La Madeleine ou le plus bel écrin des Froment-Meurice

à M. Henri Froment-Meurice [1]


1848 : l’année décisive

24 février 1848 : partout on travaille aux barricades, l’insurrection s’amplifie et c’est le tumulte devant l’Hôtel de Ville : « La place était envahie par une foule bruyante et grouillante où se confondaient les hommes du peuple, les gardes nationaux et les soldats » [2]. Le Comte de Rambuteau, préfet de la Seine en est chassé. Le roi Louis-Philippe abdique et Lamartine constitue un gouvernement provisoire et déclare : « la République sans sursis ! » [3]
Le lendemain, la « place était comme la veille, couverte de foule, et cette foule [...] était si serrée qu’elle s’immobilisait elle-même, les marches du perron [de l’Hôtel de Ville] étaient inabordables [...] » [4]. Les bruits de fusillades continuaient de se faire entendre.
François-Désiré Froment-Meurice, « orfèvre-joaillier de la Ville de Paris » [5]., réside et exerce tout à côté, au 2 rue de Lobau, près de l’ancienne arcade Saint-Jean. Lors de ces journées révolutionnaires, il ne reste pas inactif : commandant de la garde nationale, il est de service à l’Hôtel de Ville. Il facilite la rencontre entre Lamartine et Victor Hugo et accompagne ce dernier à la recherche de son fils François-Victor, à la salle Saint-Jean, « vaste morgue » où s’étendaient des centaines de cadavres non identifiés, « méconnaissables pour la plupart » [6].
De février à mai, le tumulte politique se poursuit. Ces quatre mois sont vécus comme « quatre mois d’anarchie où l’on sentait de toutes parts l’écroulement [...] Le dernier mot de tout était la peur de quelque chose ou de quelqu’un » [7].
Le 4 septembre de cette même année, Froment-Meurice a déménagé : il a maintenant un « splendide magasin » au « faubourg Saint-Honoré, 50, à Paris » [8].
Sans doute dans un premier temps pour des raisons de sécurité [9], puis pour des raisons économiques et stratégiques, Froment-Meurice quitte un voisinage et un quartier où il était établi depuis une vingtaine d’années [10], pour celui, plus riche « de luxe & très fréquenté » [11] de la Madeleine.
Il est accuelli au 52, rue du Faubourg Saint-Honoré avec sa femme, Louise-Henriette Mainguet, et ses enfants Marie-Emilie et Emile [12] chez sa demi-sœur Mélanie-Françoise Mahler.
Veuve de François-Salomon Mahler [13], orfèvre cuillériste, elle vit avec son fils Pierre Charles Mahler, futur avocat, dans un hôtel de trois étages avec cour et jardin [14] construit en 1840 par Van Cléemputte [15]. Louis Boulanger, ami de Paul Meurice, y brosse dès 1847, quatre toiles murales pour la salle à manger où figureraient Hugo et sa femme, le peintre et son ami Paul [16].
Dans cet hôtel bouillonnent, du fait de ce rassemblement familial, créativité et discussions politiques. En effet, résident aussi sous ce même toit le demi-frère de François-Désiré, Paul Meurice, romancier et auteur dramatique, et sa femme Eléonore Palmyre Granger [17] .
L’orfèvre romantique, acclamé par Vigny, côtoie comme son frère le milieu artistique et littéraire : Balzac, Roqueplan, Gautier, Sue, Janin [18] ... Hugo, nous l’avons vu, connaît et célèbre l’ « ouvrier magicien » ; il possède un de ses bracelets [19] et lui dédie une ode élogieuse en 1841 [20] . Mais Paul Meurice est plus proche du poète et lui restera dévoué jusqu’à sa mort [21] .
Si en février 1848 le poète est favorable à une régence d’Hélène d’Orléans, en mai il aspire non pas à une République rouge mais à une République universelle qui serait « la sainte communion de tous les Français dès à présent, et de tous les peuples un jour, dans le principe démocratique » et « le majestueux embrassement du genre humain sous le regard de Dieu satisfait ». Après l’insurrection ouvrière, les massacres et arrestations de juin, Hugo va défendre les principes d’égalité et de liberté pour le peuple et se défie de l’Etat de siège voté par l’Assemblée et maintenu par Cavaignac. Ces opinions politiques sont partagées par Paul Meurice et s’exprimeront dans le journal L’Evénement.

Le 31 juillet 1848, Charles Hugo et son frère François-Victor, inspirés par leur père, sortent le premier numéro de ce quotidien. Paul Meurice en est alors le rédacteur en chef et son neveu Charles Mahler, le gérant responsable. Journal d’engagement démocratique, sa devise est « Haine vigoureuse de l’anarchie, tendre et profond amour du peuple ». Il soutiendra la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République, voyant en lui le « candidat des classes souffrantes » [22]
 :

« [...] 1830 était un soleil couchant, et comme le soir de la monarchie, - 1848 est une aurore et le matin de la République. [...]. Et l’avenir, - nous le répétons sous toutes ses formes, - c’est le peuple.
En 1830, nous avons eu le roman de Notre-Dame de Paris ; en 1848, nous aurons les livres des Misères.
Réparer les misères du peuple, édifier la grandeur du peuple, telle est la sublime tâche de tous ceux de nos contemporains à qui Dieu a mis dans le front quelque chose » [23] .

Ces espoirs sont partagés par la famille Hugo, mais aussi par d’autres propriétaires ou collaborateurs du journal : Auguste Vacquerie, Théophile Gautier, Léonie Biard [24] ...
Pour la fondation de L’Evénement, Paul Meurice engage ses propres fonds ainsi qu’une somme conséquente apportée par son frère François-Désiré J [25] Froment-Meurice en apportant cette aide financière, soutient son frère. Il semble donc que les deux hommes partagent les mêmes opinions, contrairement à leur sœur, Mme Mahler, qui pour protester contre ces opinions, menace de quitter la maison familiale [26].


1851, le choix politique et stratégique

Toutefois, des divergences d’opinions vont apparaître entre les deux frères, sans que cela n’altère en rien leur attachement et leur admiration respective. Sans doute Froment-Meurice jugeait-il son frère trop « rouge ». Une lettre très touchante de Paul Meurice, après le décès de François-Désiré, adressée en 1855 à Victor Hugo exilé à Jersey, confirme cette idée :

« Mon grand et cher maître, - j’ai une grâce à vous demander : c’est de mettre dans les Contemplations, avec le nom de mon pauvre et cher frère, les beaux vers que vous avez faits à son occasion, il y a quelques années. Il me semble que ces profondes et libérales pensées iraient bien à votre cadre et à votre titre [...] En dépit de toutes sortes d’erreurs d’éducation, mon frère avait pour vous une admiration et une vénération sincères : Pendant la nuit où je le veillais mort, je voyais au chevet de son lit votre portrait dans le même cadre avec celui de Molière et celui de Corneille. Dans les deux dernières années surtout ses idées s’étaient singulièrement élargies. Choses étranges ! Il repoussait en théorie nos principes, et les pratiquait en réalité. J’en ai mille preuves dans les écrits de ses ouvriers qui lui étaient tous dévoués et qui malgré toutes les défenses de la police, ont voulu porter tour à tour son cercueil jusqu’au tombeau, - Cher maître, je vous en conjure, insérez dans vos volumes ces vers où vous dîtes à mon frère : Nous sommes frères... » [27]

