Ignorant complètement l’avis de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, s’asseyant sur les souhaits des donateurs de Notre-Dame de voir la cathédrale restaurée à l’identique et l’héritage de Viollet-le-Duc préservé, et méprisant les près de 150 000 signataires de notre pétition (que vous pouvez encore signer, si vous ne l’avez déjà fait), la ministre de la Culture Rachida Dati a fait diffuser hier un communiqué de presse indiquant avoir retenu huit candidatures pour la « deuxième phase consistant à proposer un projet ». Elle va ainsi contre sa mission de protection du patrimoine, pour satisfaire les caprices d’Emmanuel Macron et de l’archevêque de Paris Laurent Ulrich.
Parmi ces artistes qui n’ont pas la même conception éthique ni le même respect du patrimoine que Pascal Convert, qui avait renoncé au concours (il avait pourtant été sélectionné parmi les finalistes), on retrouve Daniel Buren ! On nous assurait pourtant que ces vitraux seraient figuratifs, ce qui n’est assurément pas la première chose qui vienne à l’esprit à son propos. Peu importe : nous ne contestons pas les vitraux qui seront proposés, que nous n’avons forcément pas vus, nous nous battons contre le principe de remplacement des vitraux de Viollet-le-Duc, qui font partie du monument historique, n’ont pas été abimés par l’incendie et ont même fait l’objet d’une restauration.
Devant cette volonté que rien ne semble pouvoir arrêter, il faut désormais passer à l’étape supérieure et employer, dès que cela sera possible, l’arme judiciaire. Une association de protection du patrimoine (la plus ancienne, reconnue d’utilité publique), Sites & Monuments, est prête à cela, soit dès qu’une autorisation de travaux sera déposée, soit si c’est possible (seul un avocat pourra le déterminer), dès maintenant puisque le concours est déjà bien avancé.
Cette association a besoin d’aide pour financer les coûteuses procédures que cela nécessite. Nous allons ainsi solliciter les signataires de la pétition afin qu’ils contribuent par leurs dons à la défense de Notre-Dame de Paris. Si le projet devait être abandonné, ou si le montant récolté devait être supérieur aux besoins, le surplus serait affecté aux autres combats patrimoniaux de Sites & Monuments, et si vous lisez La Tribune de l’Art, vous savez que les menaces sont multiples et incessantes. Ces dons sont évidemment déductibles des impôts. Vous pouvez donner ici. D’avance, merci.