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Tiziano. L’ultimo atto

Belluno, Palazzo Crepadona et Pieve di Cadore, Palazzo della Magnifica Comunità, du 15 septembre 2007 au 6 janvier 2008

Dans un contexte international marqué par l’omniprésence de Titien dans des expositions tantôt monographiques (celle, récente, du Palais du Luxembourg, celle à venir du Kunsthistorisches Museum de Vienne), tantôt thématico-culturelles (l’exposition de Washington et Vienne en 2006, parallèlement à celle de Bordeaux et Caen), la manifestation bellunese et cadorienne se voudrait l’aboutissement d’un projet scientifique ambitieux. Disons-le d’emblée, le résultat nous laisse cependant perplexe.
Il ne s’agit certes pas – et cela est plutôt louable – d’une « exposition à chiffres », mais l’événement se proposait, rappelons-le, d’illustrer la dernière période d’un des peintres les plus productifs de son siècle. C’est notamment le manque évident d’œuvres clés qui fait défaut et qui risque de décevoir le visiteur, qu’il soit amateur, connaisseur ou non. Toutefois, cet ensemble permet d’aborder de vraies problématiques à l’heure où, souvent, la succession de chefs-d’œuvre ne génère aucune autre sensation que la fascination ou l’émerveillement des novices. Enfin, ce projet a été coordonné par un comité scientifique de haute tenue, puisqu’on y trouve réunis Charles Hope, M. Agnese Chiari Moretti Wiel ou encore Carlo Pedretti, tous trois auteurs de travaux monographiques sur le peintre et experts reconnus de son œuvre.

L’architecte de ce projet, Lionello Puppi, est un spécialiste émérite de la culture vénitienne, connu par ailleurs pour ses nombreux travaux sur le peintre – le dernier en date, Su/Per Tiziano, a été publié en 2004 – ou ses contributions novatrices dans son champ d’action privilégié. Ainsi, il faudrait sans doute considérer l’événement comme le prolongement de son travail et faire « abstraction » de l’appareil illustratif qu’il met en place dans ce processus analytique.
Mais, contrairement à ce que semble finalement tolérer Giorgio Tagliaferro [1] – auteur, pour l’occasion, d’un essai synthétique sur le « clan Vecellio » (p. 163-69), qui rend compte de certains aspects de ses recherches en cours sur la bottega de l’artiste – dans sa recension de l’événement pour la revue Venezia Cinquecento, une exposition se doit de proposer à ses visiteurs autre chose que des « supports visuels » à un discours construit et scientifiquement valable.

L’exposition s’ouvre donc sur une série de documents émouvants relatant la mort de l’artiste : le registre des décès de la paroisse qu’il habitait (San Canciano), puis le compte-rendu des sommes engagées pour les funérailles – documents conservés au sein des Archives du Patriarcat de Venise (cat. 1 & 2). C’est là une belle idée qui permet de prendre la mesure de l’importance de cet artiste dans la communauté vénitienne. Il est fort judicieux de confronter le visiteur à ce genre de documents, rarement exposés au regard de leur fragilité. Toutefois, la première section met d’emblée à jour les faiblesses de l’exposition : on ne sait quelle logique donner à l’ensemble des pièces réunies dans cette salle. En…

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