Claude Gillot. Comédies, fables et arabesques

Et si son déplacement à Dijon était finalement la meilleure chose qui pouvait arriver à l’exposition Gillot ? Ce paradoxe saute aux yeux du visiteur qui découvre enfin une rétrospective qu’on pouvait craindre condamnée par sa fermeture anticipée au bout de seulement quatre jours au Louvre après la découverte d’infiltrations (voir l’article) : prestement démontée, celle-ci paraissait hélas vouée à rester en caisses, au plus vif désarroi des amateurs comme des curieux qui n’avaient pu en profiter à New York ! Il fallut plusieurs mois pour finaliser son transfert - hors de question de parler d’exil - au Musée Magnin de Dijon, avec l’appui de la Réunion des Musées Nationaux, même si le Musée de Marly avait un temps été évoqué comme refuge francilien. Convenons aussitôt que cette élégante solution n’a à nos yeux quasiment que des vertus, même s’il faut regretter la disparition précoce de certains indispensables prêts américains.

1. Vue de l’exposition « Claude Gillot. Comédies, fables et arabesques »
Photo : Musée Magnin

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Les salles intimistes du musée dijonnais constituent cependant un cadre idéal pour Claude Gillot (ill. 1) qui bénéficie ici d’un parcours à la fois plus clair et plus agréable qu’au Louvre. Si nous n’avions pas eu l’occasion de voir l’étape américaine de cette exposition, il reste possible de s’en faire une idée à travers ce compte-rendu au titre savoureux publié par Axel Moulinier sur le blog de l’association Bella Maniera. C’est ainsi qu’on pouvait regretter certains des partis pris de la présentation parisienne où l’enthousiasme de la découverte était vite terni par le haut-le-cœur qui saisissait le visiteur devant les cimaises d’un vilain jaune ou le curieux choix de ces espaces : décidément nomades, toujours mal situées, les salles d’exposition temporaires du département des Arts Graphiques font figure d’homme malade du Musée du Louvre qui ne parvient jamais à leur trouver un emplacement convenable…