L’engagement de Paul et l’évolution de sa pensée politique semblent parallèles à ceux de Hugo. Le journal, qui avait d’abord soutenu Louis-Napoléon à l’élection présidentielle en décembre 1848, le désapprouve à mesure que ce dernier s’éloigne de son rôle de président de la République, et rentre dans l’opposition.
Après la saisie et l’interdiction en septembre 1851 de L’Evénement, Paul Meurice est condamné ce même mois à neuf mois de prison et à une amende de trois mille francs. Le 18 novembre, il entre à la Conciergerie avec François-Victor Hugo, condamné lui aussi, et n’en ressortira que le 16 août 1852, un peu plus de huit mois après le coup d’Etat [28] .
Lors de son séjour en prison, séparé de sa famille, il écrit une pièce sur le célèbre orfèvre de la Renaissance, Benvenuto Cellini, qu’il dédie à son frère. Ces deux hommes, malgré les trois siècles qui les séparent, représentent l’artiste complet : créateur, sculpteur, ciseleur, fondeur, exécuteur. Froment-Meurice est le « statuaire du bijou » [29]
dont les sculptures en or et en argent doivent être admises comme un art [30] . Le travail de l’artiste est glorifié par Meurice comme expression de la liberté : « Dessiner en modelant, penser avec l’action, dans l’art comme dans la vie tout est là ». L’artiste est garant du passé et du génie de la nation, « [...] il sauve le feu sacré, la civilisation, l’humanité » [31] .

Entre temps, entre juin et septembre 1851, alors que la pression se fait plus forte sur L’Evénement, Paul et son épouse déménagent, ils quittent leur famille et le Faubourg Saint-Honoré pour un quartier très différent qui portera le nom de « Nouvelle-Athènes », où résident de nombreux artistes [32]. Ils s’installent au 5, avenue Frochot. Ce changement de domicile coïncide avec les diverses condamnations des collaborateurs de L’Evénement qui s’attaquent à la politique du président de la République, désigné comme « Napoléon-le-petit » par Victor Hugo le 17 juillet, dans son discours prononcé à l’Assemblée Nationale contre la révision de la Constitution qui doit permettre la réélection de Louis Bonaparte. L’engagement politique de Meurice est désormais trop à gauche pour sa famille.
Froment-Meurice, homme extrêmement discret et généreux, ne peut et ne veut pas s’engager comme son frère. Son talent et sa notoriété sont mondialement établis : il reçoit cette même année, lors de la première exposition universelle à Londres où il triomphe entre autres avec la toilette de la duchesse de Parme offerte par les dames légitimistes, la plus haute récompense : la Council Medal [33]. Jules Janin pour Le journal des débats et son frère Paul pour L’Evénement couvrent alors cette manifestation exceptionnelle. De plus, le 15 novembre 1851, il est nommé par Louis-Napoléon officier de la Légion d’honneur et il est aussi fait chevalier de Saint Louis de l’ordre de Parme. Comme les autres membres de sa famille excepté Paul, il était plutôt royaliste. De plus, il est et restera très proche du clergé, contrairement à son frère. Cette distinction est soulignée par Mme Mahler, qui reproche à ce dernier d’avoir abandonné la pratique religieuse, et de n’avoir pas suivi « la voie du devoir » [34].
Froment-Meurice a une clientèle très diverse : membres de la famille royale, aristocrates français et étrangers, bourgeois, et artistes de renom.
Le 14 juin 1854, Froment-Meurice prend aussi son indépendance et quitte l’immeuble familial, mais contrairement à son frère, reste dans ce quartier de l’opulence, la Madeleine, qui lui est cher. Il achète au comte de Sainte Marie, ancien colonel de cavalerie, chevalier de Saint Louis, officier de la Légion d’honneur et chevalier de Saint Ferdinand d’Espagne, l’hôtel d’Etampes, au 372 rue Saint-Honoré. Cet hôtel est composé de deux parties principales, l’une formant le grand hôtel de trois étages donnant sur la rue Saint-Honoré et composé de plusieurs boutiques au rez de la place Vendôme. A cela s’ajoutent diverses parties accessoires à leur serviceV [35]. En 1854, de nombreux bâtiments et locaux sont loués : deux chambres, trois des boutiques (à un parfumeur, un plombier et un marchand épicier), le premier étage de l’hôtel (à un bijoutier joaillier Frantz Kramer [36] ) et le bâtiment au fond de cour et ses dépendances à la baronne de Vaux.
Si les autres parties de l’hôtel sont mises à la disposition de Froment-Meurice dès le 15 juillet 1854, il ne s’y installera pas : les très lourds travaux qu’il entreprend pour rénover son appartement et sa boutique nécessitent beaucoup de temps et d’argent et le 17 février 1855, à l’âge de 53 ans, il meurt subitement. Son décès est constaté à son domicile, au 52, rue du Faubourg Saint-Honoré, tandis que l’hôtel est encore en chantier. Sa veuve et son fils Emile n’y enmménagent qu’en 1856. Ils maintiennent la renommée de la maison, définitivement associée au quartier de la Madeleine [37] .
Après le mariage d’Emile Froment-Meurice avec Rose-Félicie-Berthes Thomas, le 27 mars 1862, le couple et Mme veuve Froment-Meurice s’installent non loin, au 19, boulevard Malesherbes [38] tandis que le siège de la maison reste rue Saint-Honoré. La mère et le frère de Rose demeurent à quelques pas : au 22, rue d’Anjou. La famille Mahler réside toujours rue du Faubourg Saint-Honoré [39] .
En 1870, la famille Froment-Meurie a encore déménagé, Emile a en effet acheté un hôtel au 46, rue d’Anjou [40] . Les ateliers y seront installés plus tard, entre 1894 et 1900 [41] . Le quartier change, les familles opulentes émigrent pour plus de commodité vers l’ouest, et les « grands appartements deviennent des ateliers de modes, de coutures, des hôtels, des restaurants, des administrations. Les nouveaux venus établissent leurs industries ou leurs bureaux dans notre quartier, mais ne l’habitent pas » [42].
Le 22 octobre 1907, Froment-Meurice cède sa clientèle à un joaillier-orfèvre, Georges Auger, demeurant 54, rue Etienne Marcel.
Le 25 avril 1913, les corps d’Emile et de Rose sont retrouvés sous les décombres de leur hôtel, rue d’Anjou, effondré accidentellement.

