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Autour de la Biennale : les expositions des galeries parisiennes

1. Diebolt Krug (actif moitié du XVIe siècle)
Ours
Strasbourg, vers 1570-80,
Argent doré
Galerie J. Kugel
Photo : Hughes Dubois
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17/9/14 - Marché de l’art - Paris - Plusieurs galeries parisiennes profitent du rayonnement de la Biennale pour organiser des expositions. En s’associant à une maison de ventes, la galerie Aveline franchit le Rubicon et le Faubourg Saint-Honoré : elle confronte des objets d’art africain, qui seront mis aux enchères par Sotheby’s cet automne, avec des pièces de mobilier XVIIIe.

Les merveilles du vermeil se déploient chez les Kugel, qui ont réuni des objets en argent doré, réalisés entre le XVIe et le XIXe siècle à Strasbourg. D’abord ville libre du Saint Empire Germanique, elle fut rattachée à la France en 1681, mais Louis XIV lui laissa le privilège d’utiliser le titre d’argent du Saint Empire, plus bas que le titre parisien, ce qui permettait d’obtenir une couleur et un éclat particuliers. L’exposition présente des pièces de la Renaissance, marquées par l’influence germanique, notamment celle de Jamnitzer orfèvre de Nuremberg. Assis sur ses pattes de derrière, un ours de Diebolt Krug, la tête amovible, accueille le visiteur (ill. 1). Cinq gobelets tronconiques de Georg Kobenhaupt sont également admirables, ornés sur toute leur surface de scènes évoquant l’un des mois de l’année, d’après des gravures de Jost Amman (1539-1591).
Malgré la Guerre de Trente ans, qui affecta un temps la production, Strasbourg continua à rayonner au XVIIe siècle : en témoigne une coupe décorée - jolie mise en abyme - de scènes représentant un atelier d’orfèvre. Le rattachement de la ville à la France et le retour du culte catholique entraînèrent les commandes d’objets liturgiques et la diffusion des modèles parisiens. Le gobelet par exemple laissa la place à la timbale en forme de tulipe. Une dizaine d’écuelles permet d’illustrer l’évolution des styles entre 1700 et 1785. Le rocaille se développa dans les années 1730-1740, dans le halo du nouveau palais épiscopal construit par Robert de Cotte, à la demande de l’évêque Armand-Gaston de Rohan-Soubise. Au XVIIIe siècle, quelques grandes dynasties d’orfèvres se distinguaient, les Imlin, les Oertel, les Kirstein, qui travaillaient parfois en collaboration pour répondre à certaines commandes prestigieuses comme le nécessaire de toilette de la duchesse Mecklembourg-Strelitz par Oertel et Imlin, admirable pour la qualité de la ciselure et la profondeur de sa dorure. Réalisé en 1784, il est, pourtant, encore empreint du goût rocaille, malgré quelques détails néo-classiques.
La Révolution française marqua un coup d’arrêt à cet âge d’or et de vermeil, malgré tout, les orfèvres continuèrent à produire des œuvres certes moins prestigieuses, mais de belle qualité. Ainsi ce vase dédicacé au sergent Mercier (1823) par Jacob Friedrich Kirstein, cadeau de la garde républicaine au sergent qui refusa d’expulser de la chambre le député libéral Manuel sous la…

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