100 000 !

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100 000. 100 000 personnes ont déjà signé, en exactement dix jours, la pétition que nous avons lancée le 10 décembre à 14 h 30 contre le remplacement des vitraux de Viollet-le-Duc à Notre-Dame. Celle-ci n’est évidemment pas, il suffit de lire le texte qui l’accompagne et les articles que nous avons déjà publiés à ce sujet, une pétition contre les vitraux contemporains dans les églises anciennes. Il est certes plus pratique de nous attaquer sur ce que nous n’avons jamais dit (nous affirmons même le contraire) que de débattre sur les vraies raisons qui nous incitent à nous battre contre la décision inique du président de la République, soutenue par l’archevêque de Paris : nous sommes pour la conservation des aménagements du XIXe siècle à Notre-Dame de Paris parce qu’ils ont une grande valeur patrimoniale, parce qu’ils ont résisté à l’incendie et ont même été restaurés, parce qu’ils font partie d’un ensemble architectural cohérent et, enfin, pour ceux que ces évidences laisseraient de marbre, parce qu’ils sont protégés par un classement monument historique, ce qui implique, selon la loi, leur « conservation [car ils] présentent, du point de vue de l’histoire ou de l’art, un intérêt public ». Depuis quand la loi est-elle optionnelle ?

1. Alfred Gérente (1821-1868)
sous la direction d’Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc (1814-1869
Vitrail de la chapelle Saint-Éloi, 1865
(première chapelle du bas-côté droit)
Menacée d’être déposée et remplacée par un vitrail contemporain
Photo : Janericloebe (Domaine public)
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100 000 personnes en dix jours, c’est énorme pour une pétition sur la conservation du patrimoine. Cela démontre une nouvelle fois que Notre-Dame n’est pas un monument comme les autres, et que sa conservation telle qu’elle était avant l’incendie est une demande presque unanime. Celle-ci s’est traduite par une mobilisation sans précédent, qui a permis de réunir 850 millions d’euros pour la restaurer. Pour la restaurer, pas pour la transformer. Les donateurs n’ont pas voulu de vitraux contemporains à la place de ceux qui existent, et il faut respecter leur volonté. Notre objectif était plus modeste : si nous étions parvenus, au bout d’un mois, à réunir 50 000 personnes, cela aurait déjà été remarquable et très significatif. 100 000 signataires en dix jours, un chiffre qui continue à augmenter, cela doit faire réfléchir les promoteurs de ce projet, au premier rang desquels le président de la République puisque le ministère de la Culture est manifestement hors jeu.

Nous irons, dans la première quinzaine de janvier, car il faut aller vite - l’objectif du chef de l’État est d’installer ces vitraux pour la réouverture de la cathédrale dans un an - déposer la pétition et la liste des signataires à l’Élysée. Si le nombre de 100 000 est déjà dépassé, la progression est beaucoup moins rapide qu’elle ne l’a été. Notre objectif était plus modeste, mais il est évident que nous pouvons encore aller beaucoup plus haut. Il est important que chacun se fasse le promoteur de cette action auprès de sa famille, de ses amis, de ses relations professionnelles et via les réseaux sociaux. Il faut diffuser partout la pétition et inciter d’autres personnes à signer. Il est également essentiel que celle-ci soit relayée à l’étranger. Pour l’instant, les pétitionnaires se trouvent essentiellement en France. L’émotion au moment de l’incendie a été mondiale, elle le sera aussi pour les menaces qui pèsent aujourd’hui sur ces vitraux. Nous avons déjà été interviewé par l’une des principales chaînes de télévision sud-coréenne, ce qui démontre que tout le monde est concerné.

N’hésitez pas à nous faire part de vos idées qui permettraient une véritable internationalisation de la pétition. Nous y travaillons de notre côté, avec nos amis américains, britanniques et européens. Nous contactons les associations de protection du patrimoine à l’étranger afin qu’ils nous aident dans cette démarche. Mais là encore, chacun peut agir. 100 000 personnes, c’est formidable, mais on peut faire encore mieux, tous ensemble. Tous ensemble, protégeons Notre-Dame du vandalisme qui la menace.

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