Le Parc Jean Jacques Rousseau est menacé

1. Parc Jean-Jacques Rousseau d à Ermenonville
L’Île des peupliers, tombeau de Rousseau
Photo : Parc Jean-Jacques Rousseau
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Le point commun entre Jean-Jacques Rousseau, la secte de Krishna et le Cirque du Soleil ? Tous ont séjourné à Ermenonville, dans l’Oise, dont le parc et le château aménagés par le marquis de Girardin à la fin du XVIIIe siècle évoquent aujourd’hui encore l’esprit des Lumières. Rousseau y séjourna quelques semaines et y mourut en 1778, son tombeau se dresse toujours sur l’île des Peupliers (ill. 1), tandis que ses cendres reposent au Panthéon depuis 1794 ; la secte quant à elle loua le château dans les années 1980 au grand dam des habitants, puis s’étiola une fois le gourou parti la caisse sous le bras ; aujourd’hui, le Cirque du Soleil propose de mettre son savoir-faire au service du parc et de le transformer... en « forêt magique ». L’homme d’affaire libano-canadien Antoine Haswani, qui organise les tournées mondiales du Cirque du Soleil, a d’abord acheté le château d’Ermenonville en 2018 (ill. 2), qui était devenu depuis 1991 un hôtel restaurant de luxe, et qu’il a fait rénover ces derniers mois. Il lorgne désormais sur le parc Jean-Jacques Rousseau, propriété du Département de l’Oise, qui semble tout content de se débarrasser d’un fardeau, considérant sans doute que la richesse patrimoniale n’a d’intérêt que si elle est sonnante et trébuchante. Nul doute que Monsieur Haswani saura rentabiliser ce lieu dont les sentiers paisibles propices aux réflexions philosophiques, manquent cruellement de paillettes, de sons et de rayons laser, bref de magie. Les Lumières c’est bien, le Soleil c’est mieux. Pourquoi vouloir éclairer le public quand on peut l’éblouir ? Il vaut mieux lui vendre du rêve, plutôt que des rêveries, beaucoup moins lucratives, surtout quand ce sont celles d’un promeneur solitaire.

2. Château d’Ermenonville
Devenu hôtel restaurant
Photo : Domaine Château d’Ermenonville
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Or ce parc, malgré quelques déboires au fil de son histoire, reste un joyau du patrimoine français, classé Monument Historique en 1989 [1].

René-Louis de Girardin ayant hérité de cette propriété, l’aménagea entre 1763 et 1776, aidé de l’architecte Jean-Marie Morel et de jardiniers écossais, conseillé par Hubert Robert également qui peignit par la suite plusieurs vues des jardins [2] (ill. 5). Girardin fut lui-même l’auteur d’un traité De la composition des paysages. Influencé par un séjour en Angleterre et par sa lecture de la Nouvelle Héloïse, il éventra les allées trop droites et les bosquets trop bien taillés que le précédent propriétaire d’Ermenonville avait fait tracer, le jardin à la française étant une hérésie pour le marquis. « Le fameux Le Nôtre, qui fleurissoit au dernier siècle, acheva de massacrer la Nature en assujettissant tout au compas de l’Architecte ». L’équilibre est néanmoins subtil à trouver : « Si la nature mutilée et circonscrite, est triste & ennuyeuse, la nature vague & confuse n’offre qu’un pays insipide, & la nature difforme, n’est qu’un monstre ». Et Girardin sut composer une nature sauvage. Considérant qu’elle devait s’adresser à la fois aux sens et à l’âme, il conçut au détour des sentiers une succession de tableaux et de points de vue pittoresques. « Ce n’est donc ni en Architecte, ni en Jardinier, c’est en Poëte & en Peintre, qu’il faut composer les paysages, afin d’intéresser tout à la fois, l’œil & l’esprit ». » Le parc mêle savamment la nature et l’artifice, ponctué du temple de la Philosophie, d’une prairie arcadienne d’une grotte des naïades, d’un faux dolmen, de l’autel de la rêverie, de fabriques en tout genre qui n’ont pas toutes survécu (ill. 4, 6, 7). Plusieurs dessins de la main même de Girardin témoignent de son projet initial - ils avaient été présentés lors de l’exposition du Grand Palais « Jardins » (voir l’article) - tandis qu’une série de gravures d’après des dessins de Bourgeois du Castelet donne elle aussi une idée de points de vue disparus, dans la Description des Nouveaux Jardins de la France et de ses Anciens Châteaux qu’Alexandre de Laborde publia en 1808 (ill. 3).