Les Froment-Meurice et l’église de La Madeleine : la création au service d’une conviction

Le 1er juin 1849, quelques mois après la Révolution, s’ouvre l’exposition des Produits de l’industrie à Paris. Cette manifestation est capitale pour la renommée et l’avenir des exposants. Le contexte est difficile : de nombreux ateliers se sont vidés, des manufactures se sont fermées ou exportées, des artistes désespérés se sont tuésV [43].
Froment-Meurice se distingue : il obtient une médaille d’or. Ce succès est dû à la qualité et à l’originalité de son travail mais aussi à ses commanditaires, dont font notamment partie un mécène, le duc de Luynes, les divers courants républicains au pouvoir [44] ainsi que l’Eglise. Et plus particulièrement l’église de la Madeleine.
Lorsque Froment-Meurice s’installe en 1848 rue du Faubourg Saint-Honoré, il change de Paroisse mais n’arrive pas en terre inconnue : il connaît très bien le curé qui y officie, l’abbé Beuzelin.
En effet, deux ans plus tôt, le 4 octobre 1846, l’abbé propose au Conseil de fabrique « de faire faire deux reliquaires qui seraient exécutés d’après les dessins de M. l’architecte huvé, et dont l’un renfermerait la relique de Sainte Madeleine [...] et l’autre , qui renfermerait les reliques de St. Vincent de Paul, serait attaché au pilastre en regard » [45] . Le 3 janvier 1847, après réception du dessin de Jean-Jacques-Marie Huvé et « du devis dressé par Mrs. Choiselat-Gallien, fabricants de bronze pour les Eglises » et élevé à 3000 francs, un membre du Conseil propose « d’ouvrir une concurrence pour obtenir la meilleure exécution de pareils objets pour lesquels les connaissances artistiques doivent être recherchées, et sur l’indication de M. Froment Meurice, orfèvre joaillier de la Ville de Paris, fabricant d’orfèvrerie d’Eglise, renommé pour ses connaissances artistiques et l’élégante exécution des objets qu’il fabrique ». Le Conseil demande à celui-ci un dessin et un devis [46]. Ces derniers sont examinés dès le 27 janvier et adoptés bien que le prix soit plus élevé : 5000 à 6000 francs [47]. Le choix semble évident après la découverte des dessins colorés, car Froment-Meurice s’est « pénétré, en les composant, du style et du gout de l’Eglise » [48] . Le reliquaire de Ste Madeleine est jugé « plus conforme au style d’architecture de l’Eglise ». C’est donc l’artiste qui est choisi et non les fabricants sans âme : « je considère ces objets, comme objets d’art, et non comme but commercial » [49] , écrit alors l’orfèvre au président du conseil, le baron Frémiot. Le délai demandé est de trois mois. Après discussions sur le placement des reliquaires [50], Froment-Meurice est averti en mars par courrier qu’il peut « continuer le modelage desdits reliquaires qui doit être soumis à l’appréciation de M. l’architecte huvé & au bureau » [51] . Le 7 avril, « M. le Secrétaire [...] s’est rendu chez M. Froment Meurice pour presser l’exécution du modèle des reliquaires [...] afin que le Bureau puisse en arrêter la confection ». Le 17 avril, l’orfèvre présente les modèles des reliquaires « qui doivent être placés, dans l’espace vide, sur le gradin plus élevé du maître Autel, entre les Anges adorateurs et la garniture des chandeliers ». Le 30 juin, le Bureau de Fabrique reçoit une triste nouvelle : les reliquaires ne pourront être achevés pour la fête patronale de la Madeleine (le 22 juillet) [52] .

1. François-Désiré Froment-Meurice (1802-1855)
Reliquaire de sainte Marie-Madeleine
Paris, église de la Madeleine
Photo : Ville de Paris - C.O.A.R.C.
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2. François-Désiré Froment-Meurice (1802-1855)
Reliquaire de saint Vincent de Paul
Paris, église de la Madeleine
Photo : Emmanuel Michot - Ville de Paris - C.O.A.R.C.
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Ils ne seront finalement livrés qu’à 3 heures de l’après-midi, le 20 janvier 1848, un peu plus d’un mois avant la Révolution, sous un froid de loup (ill. 1 et 2) . Protégés dans des boîtes en bois, portés sur des brancards en bois de chêne par quatre hommes [53] . Six jours plus tard, le bureau se réunit pour faire part de la nouvelle somme demandée par Froment-Meurice, soit 7420 francs et pour examiner « quel serait le meilleur moyen pour préserver les dits reliquaires de la poussière et d’une (?) prompte oxidation (sic) ». Un devis pour un entourage de glaces est demandé au peintre vitrier Félix et à Huvé un dessin pour les consoles qui supporteront ces pièces [54] . D’abord souhaités en marbre blanc, ces supports, du fait du devis trop élevé, sont préférés en bois dorés. Le sculpteur Liénard, à la demande de Froment-Meurice établit « la somme de 950fr pour le bois, la sculpture, la ferrurerie, & la dorure » mais le sculpteur est laissé au choix de l’architecte [55] .

Le 10 mars, la somme demandée par l’orfèvre est acceptée, un premier acompte lui est versé [56] . Le sculpteur Marneuf est chargé d’exécuter les consoles, tandis que Laisné réalise le dessin [57]. Le 25 mars, Félix a posé et poli les glaces des reliquaires. Le 1er juillet 1849, les consoles sont scellées [58] mais les reliquaires sont absents : ils trônent sur les plus hauts gradins du stand de Froment-Meurice à l’exposition des Produits de l’industrie [59] .

Ce ne sont pas les seules pièces que Froment-Meurice réalise pour cette église. Le 7 avril 1847, l’abbé Beuzelin « sent la nécessité de faire l’acquisition d’une grande custode qui serait en argent & doré en dedans, pour renfermer les hosties consacrés et leur translation au Tombeau le Jeudi St. Il demande donc que cette acquisition ait lieu, en faisant observer que cette custode doit être confectionnée en forme d’arche (en note dans la marge : « et d’une manière élégante »). Le Bureau, délibérant sur cette demande arrête, pour ce qui est de la dépense que cette acquisition doit occasionner, qu’il en sera référé au Conseil à sa première réunion, et en attendant, un membre se charge de prendre des renseignements nécessaires auprès de l’orfèvre bijoutier Froment-Meurice [...] »A [60] . Un an plus tard, le 17 avril 1848, la « Custode, Ange » en argent et bronze doré [61] est livrée (ill. 3).

3. François-Désiré Froment-Meurice (1802-1855)
La custode « anges »
Paris, église de la Madeleine
Photo : Jean-Marc Moser - Ville de Paris - C.O.A.R.C.
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L’orfèvre semble attitré : la même année, la Madeleine lui achète encore un ostensoir et une croix en argent [62] .
L’été 1848, l’abbé Beuzelin démissionne pour être remplacé par l’abbé Deguerry.
La Révolution et les événements politiques qui ont suivis « ont eu pour résultat de réduire considérablement toutes les ressources ordinaires des Fabriques » [63] . L’absence d’une grande partie des notabilités de la Paroisse et l’atteinte aux revenus des particuliers [64] mirent le bureau des Marguilliers dans l’obligation « de réduire les traitements non seulement de M.M les Ecclésiastiques mais encore de tout le personnel de l’Eglise » [65] , de réduire aussi « le prix de l’abonnement des chaises et de supprimer les traitements et les engagements avec les sopranos, de réduire le personnel en musique et celui des cérémonies » [66] .
En 1849, la situation ne s’améliore pas [67] .

