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Le temps de la peinture. Lyon 1800-1914

Lyon, Musée des Beaux-Arts. Du 20 avril au 30 juillet 2007.

Y-a-t-il une école lyonnaise ? Dès les premiers essais du catalogue, en particulier celui de Pierre Vaisse, délibérément polémique et donc stimulant, la question est posée. La visite du musée de Lyon où la peinture locale faisait encore récemment l’objet d’une section séparée, et celle de l’exposition où l’on peut voir plus de 200 œuvres dues à des auteurs du cru, tendrait à le faire croire. Mais la situation est beaucoup moins simple qu’une vision superficielle ne pourrait le laisser supposer et Pierre Vaisse met le doigt sur plusieurs questions qu’il est difficile d’éluder.
Commençons par la fin : Ernest Meissonnier fait-il partie de l’école lyonnaise - si celle-ci existe ? La réponse ne semble pas souffrir de doute : non, cent fois non. Il n’y a rien de commun entre l’art de ce peintre, qui n’eut pour tout brevet de lugdunitude que de naître dans cette ville, pour la quitter à l’âge de trois ans, et le reste de la production lyonnaise. Même chose pour Puvis de Chavanne, dont l’art est difficilement réductible à l’influence d’une cité que lui aussi quitta fort jeune et où il ne revint que pour peindre le décor de l’escalier du musée. A trop vouloir embrasser, cette notion d’école devient floue. Puisque Pierre Vaisse nous y invite - alors qu’il ne le fait pas lui-même, sous-entendant que c’est par nature impossible - tentons de définir ce qu’est une « école ». Evacuons d’abord la notion d’école nationale. Il ne viendrait à l’idée de personne de s’interroger sur ce que signifie « école italienne » ou « école française ». Y appartiennent les artistes nés dans ces pays ou qui y ont passé l’essentiel de leur carrière. On veut parler ici d’école régionale ou liée à une cité, comme par exemple l’école bolonaise ou l’école sévillane. Car c’est bien de cette catégorie que relève l’hypothétique école lyonnaise. Y-a-t-il dans cette ville les éléments qui permettent d’identifier un ensemble de peintres dont l’art serait comparable ? Ferait partie de cette école tout artiste qui, dans le meilleur des cas, serait né à Lyon, y aurait été formé, y aurait travaillé ou aurait conservé de forts liens avec elle. Ajoutons-y le style qui devrait avoir des caractéristiques communes et des thèmes proches. Voilà tout ce qui pourrait définir une école. Et si l’on retient ces critères, nul doute alors qu’il y a une école lyonnaise, ce qui ne signifie pas pour autant qu’elle soit unique, née de rien et sans équivalent ailleurs en France ou à l’étranger. Viendrait-il à l’esprit de nier l’existence d’une école bolonaise sous prétexte que de nombreux peintres auraient fait carrière à Rome après une première formation à Bologne ou parce que les thèmes traités par ces artistes ou parfois leur manière se retrouveraient dans d’autres régions d’Italie ? Une école régionale existe dès lors que les conditions de formation - dans l’atelier d’une figure majeure ou dans une académie locale - sont présents, qu’une génération d’artistes s’ y retrouvent, y…

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