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Les sculptures baroques italiennes de Mafra

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Madrid a l’Escorial, Lisbonne a Mafra (ill. A). Par sa taille gigantesque, par ses fonctions (il est tout à la fois un palais, un monastère et une basilique), comme par son plan, le palais national de Mafra évoque celui construit par Philippe II. Il est, néanmoins, beaucoup plus tardif puisque sa construction, décidée par Jean V, s’étala sur une trentaine d’années à partir de 1717.


A. Le palais de Mafra
Photo : Didier Rykner
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B. Le narthex (ou galilée) de la basilique de Mafra
Photo : Didier Rykner
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Si le monastère s’avère beaucoup moins riche que son cousin espagnol en œuvres d’art (une partie du mobilier a notamment été emmené au Brésil lors de l’exil de la famille royale en 1807), la basilique conserve un grand nombre de sculptures baroques italiennes (des figures de saints), sans doute le plus bel ensemble que l’on puisse voir hors de la péninsule. Le roi s’était adressé aux sculpteurs romains (il y a aussi quelques florentins) faute d’avoir des artistes portugais capables de réaliser de grandes statues en marbre (ill. B et C). Si les sculpteurs ne firent en général pas le déplacement, envoyant leurs réalisations d’Italie, le romain Alessandro Giusti, qui réalisa des sculptures pour la chapelle Saint-Jean-Baptiste de l’église São Roque à Lisbonne, et qui fut chargé du remontage de cette chapelle (voir notre article), s’installa définitivement au Portugal en 1750 et y forma des élèves. Il réalisa un portrait de Jean V (que l’on peut voir à Mafra (ill. D). Il est surtout l’auteur de nombreuses sculptures de la basilique, notamment celles des autels destinées à remplacer les retables peints italiens (par Conca, Solimena, Giaquinto, etc.) qui avaient soufferts de l’humidité.


C. Détail du Saint Sébastien de
Carlo Monaldi (n° 11)
Photo : Didier Rykner
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D. Alessandro Giusti (1715-1799)
Jean V du Portugal, vers 1750
Marbre
Mafra, Palais
Photo : Didier Rykner
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On peut donc distinguer deux campagnes principales de sculptures de la basilique : celle réalisée par les italiens sollicités par Jean V dans les années 1730, celle due à Alessandro Giusti et à ses élèves à partir des années 1750 jusqu’aux années 1770. Le nombre de sculptures commandées en Italie et les délais courts de la commande obligèrent à faire appel aussi à des artistes de second rang. Malgré tout, l’ensemble est de haute qualité. Signalons que 46 des modelli en terre cuite sont conservés au palais de Mafra mais que nous ne les avons pas vus exposés.
Nous publierons ici une très grande majorité des photos des sculptures italiennes, et quelques-unes de l’école de Mafra. Nous compléterons quand nous le pourrons les photos qui nous manquent. Les identifications ont pu être faites grâce au livre de José Fernandes Pereira, A escultura de Mafra, Instituto Português do Património Arquitectónico, 2003 (que l’on…

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