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Les désastres de la guerre. 1800-2014

Lens, Louvre-Lens, du 28 mai au 6 octobre 2014.

1. Émile Betsellère (1846-1880)
L’Oublié !, 1872
Huile sur toile - 125,5 x 200,5 cm
Bayonne, Musée Bonnat
Photo : Didier Rykner
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La remarquable exposition du Louvre-Lens (la première que l’on puisse qualifier ainsi [1]) peut se visiter à plusieurs niveaux selon qu’on privilégie l’histoire ou l’histoire de l’art. Historique, elle l’est en évoquant les principales guerres des XIXe et XXe siècles à l’aide de documents et d’œuvres. Relevant des deux disciplines, elle forme un récit de la manière dont les artistes ont représenté la guerre et ses évolutions radicales à partir du début du XIXe siècle et des campagnes napoléoniennes. Enfin, d’un strict point de vue d’historien de l’art, elle permet de découvrir beaucoup de tableaux (et de dessins et gravures) peu connus, dont certains sont d’une force inattendue. Le catalogue qui l’accompagne tente de rendre compte de cette complexité du propos grâce à des essais dus à de multiples auteurs (et de ce fait parfois inégaux). Quelques œuvres essentielles font l’objet de textes pouvant faire office de notice. Mais ce qui reste en revanche inadmissible (surtout dans un établissement dépendant du Louvre, qui nous a habitué à mieux), c’est qu’on puisse encore aujourd’hui produire un catalogue de ce genre sans l’accompagner d’un index, même pas d’une liste des artistes, ni des œuvres exposées, celles-ci étant également privées de bibliographie.

2. Auguste Vinchon (1789-1855)
Sujet grec moderne (Après le massacre de Samothrace), 1827
Huile sur toile - 274 x 342 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : Didier Rykner
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L’image qui fait l’affiche et la couverture du catalogue est un tableau (ill. 1) par un artiste dont nous avouons n’avoir jamais entendu parler jusqu’à aujourd’hui (il est d’autant plus dommage que le catalogue ne nous dise rien de lui, malgré une bonne notice de l’œuvre) : Émile Betsellère. La toile est conservée à Bayonne, au Musée Bonnat, où il avait été déposé par l’État en 1873, soit un an après son exposition au premier Salon organisé après la guerre de 1870. On y voit un soldat, si jeune qu’un duvet lui fait office de moustache, se relevant après avoir été blessé au combat, celui-ci étant désormais terminé. Si l’on en croit la notice (mais on ne sait d’où provient l’information), le modèle aurait existé et s’en serait finalement sorti, épousant même l’infirmière qui l’avait sauvé. Rien de ce destin heureux n’apparaît dans l’œuvre qui montre de manière admirable la solitude qui règne sur le champ de bataille une fois celle-ci achevée et que le titre vient souligner. Le paysage neigeux et les corbeaux qui volent dans le ciel sombre accentuent cette impression de désolation.
On n’oubliera pas, donc, cet « Oublié » ressuscité par cette exposition. Pas davantage que le tableau de Vinchon appartenant au Louvre (mais que, sauf erreur, nous ne pensons pas y avoir déjà vu) représentant un « Sujet grec moderne »,…

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