient aussi. Le prétexte est un peu mince, mais la femme en bleu emporte toute réticence : il s’agit bien d’un des plus beaux portraits du peintre, donc d’un des plus beaux portraits de tous les temps.


2. Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867)
Autoportrait à l’âge de vingt-quatre ans, 1804-1850
Huile sur toile - 77 x 61 cm
Chantilly, Musée Condé
Photo : Musée Condé
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Premier chef-d’œuvre, premier chapitre : l’Autoportrait à l’âge de vingt-quatre ans (ill. 2) eut une conception complexe que le catalogue et l’exposition explorent d’autant mieux que les dernières analyses menées par le C2RMF, rapportées dans un essai de Bruno Mottin, permettent de mettre un point final aux conjectures qui l’ont entouré.
Peint en 1804, il fut présenté au Salon de 1806 et très mal accueilli, comme d’ailleurs le furent ses autres envois. On critiqua « une tête basanée, des cheveux noirs sur une toile blanche », la draperie sur son épaule qui doit « prodigieusement le gêner dans le feu de la composition », on aurait aimé « une pose plus élégante et des drapés mieux jetés ». Ingres en fut blessé au point d’écrire « Je n’exposerai plus au Salon tant que j’aurai de pareils juges ».
Il reprit son tableau en 1850, le transformant de manière importante mais sans toucher au visage.


3. Julie Forestier (1782-1853)
d’après Jean-Auguste-Dominique Ingres…

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