Lors de cette période si dure, pendant trois ans, jusqu’au 12 janvier 1851, l’Eglise réduit ses dépenses mais veut maintenir son éclat et sa solennité afin que le culte catholique puisse conserver ses fidèles et contribuer ainsi à leur « édification & d’autre part, à la sanctification de ceux qui ne le sont pas » :

« Car tel est, après tout, le but final du culte, & telle est aussi la justification des dépenses faites pour la construction des magnifiques basiliques, et pour les richesses en peinture, en ornements, et autres objets qu’elles renfermaient. C’est ce motif qui a déterminé le gouvernement et le Conseil municipal à embellir d’une manière si somptueuse l’Eglise de la Madeleine. Son Conseil de fabrique n’a pas agi dans une autre pensée en s’efforçant de donner au culte le plus de pompe possible [...] » [68]
« Nous avons entendu dire qu’il n’était pas possible que l’office divin se fit mieux qu’à la Madeleine. Nous nous sommes félicités de cette parole élogieuse, d’autant plus que la Fabrique avait ainsi atteint le but qu’elle s’était proposée, de rendre le culte religieux à la Madeleine aussi beau qu’il est possible qu’il le soit. [...] Ce que l’on veut et qui peut seulement faire venir à l’Eglise, ce sont des cérémonies faites avec pompe [...] La beauté du monument ajoute à la puissance de l’enseignement par la parole » [69]

C’est sans aucun doute pour maintenir ce faste et attirer ses paroissiens que l’abbé Deguerry et les membres du Conseil de Fabrique acceptèrent la confection par Froment-Meurice d’un autre ostensoir et de son exposition (appelée « grande exposition »), payables dans les délais qu’ils souhaiteront. De son côté, l’orfèvre peut ainsi présenter à l’exposition de 1849, en plus des reliquaires fabriqués l’année précédente, deux nouveautés « rentabilisées » :

« 8,000 fr sont dus à Mr. Froment-Meurice, pour la nelle exposition et le nouvel ostensoir. Cette dette n’est exigible à aucune époque déterminée. La Fabrique a, pour s’en exonérer, tous les délais qu’elle voudra. Tel est l’engagement pris par Froment Meurice qui, à l’époque de l’exposition publique de l’industrie, vint prier M.M. les Marguilliers de lui accorder la confection de ce double travail sans lequel il ne pourrait rien mettre à l’exposition, ne voulant pas courir la chance de dépenses grandes peut-être pour des ouvrages dont le placement ne serait pas assuré à cause des circonstances politiques où l’on se trouvait. » [70]

4. François-Désiré Froment-Meurice (1802-1855)
Le grand ostensoir
Paris, église de la Madeleine
Photo : Emmanuel Michot -
Ville de Paris - C.O.A.R.C.
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L’exécution de ces pièces a été réalisée dans un temps record : le 9 mars 1849, un peu moins de trois mois avant l’ouverture de l’exposition des Produits de l’industrie, l’orfèvre adresse un courrier où il s’engage « à confectionner l’ostensoir et l’exposition pour 13,000f , somme égale à ses déboursés et la seule qu’il pût réclamer, d’après son engagement pour ce travail » [71]. Le 30 mars, la facture est envoyée à la Fabrique et les objets sont exécutés et livrés [72] . Cette rapidité est due, pour l’ostensoir en argent, à la reprise de nombreux éléments d’un autre ostensoir exposé en 1844 [73] . La grande exposition (ill. 5, 6 et 7) de l’ostensoir, en cuivre doré et argenté, estampé et ciselé, est légère et démontable pour faciliter son installation temporaire sur le tabernacle de l’autel [74] .

Cette exposition s’accompagne de quatre bannières en satin blanc avec ornements en bronze qui s’intercalent entre les colonnes qui soutennent le dais. Ces éléments visibles sur la facture de mars 1850 et sur la photographie du stand de l’exposition de 1849, ont malheureusement disparu. Le 9 avril 1850, Froment-Meurice déclare que ses déboursés se sont élevés à 13398 francs et « il avoue qu’au fond il n’est en droit de réclamer que 13000 frcs », mais le Bureau lui accordera encore une fois ce surplus [75] . Le 19 janvier 1853, le Bureau a une nouvelle déconvenue : les deux girandoles, dont les modèles sont dus à Liénard et qui accompagnent l’exposition, sont facturées à 1276 francs, elles ne sont pas comprises dans la somme primitive [76]. Le Bureau décide alors qu’« il ne faudra plus s’adresser pour les necessités de l’Eglise, trop d’inconvénients se trouvant attachés inévitablement aux relations avec ce fabricant dont on ne peut obtenir les mémoires qu’après de nombreuses et désagréables instances. » [77] Le paiement est acquitté en février 1853 avec la « résolution que l’on ne recoure plus à ce fabricant pour les fournitures qui seront nécessaires à l’Eglise. » [78]

5. François-Désiré Froment-Meurice (1802-1855)
La grande exposition
Paris, église de la Madeleine
Photo : Emmanuel Michot -
Ville de Paris - C.O.A.R.C.
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6. François-Désiré Froment-Meurice (1802-1855)
La grande exposition (détail)
Paris, église de la Madeleine
Photo : Emmanuel Michot -
Ville de Paris - C.O.A.R.C.
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7. François-Désiré Froment-Meurice (1802-1855)
La grande exposition (détail)
Paris, église de la Madeleine
Photo : Emmanuel Michot -
Ville de Paris - C.O.A.R.C.
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Auparavant, il avait fourni en décembre 1850 deux custodes en argent et deux goupillons en cuivre argenté et réalisé de nombreuses réparations [79] . Le 10 juin 1852, il est sollicité une dernière fois pour estimer un ostensoir en argent, qui sera vendu à Mme Cousin [80] .
La décision du Conseil a sans doute attristé Froment-Meurice qui garde malgré tout de proches relations avec les membres de l’église. Le 23 décembre 1854, Froment-Meurice marie sa fille Marie-Emilie avec Théodore-Louis-Corrard, les témoins, parents et amis sont : Auguste-Alexis Surat, vicaire général de Paris, archidiacre de Sainte Geneviève, Louis Brazier, second vicaire de la métropole, Augustin Reboul, curé de Saint-Paul et Gaspard Deguerry [81] .
Le lundi 19 février 1855, la messe de funérailles de François-Désiré est célébrée par Deguerry à la Madeleine [82] .
La Fabrique de la Madeleine ne commandera plus d’objets d’orfèvrerie à la Maison Froment-Meurice. Toutefois, Emile Froment-Meurice reste en relation constante avec l’église et avec les différents membres du conseil de la Fabrique.
Il fait baptiser par Deguerry à la Madeleine ses trois premiers enfants, respectivement en 1863, 1864 et 1870 [83] . Entre avril et juillet 1868, il restaure les ouvrages de son père : les deux reliquaires, l’exposition, l’ostensoir et « les deux bras de lumière » pour la somme de 5500 francs [84] . L’orfèvre et l’abbé se fréquentent et fréquentent le pouvoir. L’un est nommé en 1869 chevalier de la Légion d’honneur à la suite de l’Exposition universelle de 1867, l’autre, en 1868, commandeur. L’un est désigné pour réaliser le berceau du prince impérial, l’autre lui donnera son éducation religieuse.Le 24 mai 1871, pendant la Commune, Deguerry est fusillé à la Roquette. Il lègue à un proche quatre objets de culte de la maison Froment-Meurice [85] . L’abbé Le Rebours lui succède le 2 février 1872. Bien qu’il n’y ait plus de commandes faite par la Fabrique, Emile réalise quatre objets d’orfèvrerie commandés en partie par de riches paroissiens pendant le sacerdoce de cet homme fortuné et généreux.

8. François-Désiré Froment-Meurice (1802-1855)
Reliquaire quadriforme
Paris, église de la Madelein
Photo : Jean-Marc Moser -
Ville de Paris - C.O.A.R.C.
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Le premier de ces objets qui appartenait sans doute à Le Rebours [86], est un petit reliquaire quadriforme (ill. 8) , antérieur à 1886 et contenant un cheveu de Sainte Madeleine. Il est émaillé et décoré de lettre mystérieuses, d’inspiration médiévale très en vogue dans la bijouterie française en 1889 : F (pour foi ?), M (pour Madeleine ?), R et I. Au dos, entourant un cachet de cire rouge portant des armes cardinalices, quatre dates tout aussi mystérieuses, font probablement références à des événements importants de la vie de l’abbé : 1875 (deux fois), 1886 et 1882.