3. Bourgeois du Castelet (1767-1841)
2ème vue de la Brasserie à Ermenonville 1819
Eau-forte - 20 x 14,4 cm
Sceaux, Musée du Domaine départemental Photo : Musée du Domaine départemental de Sceaux
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Rousseau rendit visite au marquis en 1778 et mourut chez lui quelques semaines après son arrivée. L’île des Peupliers, où se dresse son tombeau sculpté par Jacques-Philippe Le Sueur d’après un dessin d’Hubert Robert, marqua les esprits au point d’avoir influencé plusieurs parcs en Europe tel celui de Wörlitz. Les visiteurs d’Ermenonville furent nombreux en effet, de Marie-Antoinette qui s’assit sur ce qu’on appela ensuite « le banc de la reine », à Gérard de Nerval qui évoque le site dans Sylvie. « Tous les souvenirs de l’antiquité philosophique, ressuscités par l’ancien possesseur du domaine, me revenaient en foule devant cette réalisation pittoresque de l’Anacharsis et de l’Émile. »

De succession en héritage, le domaine passa de la famille Radziwill en 1881, aux La Rochefoucauld en 1927. Ceux-ci le cédèrent en 1938 à la Société Foncière Immobilière et Commerciale (SOFICO) qui envisagea de lotir le parc. Finalement, l’acquisition par le Touring Club de France évita qu’il ne fût morcelé. Le TCF fit tout de même aménager un camping qui eut quelques fâcheuses conséquences.
Aujourd’hui le domaine a perdu de sa cohérence, divisé en trois parties. Le château fut transformé en hôtel en 1991 et racheté l’année dernière par Antoine Haswani. La partie du parc appelée le Désert comporte la cabane dite de Jean-Jacques Rousseau parce qu’il aimait s’y reposer au cours de ses promenades. Elle a un temps appartenu à Nélie Jacquemart-André qui en fit don à l’Institut de France en même temps que le domaine de Châalis non loin de là ; l’abbaye conserve d’ailleurs tout un fonds consacré à Jean-Jacques Rousseau. Malheureusement, le Désert n’est pas ouvert au public et l’état de conservation de la cabane est inquiétant. L’institut se contente apparemment de louer l’étang pour la pêche.


4. Parc Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville
Le Temple de la Philosophie
volontairement inachevé pour montrer que le savoir n’est jamais complet et que la philosophie progressera.
Photo : Parisette / CC BY-SA 3.0
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5. Hubert Robert (1733 - 1808)
Temple de la Philosophie à Ermenonville
Huile sur toile - 93 x 115,8 cm.
Photo : Sotheby’s
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Enfin, ce qu’on appelle aujourd’hui le parc Jean-Jacques Rousseau, d’une soixantaine d’hectares, fut acheté, après la faillite du Touring Club de France, par le Département en 1985. Il fut d’abord géré par l’Office du Tourisme, puis en 2013, les différents acteurs publics créèrent une association pour une gestion autonome. Cette association, dirigée par Corinne Charpentier, obtint le label Centre culturel de rencontre décerné par le Ministère de la culture. Les Centres culturels de Rencontre ont pour mission de sauvegarder et de mettre en valeur un site patrimonial, mais aussi de proposer un projet artistique et culturel cohérent avec le lieu, pour en favoriser le rayonnement. Le financement est à la fois public et privé puisqu’il faut à la fois disposer de ressources propres et faire l’objet du soutien d’une ou plusieurs collectivités territoriales.
Ermenonville fut le premier jardin à obtenir un tel label, habituellement décerné à des monuments. Le parc a cette spécificité d’être à la croisée de plusieurs univers : le patrimoine, le paysage et la philosophie. Des recherches ont été entreprises afin d’adapter la gestion paysagère aux principes historiques du marquis de Girardin et pour restaurer les scènes pittoresques. Le développement de la médiation culturelle a permis d’attirer notamment un public scolaire. Enfin une résidence d’artiste a été créée et divers rendez-vous artistiques programmés.

6. Parc Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville
Faux dolmen
Photo ; Parisette / CC BY-SA 3.0
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Le parc étant fermé depuis cet hiver, il ne nous a pas été possible de le visiter ni de juger de son état de conservation. Peut-être qu’une campagne de restauration globale est nécessaire, qu’il aurait fallu privilégier plutôt que la création contemporaine, mais l’Architecte des Bâtiments de France reste injoignable et la Direction Régionale des Affaires Culturelles n’a pas souhaité nous parler. Il n’empêche que l’action du CCR a permis d’entretenir le site et d’accroître le nombre de visiteurs, passé de 13 000 à 28 000 entre 2012 et 2018. L’association a su par ailleurs diversifier ses ressources financières et trouver du mécénat, ce qui était d’autant plus nécessaire que le Département, après les élections de 2015, a réduit ses subventions.

