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Versailles et les porcelaines de Louis XVI

1. Manufacture royale de porcelaine de Sèvres
Plateau de moutardier du service mythologique du roi Louis XVI, 1787
Porcelaine tendre - 3,5 x 18,5 x 13,3 cm
Déposé en 2013 par le Musée du Louvre au Château de Versailles
Photo : RMN-GP/C. Fouin
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Le roi Louis XVI et les porcelaines de Sèvres partagent un curieux point commun : une déplorable fortune critique. Deux siècles d’historiographie négative frappent encore le dernier monarque de l’Ancien Régime, dont l’intelligence et la vaste culture n’ont fait que précipiter la chute et qui est presque oublié à Versailles, où l’on célèbre avant tout Louis XIV et Marie-Antoinette. Le grand public reste ignorant des goûts du roi et fort peu familier des espaces intimes où celui-ci vivait, lisait et travaillait. C’est à son épouse, réputée fantaisiste et dépensière, que l’on pense lorsqu’il s’agit d’évoquer objets de luxe et précieux mobilier. Louis XVI ne passait pourtant pas l’intégralité de ses journées à la chasse ni confit dans ses bibliothèques : il savait lui aussi commander des objets de grand prix, correspondant à son goût et à ses passions (ill. 1). Impitoyablement dispersées lors des ventes révolutionnaires, les porcelaines de Vincennes puis de Sèvres commandées ou livrées pour la famille royale et les courtisans sont longtemps restées absentes des plus grandes institutions françaises, alors que les lords anglais puis les grandes fortunes américaines se les disputaient : il fallut ainsi attendre la fin du XXe siècle pour constater un regain d’intérêt - au Louvre comme à Versailles - pour les étourdissantes créations de la manufacture royale dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.


2. Visuel de l’exposition Splendeur de la peinture sur porcelaine : Charles-Nicolas Dodin à Versailles organisée au château de Versailles du 16 mai au 9 septembre 2012
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3. Visuel de l’exposition La Chine à Versailles : Art et diplomatie au XVIIIe siècle organisée au château de Versailles du 27 mai au 26 octobre 2014
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Dans le premier numéro de l’excellente revue Versalia, publiée par la Société des Amis de Versailles (avec le soutien de la Fondation La Marck depuis 2019), Christian Baulez [1] faisait le bilan de plusieurs années d’enrichissements dans un article disponible en ligne [2] dont on peut encore méditer la première phrase : « Dans la poursuite du remeublement de Versailles, le chapitre des porcelaines, longtemps considéré comme trop peu sûr, était resté jusqu’à une époque récente une préoccupation de second plan ». Que les choses ont changé depuis ! Poursuivi avec dynamisme par Marie-Laure de Rochebrune [3], conservateur en chef du patrimoine, « le chapitre des porcelaines » s’affirme désormais comme l’un des axes scientifiques les plus passionnants du château de Versailles, stimulé par plusieurs publications, expositions [4] (ill. 2 et 3) et surtout scandé par de…

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