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De Bentvueghels

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Utrecht, Centraal Museum, du 11 février au 4 juin 2023.

Connaissez-vous Orlando, Bockbaert, Vrijman, Heremyt, Inamorato, Ratel ou Orizzonte ? Pour le dernier, vous pensez peut-être à Jan Frans van Bloemen et vous avez raison. Car ce peintre fut surnommé Orizzonte par la confrérie des Bentvueghels, et il est encore connu sous ce patronyme. Mais ce fut aussi celui de Claude Lorrain, qui fit partie de cette joyeuse réunion d’artistes à Rome au XVIIe siècle, comme Paulus Bor, Karel Dujardin, Nicolas Régnier, Herman van Swanevelt, Valentin de Boulogne et Jan Baptist Weenix, peintres dont les surnoms étaient ceux que nous avons énumérés au début de cet article.


1. Vue de l’exposition « De Bentvueghels » au Centraal Museum d’Utrecht
Photo : Didier Rykner
Voir l´image dans sa page

Les Bentvueghels (littéralement « oiseaux d’une plume ») étaient à la fois une confrérie, une association informelle qui n’avait aucun statut, ni aucunes conditions écrites nécessaires pour y adhérer, même si seuls étaient admis les artistes, présents à Rome, étrangers (pour la plupart flamands et hollandais, mais aussi d’autres nationalités comme le Lorrain Claude Gellée ou l’Allemand Johann Liss) et qui satisfaisaient à un rite d’initiation. À la fois amis et concurrents, ils s’entraidaient néanmoins et participaient d’une communauté d’esprit, très marquée par l’alcool est les fêtes bruyantes. Si quelques-uns ont laissé une trace marquante dans l’histoire de la peinture, d’autres sont à peine des noms (ou des surnoms) dont on ne connait ni les dates de naissance ni de mort, et dont parfois aucune œuvre n’est identifiée.


2. Vue de l’exposition « De Bentvueghels » au Centraal Museum d’Utrecht
Photo : Didier Rykner
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C’est à cette confrérie que le Centraal Museum d’Utrecht consacre actuellement une exposition réussie, et instructive bien que le catalogue qui l’accompagne, qui correspond davantage à un livre sur ce sujet qu’à un catalogue d’exposition classique, soit uniquement dans une édition néerlandaise [1], et ne reproduisant pas toutes les œuvres présentées. Le répertoire des peintres ayant appartenu à cette compagnie (entre 1620 et 1720 environ), qui forme la seconde moitié de cet ouvrage, restera comme un outil fort utile pour quiconque s’intéresse à la vie artistique à Rome au XVIIe siècle. Fort heureusement, l’exposition est très didactique et accompagnée de cartels développés en anglais qui permettent sans difficulté de comprendre le propos.

La muséographie (ill. 1 et 2) est par ailleurs très plaisante, avec juste ce qu’il faut de fantaisie pour animer le parcours, sans tomber dans l’excès du « ludique ». Elle commence avec des portraits de groupe (ill. 3 et 4). Grâce à leur nom et à leur surnom écrits sur les feuilles à côté de leurs figures respectives, ils constituent une source précieuse pour leur étude. Les surnoms étaient en lien avec leur caractère, leur comportement et leurs qualités artistiques. Souvent flatteurs, parfois indéchiffrables (en…

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