9. François-Désiré Froment-Meurice (1802-1855)
Ciboire-Pyxide
Paris, église de la Madeleine
Photo : Jean-Marc Moser - Ville de Paris - C.O.A.R.C.
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Le second objet (ill. 9) est une pyxide dans le goût moyenâgeux offerte à l’abbé le 22 juillet 1893 par ses paroissiens pour son jubilé«  [87] . Le troisième, un baiser de Paix émaillé, représentant Sainte Madeleine et Saint Martial (ill. 10) . Et enfin un ostensoir avec perles et diamants (ill. 11), d’abord prêté à la Fabrique en 1893 par la Famille Mallac puis offert en 1896 par Madame Mallac, Marie-Amélie-Eugénie Elias, comme l’indique une inscription au revers [88] . Cette famille pieuse avait déjà, en 1881, offert à Mgr Lamazou, vicaire de la Madeleine, une chapelle portative (dont le calice est signé Froment-Meurice) lorsqu’il fut nommé évêque de Limoges [89] .

10. François-Désiré Froment-Meurice (1802-1855)
Baiser de paix
Paris, église de la Madeleine
Photo : Jean-Marc Moser - Ville de Paris - C.O.A.R.C.
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11. François-Désiré Froment-Meurice (1802-1855)
Ostensoir
Paris, église de la Madeleine
Photo : Jean-Marc Moser - Ville de Paris - C.O.A.R.C.
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Emile, en dehors de ces commandes, est en contact permanent avec l’activité de la Madeleine. Il est en effet, depuis le 27 février 1887, élu membre du Conseil de Fabrique et participe ainsi à toutes les décisions à prendre pour le bien de l’église jusqu’au début de l’année 1906 [90]. Ses ateliers réalisent en 1888, sous l’impulsion de Le Rebours, une tiare destinée à être offerte par le diocèse de Paris au pape Léon XIII. Enfin, des deuils le conduiront sous la voûte de la Madeleine en 1889 et 1900, après le décès de Mme Mahler et de sa mère [91]. Le 30 avril 1913, son corps et celui de son épouse sont à leur tour présentés dans ce lieu où étincelle le nom, le talent et la foi de sa famille, au travers de dix-sept pièces d’orfèvrerie.

Valérie Goupil

Notes

[1Que soient aussi particulièrement remerciés, M. V. Ballif, M. Bascou, M. Caslot-Serra, M. Centorame, Mme Devina, Mme Dion-Tenenbaum, Mme Groud, le père Ploix, M. Vauzès, M. Goujon, M. B. Chenique, Mme M. de Cerval, Melle Maury, Mme et Mr Dressay et M. Aubourg.

[2Victor Hugo, Choses vues, 1848, 24 février, Quarto Gallimard, éd. 2002, pp.512-513.

[3op. cit, p. 520.

[4op. cit., 25 février, p. 524.

[5Titre aboli en 1793, rétabli pour lui par le Comte de Rambuteau, témoin lors de son deuxième mariage en 1836

[6Victor Hugo, Choses vues, op. cit. p. 526.

[7op. cit., mai 1848, p.552.

[8L’Evénement, lundi 4 septembre 1848, « Nouvelles diverses, Paris », remarquons que le numéro indiqué est erroné, il s’agit en fait du n° 52. Ce déménagement s’est fait avant le mois de septembre. La date précise est encore inconnue. Toutefois nous pouvons supposer qu’il eut lieu peut-être entre avril et août 1848 car sur l’entête d’une facture adressée à la fabrique de la Madeleine datée du 17 avril 1848 est imprimé : « FROMENT-MEURICE, Orfèvre de la VILLE DE PARIS Rue de Lobau 2 (hôtel de Ville) », puis ajouté au crayon : « Et faubourg St honoré 52. ». Arch. A., La Madeleine. 2E-1848-1849.ad.n°28 et n°35.
L’acte après décès de Froment-Meurice (17 mars 1855, Arch. nat., CII/907) nous renseigne sur les merveilles de ses vitrines, sur ses matériaux et sur l’importance des locaux : deux caisses de sûreté en fer, deux vieux comptoirs, un bureau, une armoire, un candelabre, deux tables, six fauteuils, onze chaises, un canapé pour le mobilier industriel, 15 établis, 90 marteaux, 1 lampe à souder, 3 soufflets...

[9Selon son fils Emile c’est à cause « des balles, qui fréquemment sifflaient autour de l’Hôtel de Ville » qu’il change de quartier, lettre du 5 décembre 1884, arch. privées citée ds. Anne Dion-Tenenbaum, « François-Désiré Froment-Meurice », Trésors d’Argent, Les Froment-Meurice, orfèvres romantiques parisiens, Musée de la vie romantique, Paris-musées, 4 février-15 juin 2003, p. 38.

[10Entre 1828 et 1838, les ateliers sont situés d’abord au 6, rue de Martoi, puis exproprié, Froment-Meurice s’installe à côté de l’ancienne arcade St-Jean au 2, rue de Lobau (cf. 17 mars 1855, Arch. nat., CII/907 et Anne Dion-Tenenbaum, « François-Désiré Froment-Meurice », Trésors d’Argent..., op. cit., p. 27 et p. 32).

[11Arch. A., R. C., R4, 1847, p. 426.

[12Le troisième enfant de François-Désiré, Marie-Anne-Emilie née le 8 Août 1849 a été ondoyée à domicile, le 9 octobre au 52, rue du Fbg St. Honoré.
Marie-Emilie-Elise Froment (12 novembre 1829- 29 avril 1859) marraine de sa demi-sœur Marie-Anne Emilie, épouse le 23 décembre 1854 Théodore-Louis-Nicolas Corrard, notaire à Boulogne. Pierre-Henri-Emile (21 mars 1837- 25 avril 1913), parrain de sa sœur Marie-Anne épouse Rose-Félicie-Berthe Thomas.

[13Décédé le 21 décembre 1845. Pour ses poinçons et adresses, voir Catherine Arminjon, James Beaupuis, Michèle Bilimoff, Dictionnaire des poinçons de fabricants d’ouvrages d’or et d’argent de Paris et de Seine, Paris 1798-1838, Imprimerie Nationale, Paris, 1994, nos771, 822, 2605.

[14Acte après décès de Froment-Meurice (17 mars 1855, Arch. nat., CII/907).

[15Anne Dion-Tenenbaum, Trésors d’Argent..., op.cit. p. 38.

[16Ces panneaux (musée Carnavalet) ont été peints après le retour de Boulanger parti en Espagne avec Dumas. Voir Trésors d’Argent..., op. cit, p. 38 et descriptif ds. L’Artiste, T IV, pp. 8-9.

