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Dieric Bouts, créateur d’images

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Musée de Louvain (M Leuven), du 20 octobre 2023 au 14 janvier 2024.

Transhistorique : les organisateurs de cette riche exposition n’ont que ce mot à la bouche pour qualifier la manifestation, promettant moult confrontations radicales destinées à « élargir les horizons », entre autres éléments de langage face auxquels on ne peut que rester dubitatif. L’objectif revendiqué est évident : il existe encore de rares esprits qui pensent, sans doute avec sincérité, qu’apporter quelques touches pop dans un parcours classique fera venir de nouveaux publics au musée. Espérons au moins que le « succès retentissant » que revendique le site du musée de Louvain sur sa page d’accueil, en recommandant d’acheter son billet en ligne, vienne enfin témoigner d’un intérêt renouvelé des visiteurs pour une ambitieuse exposition de peinture ancienne, même si l’idée de contrepoints aussi présents serait clairement jugée ridicule s’il s’agissait de montrer Vermeer ou Rembrandt, capables d’attirer les foules sur leur seule réputation. Tempérons notre agacement : on vient avant tout admirer de près de beaux tableaux et seule Louvain pouvait orchestrer l’exposition.


1. Dieric Bouts (vers 1415-1475)
Le martyre de saint Érasme avec les saints Jérôme et Bernard, vers 1460-1464
Huile sur panneaux - 184,7 x 94 cm
Louvain, Collégiale Saint-Pierre
Photo : Dominique Provost
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S’il est difficile de qualifier Dieric - ou Dirk - Bouts d’enfant de la ville, celui-ci étant vraisemblablement né à Haarlem, c’est néanmoins à Louvain qu’on peut découvrir deux de ses chefs-d’œuvre dont la collégiale Saint-Pierre constitue l’écrin : le temps de l’exposition, ceux-ci ont temporairement quitté cette église au profit du musée et c’est ainsi avec Le martyre de saint Érasme avec les saints Jérôme et Bernard (ill. 1) que s’ouvre la première salle du parcours, richement contextualisée afin de présenter le paysage artistique et culturel de Louvain au milieu du XVe siècle. On peut donc assez facilement négliger les créateurs et créatrices d’aujourd’hui qui se voient présentés non loin de là pour mieux se plonger dans les détails de l’une des plus fascinantes compositions de l’artiste, conservée depuis l’origine dans l’édifice pour lequel elle fut commandée. Rassembler ici tous les triptyques de Dieric Bouts conservés reste ainsi l’une des principales forces de l’exposition, un tel exploit nous permettant de pouvoir les contempler sereinement et dans de bonnes conditions.


2. Vue de l’exposition Dieric Bouts, créateur d’images
Photo : Tom Herbots
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3. Vue de l’exposition Dieric Bouts, créateur d’images
Photo : Tom Herbots
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Capable du meilleur comme (le plus souvent) du pire, la présentation est ainsi bien plus efficace lorsqu’elle s’efforce d’inscrire Dieric Bouts dans son temps que dans le nôtre, Kobe Bryant (ill. 2) ou feu Marco Pantani semblant se demander ce qu’ils font parmi ces saintes faces même si l’on se surprend à penser que…

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