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« On n’y peut rien ! » Quelques (mauvaises) nouvelles d’Italie

1. Bataille d’Anghiari : suite et fin (provisoire ?)

1. Giorgio Vasari (1511-1574)
Bataille de Scannagallo
Florence, Palazzo Vecchio
Salle des Cinq-Cents
Photo : Wikimedia Commons
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Les lecteurs qui ont suivi l’affaire de la Bataille d’Anghiari dans La Tribune de l’Art du 12 juin 2012 seront sans doute fort curieux d’en connaître l’épilogue. Les recherches de la fresque perdue de Léonard, ont cessé brusquement en septembre [1]). Elles n’ont conduit à rien, comme c’était prévu. Cette déconfiture met-elle un point final au mauvais feuilleton de Palazzo Vecchio ? Rien n’est moins sûr. Mais poursuivons ensemble le récit là où nous l’avions laissé en juin dernier.

On se souvient que la polémique faisait rage entre les partisans d’une chasse à la Bataille d’Anghiari, au prix de détacher tout ou partie de la fresque de Vasari dans le Salon des Cinq-Cents, et les défenseurs d’une conception plus respectueuse du patrimoine florentin. Les premiers, rangés derrière Maurizio Seracini, étaient convaincus d’avoir la science et la technique de leur côté. A les entendre, il s’agissait rien moins que de résoudre « la plus grande énigme de l’histoire de l’art » (dixit Matteo Renzi, le maire de Florence) contre une élite, manifestement obscurantiste et réactionnaire, lâchement opposée aux perforations allègrement pratiquées dans la Bataille de Scannagallo de Vasari. Les seconds n’avaient pas trop de mal à démontrer que la prétendue rigueur méthodologique étalée à coup de conférences de presse devant des journalistes affamés de scoop, cachait une campagne de marketing touristique et de propagande politique à la limite de l’imposture [2]. Les subsides du National Geographic, avide de publicité, ont permis à l’opération de durer quelques mois. Entre les deux camps, évoluant dans une zone indécise, les institutions concernées comme la Surintendance des biens culturels de Florence, l’Opificio delle Pietre Dure [3] et le Ministère de la Culture, se sont renvoyé la balle, faute de preuves décisives. En effet, les échantillons prélevés par l’ingénieur Seracini (et analysés dans son propre laboratoire), n’ont jamais subi de contre-analyse officielle. Pire, malgré les assertions répétées de Seracini, le seul à y avoir vu des traces de pigments compatibles avec la Joconde [!], les prélèvements n’ont jamais fait l’objet d’un rapport scientifique écrit, du moins ce dernier n’a-t-il jamais été communiqué à ce jour (je l’avais demandé en vain et aucun des spécialistes que j’avais consultés n’en a eu connaissance). Devant l’impasse et soucieux de ne pas gâcher une promotion personnelle menée sur le thème, kitsch en diable, du Stil Novo de Dante à Twitter, Matteo Renzi expédia une lettre fracassante mais calculée à Ornaghi, le Ministre de la Culture du gouvernement Monti. Dans cette missive au ton indigné, la responsabilité du fiasco (pourtant annoncé par tous les observateurs sérieux) était entièrement imputée au Ministère et à…

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