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Des dessins de Le Brun réapparaissent au dos de cartons restaurés
- 1. Charles Le Brun (1619-1690)
Les Différentes Nations d’Asie
Pierre noire et rehauts de blanc
Paris, Musée du Louvre
Photo : Musée du Louvre - Voir l´image dans sa page
13/3/15 - Restauration - Paris, Musée du Louvre - En théorie, les cartons de Charles Le Brun auraient dû disparaître, considérés comme des outils plutôt que comme des œuvres en soi. Le fait que l’on en conserve non pas un, mais des centaines relève du miracle. Or ces esquisses finales pour de grands décors royaux sont parfois les rares témoins d’ensembles disparus, notamment l’escalier des Ambassadeurs, détruit en 1752 (ill. 1). Elles permettent en outre de comprendre la méthode de travail de l’artiste.
Certains miracles ont une explication raisonnable : Le Brun étant le premier peintre du roi, Louis XIV considéra que ses créations appartenaient à la couronne et, à la mort du maître en 1690, fit saisir tout son atelier – environ 3000 dessins dont 350 cartons –, excepté ses œuvres de jeunesse. Du Cabinet du roi, le fonds passa naturellement dans les collections du Louvre. Un ensemble sans équivalent pris en bloc, sans qu’un tri fût fait entre des œuvres achevées et des esquisses que l’on aurait pu alors trouver secondaires.
Ainsi ces feuilles (ill. 2) retracent toute la carrière du peintre, du Pavillon de l’Aurore conçu pour Sceaux, à la Galerie des Glaces de Versailles. Bénédicte Gady souligne d’ailleurs une évolution d’un décor à l’autre : avec le temps et la multiplication des commandes, les collaborateurs de l’atelier interviennent de plus en plus... Les cartons sublimes des Ambassadeurs par exemple sont encore rehaussés à la craie, c’est moins le cas par la suite.
- 2. Charles Le Brun (1619-1690)
Calliope
Pierre noire et rehauts de blanc
Paris, Musée du Louvre
Photo : bbsg - Voir l´image dans sa page
L’élaboration de cartons, une pratique courante pour réaliser un décor, avait deux utilités. Réalisés à échelle d’exécution, ils permettaient de…