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L’acqua, la pietra, il fuoco : Bartolomeo Ammannati scultore

Florence, Museo del Bargello, du 11 mai au 18 septembre 2011.

L’Italie fête cette année de nombreux anniversaires, le sien en premier et parmi ses artistes Giorgio Vasari et Bartolomeo Ammannati, nés à quelques mois de distance, l’un a Arezzo, l’autre a Settignano, près de Florence, en 1511. Tous deux ont été des personnalités de grande renommée dans l’Italie du XVIe siècle, en particulier dans la Florence de Cosme Ier de Médicis où ils travaillèrent côte à côte. Le premier, véritable courtisan et entrepreneur, est de loin le plus connu puisqu’il a très bien su poser les bases de sa fortune critique en écrivant les Vies notamment, un monument de l’histoire de l’art ; Ammannati fut en revanche nettement plus effacé. Même cette année, Vasari a accaparé toute l’attention du public en suscitant de nombreuses manifestations dont certaines dépassent largement les frontières de la péninsule. Ammannati a toutefois réussi à sortir de l’oubli général, et à s’imposer pour un moment sur la scène florentine au Bargello, avec une exposition dédiée à ses sculptures, avant que Vasari ne le rattrape au galop avec une exposition sur le thème de la fondation des Offices [1].

On trouvera ainsi réunies au Bargello une bonne partie des œuvres du sculpteur : un corpus plutôt restreint comprenant une vingtaine d’éléments, mais très représentatif de son activité, allant du modèle préparatoire en cire ou en stuc, à la sculpture monumentale en marbre ou en bronze, en passant par des bas-reliefs en bronze et des dessins d’ornements ainsi que son précieux carnet recouvert de notes et d’ébauches de projets d’architecture. L’exposition, développée autour de trois thèmes annoncés dès le titre, « l’eau, la pierre, le feu », n’est pas structurée de manière rigoureuse et n’impose pas de section précise au visiteur, même si certains liens sont créés à travers les cartels. L’accompagnement textuel est succinct et synthétique, mais le visiteur peut réussir à reconstruire le fil logique de ce parcours chronologique avec un petit livret guide dans lequel sont retranscrites toutes les légendes. Cette option est du reste très pratique, n’imposant pas de point de vue pour regarder l’œuvre, tout en lisant la notice, ce qui est particulièrement louable en permettant au visiteur de faciliter son approche globale et sa perception de la sculpture.
Comme son ami Vasari, Ammannati était aussi architecte et c’est ainsi que l’histoire s’en souvient le plus souvent (rappelons parmi ses œuvres les plus prestigieuses la Villa Giulia et la Villa Médicis à Rome, le Palais Pitti à Florence). Mais il fut avant tout sculpteur. Il faut bien reconnaître que sa carrière de sculpteur ne fut qu’une succession de contretemps, de malchances, d’errances. Tout en commentant l’exposition, je voudrais rappeler les séquences de cette carrière, pour faire connaître sa personnalité, ainsi que ses malheurs, dont l’exposition ne peut matériellement pas toujours témoigner.

1. Bartolomeo Ammannati (1529-1608)
Léda et le cygne, vers 1536
Marbre - 48 × 70,5 × 33 cm

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