[17Mariés le 25 mars 1843, ils ont pour témoins Ingres (parrain de Palmyre), A. Dumas, V. Hugo et François-Désiré. Sur l’acte de mariage, Paul est domicilié chez ses parents à St. Mandé, 21bis, rue des Charbonniers. Toutefois d’après son passeport (archives privées) il habite le 2 mai 1843 à la même adresse que son demi-frère, 2 rue Lobau et cela jusqu’au 4 décembre 1848 : « République Française-Liberté, Egalité, Fraternité-Mairie du 9° arrondissement. Nous, Mairie du 9° arrondissement, certifions que. le citoyen Meurice françois Paul, nous a déclaré qu’ayant cessé d’habiter l’arrondissement où il demeurait, rue Lobau 2 , il exercera ses droits électoraux dans le 1er arrondissement qu’il habite maintenant faub. St Honoré 52. En conséquence, nous avons rayé ce citoyen de la Liste électorale où il était inscrit sous le n°(blanc). Paris, le 5 Décembre 1848 ». Selon Annaïg Le Page, Victor Hugo-Paul Meurice, Correspondance 1852-1855, Thèse, Ecole nationale des Chartes, 1996, T.I, p.66 : en Octobre 1843, de retour de leur voyage de noces, « ils sont d’abord domiciliés quai des orfèvres, puis 52 rue du faubourg Saint-Honoré (...) ».

[18Jules Janin, Le journal des Débats, 25 février 1855 : « Si l’on voulait faire ici la liste des artistes qui ont été les amis et les collaborateurs de Froment-Meurice, il faudrait nommer tous les artistes contemporains : Pradier, Feuchères, Cavelier, Paul Delaroche, Visconti, Sollier et Mayer de Sèvres, David d’Angers, Rouillard, Geoffroy de Chaumes, et tant d’autres : chacun venait à lui, il allait à tous ! »

[19Bracelet en or, exposé en 1839, reproduit ds. Recueil. A Mr Lardin. Souvenir de son bien cher ami Froment-Meurice, 31 juillet 1858. Cité et rep. ds Valérie Goupil, François-Désiré Froment-Meurice, bijoutier romantique, 1985, maitrise, Paris I, p. 50, 1985. Il semble qu’il existe plusieurs répliques de ce bijou.

[20Voir aussi à la Maison Victor Hugo, la lyre en argent et la couronne de lauriers réalisées par la maison Froment-Meurice (Emile).

[21Paul Meurice est l’exécuteur du poète à la mort de celui-ci en 1885 et fonde le Musée Victor Hugo en 1902, Place des Vosges à Paris.

[22L’Evénement, 28 octobre 1848.

[23L’Evénement, dim. 30 et lundi 31 juillet 1848, « Les premières hirondelles ». Dès 1847, Victor Hugo travaille à un roman, Les Misères qui deviendront Les Misérables (1862). Le 9 juillet, il prononce devant l’Assemblée Législative son discours sur la Misère (recueilli dans Actes et Paroles, 1er vol.).

[24Sur l’historique de ce journal, voir Annaïg Le Page, op. cit.,T. I., p. 77. Ds. L’Evénement, dim. 30 et lun. 31 juillet 1848, " Les premières hirondelles " : « Les ateliers des peintres et des sculpteurs seront souvent visités par nous, par Théophile Gautier, le statuaire du vers, et par Auguste Préault, le poète du marbre » . Préault ne participera malheureusement pas à ce journal, trouvant cela trop « compromettant » : « (...) J’avais parlé d’un journal que Victor Hugo devait faire. Il a paru et malgré l’annonce de mon nom je n’écrirai pas dans cette feuille ni vous non plus. Le jounal est mort-né : c’est du romantisme de 1848, enfin c’est compromettant (...) » ; lettre du 5 août 1848 adressée à Alfred Dumesnil citée dans Auguste Préault, sculpteur romantique 1809-1879, Gallimard, Réunion des musées nationaux, Paris, 1997, p.258. Auguste Vacquerie est l’ami intime de Meurice, beau-frère de Léopoldine Hugo. En Paul Meurice écrit à Mme Hugo, que leur ami Théophile Gautier « très sceptique et très indifférent en politique, est resté très convaincu en art », lettre adressée entre le 14 et 21 août, Maison de Victor Hugo. copie, feuillet 157, citée ds. Annaïg Le Page, op. cit., T.II, p. 361. Léonie Biard, née Thévenot d’Aunet, maîtresse de V. Hugo entre 1843 et 1851, collabore à L’Evénement sous le pseudonyme de Blaru.

[25e remercie Mme Anne Dion-Tenenbaum pour la confirmation de cette information. Voir aussi Annaïg Le Page, op. cit.,T. I., p. 77 qui renvoit à Jean Boussel, Madeleine Dubois, De Quoi vivait Victor Hugo ? Paris, Deux-Rives, s. d.(1952) .

[26Annaïg Le Page, op. cit.

[27Lettre datée du dimanche (11 mars 1855), B.N.F. n.a.f. 13364f.118-118bis-119, citée ds. Annaïg Le Page, op. cit., TII, p. 388. Victor Hugo, « A Mr. Froment-Meurice », Les Contemplations, livre I, poème XVII, daté de 1841. Au sujet de la collaboration des artistes et ouvriers, voir polémique avec G.Planche, Revue des Deux -Mondes, 15 novembre 1855.

[28Il partagera sa cellule avec les autres collaborateurs : Auguste Vacquerie, Charles et François-Victor Hugo.

[29Victor Hugo, Les Contemplations, op. cit.

[30Telle est la conception de l’artiste romantique : la fusion des arts. Théophile Gautier, l’exprime au sujet du travail de Froment-Meurice : « La matière n’est rien à nos yeux ; le travail et la forme sont tout (...) C’est tout un art délicat et charmant (l’orfévrerie) qui peut marcher de pair avec la grande sculpture, comme l’a dit un illustre poète : La miette de Cellini
Vaut le bloc de Michel-Ange ;
et cette statuette imperceptible formant une épingle de chemise, représente un gros colosse de bronze juché sur une colonne au milieu d’une place publique », La Presse, 17 juin 1844. Le poète mentionné est Victor Hugo, op. cit.

[31Paul Meurice, Benvenuto Cellini, Levy, 1852, Paris, pp. III-V.

[32Entre autres, Victor Massé, Apollonie Sabatier, Isabey, Jules Huret, Alexandre Dumas, Charles Lamoureux, Théodore Chassériau ( Sur la relation entre Paul et cet artiste, voir Chassériau, Un autre romantisme, RMN ; Paris, 2002, Essai de biochronologie par Bruno Chenique, p. 396.), Gustave Moreau (fin 1850).

[33Par le biais d’une souscription en 1845.

[34Annaïg Le Page, op. cit., TI, p. 45.

[35oir plan et détails Arch. nat., CII/902 et CII/907 ("côte troisième"). Anne Dion-Tenenbaum, Trésors d’Argent..., op. cit., p. 41.

[36Cette location est établie le 1er avril 1854 pour trois années. Ds. Dictionnaire des poinçons, op. cit., TII, p.173, n° 01772 :« F.K. Un crabe. Kramer François. La fantaisie or. 31 rue Neuve-Saint-Augustin. Insculpation : 24 février 1855 (...) ».

[37Ds. Arch. nat., CII/902, il est mentionné aux dates du 16-18 janvier 1856, que Mme veuve Froment-Meurice demeure encore au 52, rue du Fbg St- Honoré et le 15 octobre 1856, son domicile est au 372, rue St-Honoré.

[38Le 28 novembre 1863 et le 10 décembre 1864, le couple est domicilié à cette adresse. Voir paroisse de la Madeleine, actes de baptêmes (n° 380 et n° 370) de leurs deux premiers fils, Théodore-Henri-Marie-François et Charles-François-Marie-Jacques.

