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Les Nazaréens français. Théorie et pratique de la peinture religieuse au XIXe siècle

Auteur : Michel Caffort

Depuis longtemps, Michel Caffort défend une thèse qu’il a exposée déjà dans de nombreux articles et à laquelle il consacre aujourd’hui un livre tout entier. Il y aurait eu, en France, dans la première moitié du XIXe siècle, un mouvement artistique qu’il appelle « nazaréen français » et qui serait basé tout entier sur le modèle des nazaréens allemands.

Ces derniers, réunis autour d’Overbeck à Rome, formaient effectivement, dans la deuxième décennie du siècle, un groupe, presque une secte. Leur mot d’ordre était le retour au Moyen Age (allant en réalité jusqu’au début du Cinquecento). Foi exacerbée, vie en commun, les peintres nazaréens affectaient même de ressembler au Christ, en portant la barbe et les cheveux longs et en s’habillant d’une longue tunique.
Cette confrérie de Saint-Luc (Lukasbruder) comme ils appelaient eux-mêmes leur société ne dura qu’une dizaine d’années, la plupart d’entre eux, à l’exception d’Overbeck, quittant Rome dans les années 1820 pour mener ensuite une carrière chacun de leur côté.

On voit donc à quel point le terme « nazaréen » recouvre une réalité qui n’est pas qu’artistique mais aussi philosophique, religieuse, quasiment mystique. Cela signifie-t-il que l’on peut isoler en France une « tribu de nazaréens » pour reprendre le mot utilisé par l’élève lyonnais d’Ingres Claudius Lavergne, que cite Michel Caffort ? Rien n’est moins sûr. Peut-on vraiment qualifier ainsi des peintres aussi divers que des élèves d’Ingres comme Amaury-Duval et Claudius Lavergne, des élèves de Gros comme Orsel ou Périn ou encore de François-Edouard Picot comme Emile Signol et Jean-Louis Bezard ? Ce dernier, pour ne citer que lui que nous avons justement étudié [1], n’avait pas une foi particulièrement développée. Il prouva même, par sa participation à la grande entreprise de décor du Panthéon avec Paul Chenavard, que sa religion s’il en avait une n’avait rien d’orthodoxe. Au XIXe siècle encore plus qu’aux précédents, on pouvait peindre des tableaux…

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