Malgré ces résultats plus qu’encourageants, le Département de l’Oise, présidé par Nadège Lefebvre, a souhaité mettre un terme à l’activité du Centre culturel de rencontre, dans le but de faire place nette à Antoine Haswani dès 2020. En effet, le 22 mars 2019, le Conseil départemental n’a pas signé la convention triennale pourtant nécessaire au renouvellement du label CCR. Comme le souligne l’association dans un communiqué, cette convention avait pourtant été travaillée depuis de nombreux mois avec les différents partenaires que sont le Département de l’Oise, la Région Hauts-de-France et le ministère de la Culture. Madame Lefebvre s’est contentée de proposer à l’association une convention d’occupation jusqu’en décembre 2019, bloquant ainsi toute la programmation aussi bien culturelle que paysagère. Le parc est fermé depuis lors.
La Présidente du Conseil départemental a expliqué son refus en déclarant que l’équipe mène une réflexion « quant à l’exploitation de la propriété départementale d’Ermenonville  ». Une volonté d’« exploitation » qui trahit une vision touristique, plutôt que culturelle ou patrimoniale.
On comprend que Madame Lefebvre soit séduite par la magie (et la célébrité) du Cirque du Soleil. Monsieur Haswani semble en effet avoir quelques idées, qu’il a évoquées dans une interview accordée à Oise Hebdo, pour rendre les lieux plus attractifs, donc plus rentables. Il est depuis beaucoup moins bavard, la fermeture du parc et sa possible métamorphose ayant ému de nombreuses personnes, au point qu’une pétition circule. Parmi les personnalités politiques du département, Jean-Paul Douet, maire de Montagny-Sainte-Félicité s’oppose haut et fort au projet. L’association Jean-Jacques Rousseau de Genève a rédigé quant à elle un communiqué (non encore diffusé) pour faire part de son inquiétude, tandis que le Musée Jean-Jacques Rousseau de Montmorency organise une exposition « Ermenonville, domaine des rêveurs et des poètes » du 1er juin au 6 octobre 2019

7. Parc Jean Jacques Rousseau à Ermenonville
L’autel de la rêverie
Photo : Parc Jean-Jacques Rousseau
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Antoine Haswani a beau se vouloir rassurant et affirmer qu’il veut respecter l’esprit des lieux, derrière des propos semble-t-il mesurés, ce qui se profile est très inquiétant. Comment peut-on parler de « parc de loisir » au sujet d’un site classé Monument historique ? Certes, il précise que les « parcs de loisir » ont évolué et qu’il ne s’agit pas de construire des installations immenses ni même solides, ajoutant qu’il faut au contraire que le parc garde l’apparence d’une forêt. L’illusion est évidemment l’un des talents du cirque. Et puis les clients de l’hôtel n’auront sans doute pas envie d’avoir des toboggans aquatiques dans leur champ de vision, et préféreront jouir de loisirs dans un cadre verdoyant, dotés d’une connotation écologique et d’un léger vernis culturel. Le fait que le lieu ait une histoire « aide beaucoup ». Forcément. C’est pratique d’avoir un début de scénario, surtout avec des célébrités : Rousseau qui se promène et meurt, Marie-Antoinette qui passe par là, même Napoléon Bonaparte a visité Ermenonville ; ce sont autant de pipole susceptibles d’attirer des touristes étrangers.

8. Le Cirque du Soleil
Spectacle Totem  : « L’aube de la vie »
Amphibiens et poissons-enjoués prennent vie, s’élancent dans les airs, bondissent et se livrent à des chassés-croisés d’une barre parallèle à l’autre.
Photo : Cirque du Soleil
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Pas d’acrobates ni de clowns dans les allées du parc. Antoine Haswani se contentera de donner un peu de «  relief  » aux différentes étapes du parcours grâce aux techniques modernes. La grotte par exemple pourrait être illuminée. L’homme d’affaire veut donc tout simplement dénaturer les lieux, barbouiller de couleurs criardes chacun des tableaux nuancés conçus par Girardin. Et le miroir d’eau, comment le mettra-t-il en relief ? Sans doute faut-il s’attendre aux grandes eaux de Versailles. La notion d’« immersive entertainment  » (divertissement immersif) qui revient dans sa bouche semble assez peu adaptée à la promenade philosophique. Peut-être verra-t-on des visiteurs dotés d’un « casque d’immersion totale » errer dans le parc en agitant les bras, tel des pantins dégingandés, ou bien auront-il des lunettes pour voir des créations virtuelles en trois dimensions ? Ou alors, ils s’agripperont simplement à leurs téléphones pour chercher frénétiquement des « QR codes ». En tout cas, le désir est clairement exprimé d’utiliser la technologie pour raconter une histoire. Il y aura des nocturnes, il y aura des ouvertures pour Halloween, Noël, le Jour de l’an. On imagine des activités adaptées selon l’événement. Pour Halloween par exemple, nous suggérons que le Banc de la reine se transforme en guillotine.