[39En 1859, Emile reprend la direction de l’affaire, tenu jusqu’alors par sa mère. Il semblerait que vers 1865 le siège de la maison soit au 372, tandis que les ateliers soient quant à eux au 390. Voir Marie-Madeleine Massé, Trésors d’Argent..., op. cit., p. 109 : « outre le 372, rue Saint-Honoré, le 390 de la même rue est l’adresse donnée par Emile Froment-Meurice lorsqu’il insculpe ses poinçons pour la joaillerie, l’orfèvrerie et la bijouterie le 3 août 1866 et le 11 mars 1867 ».

[40Nous ne connaissons pas l’année de l’achat de cet hôtel. Toutefois, le 11 mai 1870, il est attesté que la famille y vivait, voir paroisse de la Madeleine, acte de baptême de leur troisième fils, Théodore-Emile Marie-Marc (n° 161)

[41Voir inscription dans écrin de la pixyde offerte à Le Rebours le 22 juillet 1893 : « (...) 372, rue Saint-Honoré/ Paris ».

[42Arch., A., R. C., Dimanche 16 décembre 1900

[43oir l’article de Wolowski, Rapport sur l’orfévrerie à l’Exposition de l’Industrie de 1849, p. 309. Voir aussi L’Evénement, lundi 4 septembre 1848, "Nouvelles diverses, Paris" : « Nous voyons, hélas ! nos principaux ateliers se vider et se fermer ainsi que nos grandes manufactures. Mais c’est du moins une consolation de songer que, dans cette contagion de misère, l’art français garde encore le don de preserver ce qu’il a touché de son doigt divin. Froment-Meurice (...) vient d’établir à Londres, au centre des quartiers de la fashion, Great-Russell Street, 71, un dépôt de ses ciselures et bijouteries d’art (...). Victor Hugo propose à l’Assembée une aide aux artistes (10 novembre 1848, et le 3 avril 1849, suite à la mort d’Antonin Moine), Choses vues, op. cit., p. 694.

[44Froment-Meurice expose deux épées. Celle du général Changarnier offerte par les ouvriers de Montluçon et de Commentry. et celle du général Cavaignac offerte par les habitants du Lot. Le premier, militaire légitimiste rallié au parti de l’Ordre (républicains conservateurs et monarchistes de tous bords) est élu à l’Assemblée constituante. Il reçoit le 19 décembre 1848, après l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte, le double commandement de la garde nationale et de première division militaire de Paris (cumul interdit par la loi de 1831). Au sujet de cette épée, voir Anne Dion-Tenenbaum, Un âge d’or des arts décoratifs, 1814-1848, Paris, Grand Palais, 1991, p. 479 et Trésors d’Argent..., op. cit., p 95. Cavaignac, républicain, réprima l’insurrection de juin 1848. L’Assemblée lui confia alors le pouvoir exécutif. Investi de pouvoirs dictatoriaux afin de maintenir l’ordre. Après le vote de la Constitution, il est très largement battu aux élections présidentielles de décembre. En plus de cette épée, un coffret à épaulettes aurait été commandé à Froment-Meurice par le gouvernement provisoire d’alors (Trésors d’Argent..., op. cit., p 190)

[45Arch. A., R. C., R2, p. 327.La relique de Sainte Madeleine venait d’être authentifiée et celle de Saint Vincent de Paul serait offerte par M.le curé.

[46Les membre du Conseil sont : Le Baron Frémiot, Porcher de Lafontaine, le Comte de Durfort, le Baron de Beurnonville, le marquis de Rosanbo, le Comte d’Arjuzon.
Les trois premiers étaient seuls présents à cette séance du 3 janvier 1847.
Antoine François Porcher de Lafontaine, avocat, 19 rue du Fbg St Honoré.

[47Arch. A., R. B. F.. 1835-1906, R3.

[48Lettre passionnante, sur le projet de fabrication des reliquaires, de Froment-Meurice adressée au Baron Frémiot, datée du 26 janvier 1847, Arch. A., La Madeleine, Dossier cartons généraux 1815-1848, 2-pièce 49.

[49op. cit.

[50Arch. A., R. B. F.1835-1906, R3, 12 février 1847.

[51op. cit., 13 mars 1847.

[52op. cit. 30 juin 1847, p. 138.

[53Lettre de Froment-Meurice adressée au Baron Frémiot, datée du 20 janvier 1848, Arch. Arch., La Madeleine, 2E-1848-1849, pièce 28 ; cette lettre fourmille de détails inédits concernant les fabricants, les artistes, le travail et les matériaux. Préault réalise sainte Madeleine pour 400 frcs ; Schoenewerk, saint Vincent de Paul et les quatre vertus qui encadrent les reliquaires pour 1100 frcs ; un artiste anonyme, élève de Schoenewerk, le dragon aux pieds des reliquaires pour 60 frcs. La fonte est laissée aux bons soins de Deschamps et de Guillaume Denière pour 960 frcs ; la ciselure est confiée essentiellement à Mulleret et Alexandre, à cela s’ajoute un doreur, un verrier et Froment-Meurice lui-même pour la ciselure des deux couvercles. Brancart et reliquaire sont dessinés au crayon ds.Arch. A., La Madeleine, 2E-1853, doc. 64., "Dépenses diverses".
Les reliquaires ont été fixés sur leur support en bois doré avec des équerres en cuivre (Dossier La Madeleine, 2E-1853, doc. 64.,"Dépenses diverses").

[54Arch. Arch., Registre de dél. du B. de F.1835-1906, op. cit, p. 198.

[55op., cit. p. 206. La lettre de Froment-Meurice évoquée lors de cette séance et envoyée le 17 février n’a pas été retrouvée.

[56Le solde des deux reliquaires sera versé le 24 octobre 1849, Arch. A., la Madeleine, 2E-1848-1849, oct, n° 35 et 28.

[57op. cit., 17 mars 1848, p. 217 et 17 février 1849, 12 mars 1849.

[58op. cit. Du 15 au 22 mai 1849, l’entreprise Alary, 1 rue de la Paix « fait des trous dans la pierre pour le scellement des reliquaires du Maitre Autel ». Facture réglée le 13 février 1851.

[59Voir la photographie découverte alors en 1985 dans un album au Musée d’Orsay, reproduite ds. V. Goupil, op. cit., 1985 : elle est conservée aujourd’hui au Musée des Arts Décoratifs à Paris , collection Maciet, Trésors d’Argent..., op. cit., p 37 et p.219.

[60rch. A., R. B. F.1835-1906, R3, p. 107.

[61Le double fond est en argent doré, poids de l’argent 372 grammes et le prix est de 1084 frcs. Froment-Meurice donne les conditions avantageuses à M.M les fabricants de la Madeleine : « si une custode venait à m’être commandé sur ces modèles ou à peu près, et que je pense utiliser ces modèles, Je partagerais les (frais ?) entre le 1er et le 2eme et en vertu de ce principe, Je ferais profiter MM. les fabricants de la madeleine, d’une bonification quelconque » et demande que le paiement soit fait pour le 14 octobre
(Arch. A., la Madeleine, 2E-1848-1849, avril, fac. n° 28, est ajouté sur cette facture au crayon : « Et faubourg St honoré 52. »). Voir aussi Arch. A., R. B. F. 1835-1906, R3, 7 octobre 1848, p. 279. La custode est payée le 24 octobre 1849 (Arch. A., la Madeleine, 2E-1848-1849, oct, n° 35 et 28). Le 8 février 1849 : « Sur la proposition de M. le Curé, le Bureau autorise : 4°. L’achat d’un étui ou gaine pour serrer la custode qui sert à porter le St. Sacrement. »
(Arch. A., R. B. F.1835-1906, R3, p. 310) et ds Arch. A., La Madeleine, 2E-1853, doc. 64. facturé à 22frcs.

