- La flèche de la cathédrale de Rouen en feu (11/7/24)
Image tirée d’une vidéo diffusée par le Huffington Post - Voir l´image dans sa page
Plus de peur que de mal à la cathédrale de Rouen, victime aujourd’hui dans sa flèche d’un incendie. Celui-ci n’a semble-t-il pas causé de dégâts important. Il s’agit en effet d’une construction entièrement métallique, en fonte et en acier, construite par l’architecte Jean-Antoine Alavoine en 1822 (mais seulement terminées une cinquantaine d’années plus tard) pour remplacer la flèche précédente, détruite par un autre incendie. Les éléments ayant brûlé étaient essentiellement, selon les déclarations des officiels, la plate-forme de chantier et des bâches en plastique de ce même chantier.
Car, et c’est évidemment le point essentiel à retenir de ce qui aurait pu provoquer une catastrophe bien plus grave, comme à Notre-Dame, c’est une fois de plus des travaux sur monuments historiques qui sont en cause.
Il est insupportable d’avoir à répéter toujours la même chose, sinistre après sinistre, pour constater que jamais le ministère de la Culture n’a jugé utile de faire évoluer les lois régissant la sécurité sur ce type de chantier. Certaines leçons ont été tirées de l’incendie de la cathédrale parisienne pour ce qui touche aux mesures de prévention (voir cet article). On constatera notamment qu’à Rouen les colonnes sèches, qui permettent aux pompiers d’amener rapidement l’eau sur les parties hautes, ont semble-t-il fonctionné (contrairement à Notre-Dame de Paris).
En revanche, rien n’a été fait pour imposer des contraintes supplémentaires aux chantiers sur monument historique, alors que dans une très forte proportion ce sont eux qui sont à l’origine des feux. Nous ne répéterons pas ici ce que nous avons écrit à plusieurs reprises, dans cet article ou dans celui-ci, ou encore dans notre ouvrage sur l’incendie de Notre-Dame [1]. Il est incompréhensible que ces mesures de bon sens ne soient pas prises. Combien faudra-t-il encore de monuments frappés par ces sinistres pour qu’un jour le ministère réagisse ?
Ces mesures ont un prix. Mais il est beaucoup moins élevé que les millions, voire les centaines de millions dans le cas de la cathédrale parisienne, que coûtent les incendies. Pour ne rien dire des pertes patrimoniales, inestimables.