Quand on pense que Girardin conçut ce parc « afin que l’âme n’y éprouve aucune distraction et puisse s’y livrer toute entière à la douceur d’un sentiment profond ».... Quand on songe qu’il voulait que les fabriques dispersées le long du parcours aient une convenance, selon deux critères : le caractère du paysage dans lequel on implante la construction et la fonction que l’on veut lui donner...

Le fautif est moins le concepteur du projet que les marchands du temple. Or le Conseil départemental reste aussi muet que les carpes de l’étang, ne répondant ni au téléphone, ni aux courriels. Quand à la DRAC, que nous avons contactée pour lui demander ce qu’elle pensait des menaces qui pèsent sur un parc classé monument historique, elle a laissé le chargé de communication écrire : « je vous conseille de vous rapprocher du département de l’Oise plus à même de répondre. Maître d’ouvrage, le département de l’Oise s’avère être le meilleur interlocuteur, d’autant plus que nous ne connaissons pas le projet alternatif dans ses détails. » Manifestement, elle se désintéresse de l’affaire alors que la protection du patrimoine reste sa mission première...

9. La Mer de sable
Rivière Sauvage
Photo : La Mer de Sable
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Mais le Département, plus à même de répondre n’a pas répondu. Nous avions pourtant plusieurs questions à lui poser :
 Un site patrimonial doit-il être rentable ?
 Faut-il désirer la multiplication des visiteurs dans un espace où la biodiversité et la nature doivent être protégées ?
Avant d’envisager la fin du CCR, le Département lui a-t-il donné les moyens d’améliorer la fréquentation du site, et de développer de nouvelles ressources financières ? Aucune infrastructure ne permet de recevoir un large public. Il n’y a aucun espace d’accueil, pas de zone de repli en cas de pluie, pas d’espace à privatiser, pas de toilettes pour un nombre important de personnes, ni de parking pour les bus si bien que les enfants qui viennent dans un cadre scolaire descendent sur la route. La gare la plus proche est à six kilomètres et il n’y a pas de transports en commun pour venir jusqu’au parc.
 Si le Conseil départemental ne vend pas le parc à la société d’Antoine Haswani, - il s’en est défendu après la publication d’un article dans la presse qui l’accusait de le faire - dans quelles conditions va-t-il confier la gestion du parc ? S’agit-il d’une location, d’un bail emphytéotique ?
 Y a-t-il eu un appel d’offre ? Une annonce a-t-elle été faite pour signaler le souhait du Conseil départemental de confier la gestion du site à une institution privée, afin que des candidat potentiels puissent se manifester comme l’impose l’ordonnance du 19 avril 2017 [3] ? Monsieur Haswani lui même nous a affirmé qu’il n’y a pas eu, à sa connaissance d’appel d’offre. D’ailleurs il sous-entend dans son interview à Oise Hebdo que son but premier était non pas le château mais bien le parc qu’il a mis du temps à trouver. Faut-il en conclure qu’avant d’acheter le château il s’est mis d’accord avec le département ?
 Enfin, peut-on connaître précisément le projet de parc de loisir ? Envisage-t-il de faire concurrence à la Mer de Sable, juste à côté, qui propose quant à elle une nature toute en relief avec une « aventure dans la jungle », et une « rivière sauvage, » (ill. 9) ? Pour relever le défi, il ne reste plus au Cirque du Soleil que de proposer aux visiteurs de jouer le mythe du bon sauvage. On respecte ainsi l’esprit rousseauiste tout en étant dans l’ère du temps, régressif.

Bénédicte Bonnet Saint-Georges

Notes

[1L’île des Peupliers, le temple de la philosophie moderne et le château avaient été inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 11 juin 1930.

[2Nous remercions Madame Monique Mosser pour la documentation qu’elle nous a donnée. Historienne de l’art, de l’architecture et des jardins, ingénieur au CNRS, Monique Mosser est notamment l’auteur d’une Histoire des jardins de la Renaissance à nos jours.

[3« Art. L. 2122-1-1.-Sauf dispositions législatives contraires, lorsque le titre mentionné à l’article L. 2122-1 permet à son titulaire d’occuper ou d’utiliser le domaine public en vue d’une exploitation économique, l’autorité compétente organise librement une procédure de sélection préalable présentant toutes les garanties d’impartialité et de transparence, et comportant des mesures de publicité permettant aux candidats potentiels de se manifester.

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