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Le Musée de l’Armée acquiert un buste de Pouvreau-Baldy

20/10/22 - Acquisition - Paris, Musée de l’Armée - Vive la guerre ! Charles de Pouvreau-Baldy a représenté le corps mort et décharné d’un aumônier militaire de la Grande Guerre ; son visage rongé par la vermine n’est plus qu’un crâne aux orbites vides, à la mâchoire pendante, son casque est perforé par des éclats d’obus et sa tunique est en lambeaux ; seules ses décorations ont résisté, celle d’officier de la Légion d’honneur, la médaille militaire et la croix de guerre ornée de deux palmes (ill. 1). Si ce cadavre fait penser aux transis du Moyen Âge qui évoquent la vanité de la vie et invitent à l’humilité, il n’est ni nu, ni couché, et son uniforme, comme sa pose, précisent les circonstances de sa mort. Il n’a pas été créé pour souligner la brièveté de la vie, mais pour suggérer les horreurs de la guerre.
Ce buste en plâtre était visible sur le stand d’Édouard Ambroselli lors de la dernière édition de Fine Arts Paris, il a finalement été acheté par le Musée de l’Armée. Une version en bronze était connue, retrouvée en 2012 par un particulier, l’artiste Jean-François Galea, qui l’a donnée à l’Ossuaire de Douaumont, près de Verdun. Ce bronze fondu à Alger en 1923 est doté d’une inscription qui propose un autre titre : «Vue la guerre» (ill. 2).


1. Charles Pouvreau dit Charles de Pouvreau-Baldy (1891-?)
Vive la guerre, 1923
Plâtre original à patine verte et noire - 45,2 x 53,5 x 38 cm
Paris, Musée de l’Armée
Photo : RMN-GP/Rachel Prat
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L’exposition du plâtre au Salon des Indépendants de 1926 suscita une vive polémique : il fut en effet retiré sur ordre du préfet de police, soucieux officiellement d’épargner aux veuves et aux orphelins cette vision pénible, inquiet surtout, du message politique qu’une telle œuvre réaliste, au titre ironique, pouvait transmettre. Ce choix fut critiqué dans la presse. Fallait-il vraiment y voir une revendication pacifiste, et même une dénonciation de la guerre ? Que nenni…

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