[62La somme est de 2000 frcs, payée le 14 août et le 7 octobre 1848 ; l’ensemble pèse 2k.110grs Voir Arch. Arch., R. B. F. 1835-1906, R3, p. 279 et La Madeleine, 2E-1848-1849, oct, n° 35 et 28. Nulle trace de ces objets à la Madeleine aujourd’hui.

[63Arch. A., R. C., 2 juillet 1848.

[64op. cit. 10 septembre 1848 : « (...) la révolution de Février qui a porté de si graves atteintes aux revenus des particuliers, que telle famille qui, n’ayant pas quitté Paris, avait le moyen de prendre une première classe, soit pour un mariage, soit pour un convoi, ne prend qu’une troisième ou quatrième classe. »

[65op. cit., 2 juillet 1848.

[66op. cit., 10 septembre 1848.

[67op. cit., 16 janvier 1849 et 6 janvier 1850.

[68op. cit., 6 janvier 1850.

[69op cit., 16 janvier 1849.

[70op. cit., 4 août 1850.

[71Arch. A., R. B. F. 1835-1906, 4 juillet 1852

[72Arch. A., La Madeleine, 2E-1853, doc. 64, voir aussi R. C, 7 avril 1850.

[73Cette pratique est trés fréquente chez Froment-Meurice. Au sujet de l’ostensoir de 1844, voir Un âge d’or des arts décoratifs, op. cit., n° 243, p. 431 et Trésors d’Argent..., op. cit., p. 127 et 195. De nombreuses mains participent à cet ouvrage pesant 7, 050 kgrs : Liénard (dessin), Schoenewerk pour la figure du Christ, Sollier émailleur, Deschamps fondeur, Leroy, Cresté, Devilleneuve et Fournier pour les pierreries, Bourdelot pour le sertissage, de Boisadam pour la dorure, voir Dossier La Madeleine, 2E-1853, doc. 64, pièce 1.

[74Voir, Froment-Meurice, A Messieurs les Membres du Jury de l’Exposition de 1849, p. 4, les modèles sont annoncés comme ceux de Schoenewerk, alors que sur la facture du 30 mars 1849, ils sont attribués à Liénard, le graveur est Raynaud, les fondeurs, estampeurs ciseleurs, doreurs ne sont pas nommés, Savary et Mosback fournissent les pierres. Dès novembre 1851, un nettoyage est nécessaire, Arch. A., La Madeleine, 2E-1853, doc. 64, pièce 2.

[75Arch. A., R. B. F.. 1835-1906, R4, 4 juillet 1852. Concernant le payement, voir La Madeleine, 2E-1852, doc. 737 et 2E-1853, doc. 64.

[76Facture datée du 31 décembre 1851, Arch. A., La Madeleine, 2E-1853, doc. 64, pièce 4. Ces deux pièces n’ont pas pu être identifiées aujourd’hui. S’agit-il des « Lys en bronze de Mr Froment Meurice, Sacré coeur (sic) » ?, Inventaire de la Madeleine 1883.1884.1885.1886.1887, Mr. Le Curé, article sixième « Objets d’Art ».

[77Arch. A., R. B. F.. 1835-1906, R4, merc. 19 janvier 1853.

[78Arch. A., R. C., dim. 13 février 1853 ; voir aussi Arch. A., La Madeleine, 2E-1853, doc. 64, (16 février 1853).

[79Arch.A., La Madeleine, 2E-1853, doc. 64 et R. B. F.. 1835-1906, R4.

[80Arch. A., La Madeleine, 2E-1852, doc. 343.

[81Contrat de mariage du 23 décembre 1854, Arch. nat., V/1194, doc. 227. A cela s’ajoute la famille, dont les Meurice, F. de Cerval inspecteur des Finances, D.B. Rives conseiller à la cour de cassation, la baronne J. de Rothschild, Fournief de la Siboutie docteur en médecine...

[82Voir acte de décès à la paroisse de la Madeleine, n°49. Messe et enterrement de 2ème et de 1ere classes, Arch. A., La Madeleine, 2E 1855.

[83Voir actes de baptême à la paroisse de la Madeleine, de Théodore-Henri-Marie -François (1863, n°380), de Charles-François-Marie-Jacques (1864, n°370) et de Théodore-Emile-Marie-Marc (1870, n°161).

[84Arch. A., La Madeleine, 2E-1868, doc. : 472 et 2E-1870 doc. 496.

[85Deguerry lègue tous ses biens à Mr. P. Petit, professeur, en autres ses vases sacrés, ciboires et calices, voir La Madeleine Z. historique, abbé Deguerry, Ziegler, Mgr Thorel. Notons que l’abbé possédait « Un ciboire avec couvercle, deux burettes avec plateau, un calice ; le tout en argent avec coupe en vermeil ciselures et gravures par froment Meurice pesant 2250 grammes (...) ». Mr Petit destinait ces objets à l’asile Ste Anne. Arch. A., R. C., 7 janvier 1877. Après enquête ces objets sont aujourd’hui introuvables !

[86Sans doute ce reliquaire fait parti de l’un de ces deux reliquaires cheveux Ste Madeleine, donnés par Le Rebours à La Madeleine, voir, Arch. A., Eglise de la Madeleine. Inventaires depuis 1889..

[87Offert pour son jubilé sacerdotal », Trésors d’argent ..., op. cit., p.210.

[88Voir, Arch. A., Eglise de la Madeleine. Inventaires depuis 1889, chapitre 4° « vases sacrés-Argenterie et objets d’Art », article 1er "Argenterie dorée". Cette note confirme la donation du don, en 1896. Toutefois dans Eglise de Ste Madeleine. Inventaire. 1er mai 1905, il est écrit : « dont un avec perles et diamants mis à la disposition de la Fabrique par la Famille Mallac en 1893 ». Pas de mention du don.
Dans l’article "Argenterie dorée", extrait de Eglise de la Madeleine. Inventaires depuis 1889, remarquons aussi un prêt de la famille Mallac qui date celui là de l’année qui nous intéresse : 1896. Il ne peut y avoir de confusion entre les objets puisqu’il s’agit d’un calice, avec les même matériaux précieux des « perles de diamants »(pour perles et diamants). En 1905, dans l’inventaire il est lui aussi « mis à la disposition » de la Fabrique.
Ce calice a peut-être lui aussi été exécuté par Froment-Meurice, les matériaux étant identiques. Concernant le décès de Mme Mallac, voir Arch. A., R. C, R4, 22 avril 1900.

[89La marque de Froment-Meurice est à l’intérieur de l’écrin, toutefois la patène est de Placide Poussielgue-Rusand, voir Trésors d’Argent...,op. cit., p. 210, n° 86 ; notons aussi la présence d’un nom gravé, Eugénie Duclerc sur le plateau.

[90La loi du 9 décembre 1905 supprime les fabriques. Arch. A., La Madeleine, Dossier A-3B, lettre du 15 février 1907

[91Arch. de la Paroisse de La Madeleine, n° 205 (15 juillet 1889), n° 54 (24 février 1900).

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