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Regards sur l’Europe. L’Europe et la peinture allemande du XIXe siècle
Bruxelles, Palais des Beaux-Arts. Du 8 mars au 20 mai 2007.
- 1. Christian Gottlieb Schick (1776-1812)
Portrait de Madame Dannecker, 1802
Huile sur toile - 119 x 100 cm
Berlin, Nationalgalerie
Photo :Andres Kilger - Voir l´image dans sa page
Les expositions politiques ont parfois du bon. Parce que son pays exerce depuis le 1er janvier 2007 la présidence de la Communauté européenne, Angela Merkel a voulu rassembler à Bruxelles plus de cent cinquante tableaux, dont quelques chefs-d’œuvre, afin de faire mieux connaître la peinture allemande du XIXe siècle et son irrédentisme. Des élèves de David aux émules de Courbet, des paysages de Friedrich aux tentatives néo-impressionnistes, ce panorama a bénéficié de prêts exceptionnels consentis par des musées aussi importants que ceux de Berlin, Munich, Dresde et Hambourg. Le propos, évidemment, c’est l’Europe, l’Allemagne dans l’Europe post-révolutionnaire et surtout post-napoléonienne, l’Europe comme horizon, rêvé ou vécu, des artistes germaniques. Bien que l’influence du portrait anglais sur Tischbein autour de 1800 fasse par exemple l’objet d’une section très convaincante, les commissaires ont plutôt insisté sur l’idée du déplacement et de la découverte. Voyage dans le temps, voyage dans l’espace, réappropriation du passé ou exploration du présent, les destinations varient avec les époques et les enjeux de chaque génération.
Il fallait bien débuter par le symbole fort d’une identité allemande qui ne ressemblerait pas à sa caricature, une identité qui n’aurait pas connu les crispations nationalistes que l’on sait et ne serait en rien responsable des horreurs du XXe siècle. Ce symbole a belle allure, il sourit même aux visiteurs qui entrent et qui sortent. Le Portrait de Madame Dannecker par Schick n’est pas sans faire penser à la peinture française des années 1795-1805, que ce davidien a bien connu durant ses années parisiennes. Même grâce sans affectation, même apaisement bucolique après les excès de la Terreur, même confiance retrouvée dans le message…