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Deux livres sur Velázquez
Guillaume Kientz, Velázquez. L’affrontement de la peinture
José López-Rey, Velázquez.
Parallèlement à la rétrospective Velázquez du Grand Palais (voir l’article), son commissaire, Guillaume Kientz, également conservateur au département des peintures du Musée du Louvre en charge des peintures espagnoles, publie aux éditions Cohen&Cohen un gros livre consacré à cet artiste. Il ne s’agit en aucune manière d’une redite de l’exposition, ce qui n’aurait pas grand intérêt. Si on retrouve – c’est heureux – des éléments communs entre les deux, l’ouvrage s’intéresse exclusivement à Velázquez, ne prenant en compte que les œuvres qu’il pense autographes, de manière exhaustive, en replaçant celles-ci dans le parcours artistique du peintre, ou expliquant pourquoi il en rejette certaines. Il ne s’agit pas d’un catalogue raisonné même si un catalogue sommaire clôt le livre, où l’auteur distingue les œuvres certaines, celles qu’il estime de lui-même si l’unanimité ne se fait pas forcément autour de ce nom (on retrouve quelques « attribuées à » de l’exposition) et celles d’attribution discutée pour lesquelles ils ne pense pas qu’il faille retenir le nom de Velázquez.
L’étude est chronologique, commençant par une description de Séville au XVIIe siècle, puis suivant l’artiste tout au long de sa carrière, depuis sa formation chez Pacheco jusqu’à sa mort. On soulignera la grande qualité d’écriture mais aussi celle de l’édition. Nouveaux venus dans le domaine du livre d’art, les Cohen (ils sont frère et sœur) frappent fort en s’attachant particulièrement aux reproductions, toutes excellentes. L’appareil iconographique est d’une grande richesse, ne se contentant pas de reproduire tous les Velázquez, en y ajoutant de nombreuses illustrations d’œuvres d’autres peintres, cités dans le texte, qui aident à mieux comprendre sa carrière. Velázquez, on le voit d’ailleurs aussi dans l’exposition, fut soumis à de multiples influences et en retour marqua l’art de son époque.